Première lecture : « Nous avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts » (Ac 10, 34a.37-43)
Deuxième lecture : « Recherchez les réalités d’en haut, là où est le Christ » (Col 3, 1-4)
Évangile : « Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9)
« Il y eut un soir, il y eut un matin, huitième jour. » (Gen 1, 5)
L’évangéliste Jean aurait presque pu écrire cette phrase pour reprendre celles bien connues de la Genèse.
Mais non, il a préféré écrire « Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. » pour indiquer que ce jour de Pâques, tout commence un matin alors que tous sont encore dans l’obscurité.
Et ce n’est pas un hasard non plus si c’est une femme qui arrive au tombeau en première. Jean veut probablement évoquer l’idée d’un enfantement, d’une renaissance.
Quel est cet enfantement ?
Il me semble que c’est l’enfantement de la foi nouvelle en Dieu, malgré le mal, malgré la mort. Mais cela suppose un changement de regard, les yeux de la foi.
C’est aussi pour cela que lors de la veillée pascale, l’Eglise invite à relire le texte de la Genèse et aussi celui sur la foi d’Abraham, là où tout avait commencé.
St Paul nous invite dans sa lettre à regarder le monde autrement :
« Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut » (Col 3, 1).
C’est le regard d’un adulte qui redevient comme un petit enfant, tout lui semble nouveau.
Et sa version laïque, dans le petit prince :
« On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux. » (St Exupéry)
Dans l’Évangile de Marc que nous avons lu aux Rameaux, Jésus avait prévenu ses disciples « Vous allez tous être exposés à tomber, car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées. Mais, une fois ressuscité, je vous précéderai en Galilée. »
Jésus avait prévenu qu’il ressusciterait et qu’il les précéderai là où tout avait commencé.
En fait, Jésus nous précède partout où une Pâques doit avoir lieu, un passage vers un nouveau chemin de vie, un changement de regard.
Jésus avait aussi indiqué qu’une fois élevé de terre, il attirerait tous les hommes a lui.
Et c’est déjà ce qui arrive ce matin là. Par une femme, qui était sans doute particulièrement attachée à lui. Elle est la première à se rendre au tombeau. Un mouvement de foi est initié. Le royaume se met à germer ce matin là.
Et ce mouvement de foi vers lui n’est pas passé par une voix prodigieuse avec éclat, trompettes, par la force des armes. Il est passé précisément par ce qui est petit, fragile, humble et caché.
Ce qu’annonçait déjà les psaumes comme le psaume 76 :
« Par la mer passait ton chemin, tes sentiers, par les eaux profondes ; et nul n’en connaît la trace. »
Et le psaume 30 (versets 8-9) :
« Ton amour me fait danser de joie : tu vois ma misère et tu sais ma détresse.
Tu ne m’as pas livré aux mains de l’ennemi ; devant moi, tu as ouvert un passage. »
Jésus n’a pas vécu sa passion pour nous empêcher de souffrir, on le voit bien dans notre quotidien. Mais il a vécu sa passion dans l’amour et l’abandon pour nous ouvrir un chemin de vie, d’éternité et de joie, où il nous précède.
Le chemin de la Foi, de l’Espérance, de la Charité en Dieu, avec Dieu.
Et ce chemin est passé par l’inattendu, par ce qui pouvait sembler être une défaite, un échec. Tous les psaumes en parlent, par exemple le psaume 138 :
J’avais dit : « Les ténèbres m’écrasent ! » mais la nuit devient lumière autour de moi.
Même la ténèbre pour toi n’est pas ténèbre, et la nuit comme le jour est lumière ! »
Et le psaume 117 que nous avons lu aujourd’hui :
« La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle. »
Changement de regard là aussi sur tous les rejetés. Marie-Madeleine en faisait partie. La bonne nouvelle commencera par eux, les Anawims, ceux qui ont un cœur d’enfant.
Et je pense aussi à tous les néophytes qui ont reçu le baptême hier soir. La racine grecque du mot “Néophyte”, signifie “nouvellement planté”. Ils sont le renouveau de l’Eglise.
Alors en ce jour de Pâques, souvenons-nous de cela : lorsque le monde semble s’écrouler autour de nous, que le salut est venu par ce qu’il y a de plus petit, l’inattendu, comme une brise légère.
Et par un simple changement de regard : « Il vit et il crut » (Jean 20, 8).
Et aujourd’hui encore, dans cette période de guerre à Gaza, en Ukraine, où les puissants de ce monde veulent montrer leurs gros bras par orgueil, le péché originel demeure bien actuel.
Mais le Seigneur prépare déjà la venue de son royaume dans les cœurs meurtris, le cœur des Marie-Madeleine d’aujourd’hui, de tous les saints connus et inconnus, ceux dont Jean ne révèle pas le nom mais qu’il qualifie comme « celui que Jésus aimait ».
Le royaume de Dieu naît de cette Église, cette assemblée, au sens très large, de ceux et celles qui continuent de croire en l’amour miséricordieux de Dieu et des hommes, « et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. » (Mat 16, 18)
Alors comme Marie-Madeleine, même si c’est « encore les ténèbres », continuons à changer notre regard et à annoncer cette bonne nouvelle du tombeau vide.
Et comme le psalmiste nous pourrons dire chaque matin :
« Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie ! »
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.