Résurrection, résurrection. Vous avez dit résurrection,
Est-ce que vous trouvez que notre époque évoque la résurrection :
La résurrection, on ne la voit pas. Du moins pas au premier coup d’œil.
Nous n’avons même pas la moindre preuve certaine et raisonnable de la résurrection.
La seule trace objective et à peu près certaine qu’on a aujourd’hui de cette résurrection,
c’est la vision d’un tombeau vide. À Jérusalem. C’est émouvant de le voir ce tombeau.
Mais finalement, un tombeau vide : c’est une pierre et du vide.
Heureusement, il y a quand même cette histoire des femmes de l’évangile
qui sont allées au tombeau au 3° jour après la mort de Jésus.
L’évangile nous raconte comment elles ont vu Jésus ressuscité,
Et comment il s’est fait reconnaître.
Les évangiles parlent aussi des premiers apôtres qui ont vu aussi ce tombeau vide au troisième jour.
Eux aussi annoncent que Jésus ressuscité leur a parlé et qu’ils l’ont reconnu.
Tout de même, ça fait 2000 ans qu’on en parle. C’est du passé.
Ca pourrait être une histoire morte. La résurrection, on n’en a pas de preuve,
A vrai dire, heureusement, sinon on ne serait même plus libres de croire.
Dieu nous veut libres.
Donc justement, on peut seulement y croire, mais y croire avec toute notre raison et notre foi.
Y croire parce que des femmes et les premiers disciples l’ont raconté.
Parce qu’ils ont pris le temps de dire cette histoire et de la redire.
C’est une « sacrée » chance, pour nous
que d’autres aient pris le temps d’écrire cette aventure,
et d’autres encore ont pris le temps de la recopier, ou de l’avoir enseigné,
et d’autres enfin nous l’ont enseignée, à nous.
Cette histoire qui pourrait être morte prend vie parce qu’elle est une parole transmise.
Une parole qu’on se passe de génération en génération de chrétiens, comme un trésor.
Comme tous ces beaux textes que nous avons écoutés ce soir.
Cette parole de Dieu prend forme, vie et sens parce qu’elle nous est donnée
par toute une filiation de chrétiens, par tout un peuple,
et toute une Église qui a été attentive à préserver cette belle et bonne nouvelle.
Quand Jésus meurt sur une Croix,
L’histoire des disciples ressemble plutôt à une belle débandade. Comme si tout était raté.
Mais avec la résurrection, toutes les paroles de Jésus avant sa mort prennent sens.
Tout devient compréhensible.
Parce que si Jésus ressuscite, alors la Croix n’est plus la fin de tout.
Alors ce sont vraiment nos péchés qu’il portait sur la Croix,
et il les a emportés avec lui dans sa mort et sa résurrection.
Alors, l’espérance est possible, au-delà de tous nos espoirs.
Le vrai bonheur, une vraie paix dans les cœurs est possible.
L’amour reste possible malgré nos petitesses.
En réalité, personne ne pourra jamais savoir raisonnablement si Jésus est ressuscité,
Et nous n’en serons sans doute certains qu’à notre propre mort.
Mais nous pouvons raisonnablement et vraiment le croire avec notre foi.
Et c’est le cœur de notre foi. Cette foi que Dieu nous donne.
Et c’est l’Eglise qui nous donne de connaitre cette résurrection et de pouvoir y croire.
C’est important de faire partie de cette Église signe de la résurrection, visible aujourd’hui.
dans un monde qui veut tellement ne pas y croire.
Un monde qui ne cesse de nous pousser à regarder ailleurs.
Un monde que ça n’intéresse pas de savoir qu’il y a plus grand que nos petitesses.
Il y a sûrement beaucoup des femmes et des hommes de bonne volonté
en dehors de l’Eglise. Ce n’est pas la question.
Mais Dieu ne veut pas qu’on se perde.
Dieu souhaite que son peuple soit marqué d’une marque indélébile.
Non pas pour nous reconnaitre, car il nous connait
et il aime tous les hommes même s’ils ne sont pas baptisés,
mais pour que nous souvenions, nous même que nous sommes son peuple, son troupeau.
Pour que nous sachions affirmer nous même dans la confiance et dans la foi
que nous faisons définitivement partie
de cette grande famille des chrétiens, cette grande tradition de l’Eglise.
Pour que nous puissions retrouver la route vers lui si nous nous perdons.
Pour que nous soyons heureux de faire vraiment partie de cette Église
qui nous a enseigné la vie de Jésus, la foi des chrétiens, l’enseignement des apôtres,
et nous a transmis comment il est ressuscité.
Autrefois, le baptistère des premières églises était à l’extérieur des églises.
Une sorte de bassin avec un escalier pour descendre dans l’eau jusqu’au cou.
Traditionnellement, cet escalier comportait 8 marches.
Une marche pour chacun des 7 jours de la création,
et une marche supplémentaire pour la nouvelle création en Christ.
Parce qu’avec la résurrection, le monde entier se montre sous un jour nouveau.
Le monde devient une nouvelle création. Comme un monde ressuscité.
Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre.
La terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l’abîme.
Dieu dit : « que la lumière soit » et la lumière fut. Dieu sépara la lumière des ténèbres.
Il y eut un soir, il y eut un matin : premier jour.
Il y eu un autre soir, avec la mort du Christ sur la croix,
dans les ténèbres comme ce vendredi soir,
dans un monde noir, rempli de guerres, d’incertitude, de peurs, de misères.
puis il y eut un matin, celui de la résurrection, et ce fut comme une nouvelle lumière.
Ce fut un nouveau jour. Ce fut le huitième jour.
Ce jour commence aujourd’hui. Oui nous le croyons, tous ensemble ce soir.
Ensemble ce soir, en Eglise, avec tous les hommes de bonne volonté,
nous célébrons la joie de cette résurrection, de la nouvelle création du monde en Christ.
Christ est ressuscité ! Alléluia !
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte, ils ont cinq enfants et neuf petits-enfants. Ancien informateur religieux à Ouest-France. Membre de l’équipe diocésaine des exorcistes, il assure un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Massart a été ordonné diacre permanent le 26 mars 2006. Marié depuis 1981, il a 4 enfants. Sa mission diocésaine comporte l’animation de la pastorale des médecins et il participe au bureau diocésain du diaconat. A la paroisse, il fait partie de l’équipe “Accueillir et Partager”.
Jean-Claude Lemaître, prêtre à St Augustin, depuis septembre 2011.
Mission principale : prêtre accompagnateur du catéchuménat diocésain.