Première lecture : « Préparez le chemin du Seigneur » (Is 40, 1-5.9-11)
Deuxième lecture : « Ce que nous attendons, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle » (2 P 3, 8-14)
Evangile : « Rendez droits les sentiers du Seigneur » (Mc 1, 1-8)
On connaît bien le personnage de Jean-Baptiste.
Dans le désert, habillé avec des poils de chameau, en train de manger des sauterelles.
« Il faut préparer la route au Seigneur. » dit-il
Nous avons quelques doute sur ses compétences en travaux publics !
Mon petit-fils de quatre ans a bien compris. Il a une pelleteuse (petite!), Il a des grues (petite!).
A la plage, il sait bien que pour faire de grandes choses, il faut prendre les moyens.
Préparez le chemin, combler les ravins, c’est une question de moyens, et aussi de temps.
Mais nous vivons dans un monde impatient.
Nous rêvons de l’immédiateté en permanence.
Il nous faut donc beaucoup de technique pour venir au secours de notre impatience.
Les moyens modernes sont de plus en plus puissants et on trouve toujours que c’est trop long.
La patience n’est pas notre fort. Le mot patience vient d’un verbe latin qui signifie souffrir.
Et j’ai pourtant bien l’impression que c’est souvent notre impatience qui nous fait souffrir.
L’attente nous semble être un temps perdu. Nous sommes renvoyés à notre inutilité.
C’est comme s’il y avait le vide avant l’événement.
Pourtant nous ressentons déjà de l’émotion, notre désir se creuse pendant cette attente.
Finalement, attendre pendant l’Avent, ce serait le moment de creuser en nous-mêmes
pour mettre à nu le désir que nous avons de connaitre la venue de Dieu.
Que signifie cette venue de Dieu que nous attendons ?
Je vous propose de mettre quatre mots en parallèle :
– le mot Avent, du latin Adventus (la venue). Nous sommes liturgiquement en attente de la venue.
– Le mot Noël qui vient de Natale, naissance, qui célèbre le jour de la venue de Dieu qui rejoint notre humanité en Jésus
– le mot épiphanie qui célèbre par les mages la découverte de la venue de Dieu parmi nous
– et le mot parousie qui signifie présence, et qui évoque ce jour lointain de la venue dernière du Christ.
Donc la venue de Dieu parmi nous se fait en plusieurs temps différents.
Une venue en plusieurs temps qui creuse en notre cœur un désir de plusieurs façons.
Les prophètes de l’ancien temps attendaient le Messie :
Nous sommes donc un peu comme les prophètes.
Cette attente des prophètes s’est réalisée en Jésus à Bethléem il y a 2000 ans.
Mais Jésus a été mis à mort avant de ressusciter le jour de Pâques, et il est monté aux cieux.
Nous sommes dans l’attente du retour du Christ vainqueur sur le mal à la fin des temps.
Mais là, ça devient peut-être un peu théorique.
Heureusement, nous sommes aidés dans l’héritage que nous avons en l’Eglise,
Parce que nous bénéficions aussi de la réflexion des grands penseurs de la foi.
Saint-Bernard de Clairvaux, avec d’autres saints aussi, rajoute une troisième forme d’attente.
Nous attendons Jésus tous les jours, nous pouvons le rencontrer tous les jours
dans la Parole de Dieu, dans les sacrements, et dans la vie évangélique.
Nous pouvons le rencontrer si nous nous préparons à cette rencontre, si nous la désirons.
Si nous en prenons les moyens.
Ce n’est plus une histoire qui date de 2000 ans,
ce n’est pas non plus une histoire pour la fin des temps.
C’est la rencontre du Dieu « qui est qui était et qui vient ».
Ce n’est pas seulement du présent : c’est en même temps du présent du passé et du futur.
Parce que le temps de Dieu n’est pas le temps des hommes.
Ce qui change évidemment tout à l’attente et à notre préparation à sa venue.
Dans notre temps humain, nous vivons dans un Kronos ,
un temps qui coule inéluctablement sans pouvoir l’arrêter.
Mais le temps de Dieu, c’est celui de l’éternité, c’est le Kairos de l’étincelle infinie.
Finalement, l’éternité n’est pas longue, même à la fin.
Parce que dans le temps de Dieu ne se dévide pas irréversiblement comme notre Kronos.
Le temps de Dieu est infini, c’est-à-dire à la fois infiniment court et infiniment long.
Le temps de la révélation de Dieu n’est pas dans le Kronos.
C’est la nouvelle scandaleuse pour toutes les philosophies et toutes les religions,
C’est la bonne nouvelle pour les chrétiens : Il y a eu un jour, une fois,
ou le Kronos de notre temps humain a pu croiser l’infini du Kairos de Dieu.
C’est à la fois incompréhensible et incroyable.
Nous pouvons aujourd’hui dans nos vies croiser une étincelle d’éternité de la présence de Dieu.
Nous le savons parce que cette même étincelle d’éternité s’est révélée une fois il y a 2000 ans,
comme elle s’était révélée aux prophètes de la Bible depuis la nuit des temps.
Comme elle se révélera pleinement à la fin des temps.
C’est l’incroyable nouveauté de notre Évangile.
Notre Évangile devient un commencement nouveau,
Et une nouvelle façon de concevoir la présence de Dieu aujourd’hui
comme il est comme il était hier et comme il sera demain.
Je relis les premières lignes du texte de l’Evangile d’aujourd’hui :
Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ Fils de Dieu.
La Parole de Dieu nous les dit : Ce commencement commence maintenant, aujourd’hui.
Dans notre confinement, nos misères, nos difficultés, et nos joies aussi.
Aujourd’hui, nous sommes invités à rencontrer Dieu présent qui se révèle à nous.
Il nous faut se préparer à cette rencontre.
Tout à l’heure, en sortant d’ici, nous allons retrouver la vie normale, le Kronos.
Mais je nous souhaite en sortant d’être éclairé pour encore longtemps
Parce que nous aurons rencontré ici une étincelle de la présence de Dieu dans cette célébration.
Alors dans la nuit du quotidien, cette lumière que nous aurons rencontrée
sera comme un nouveau visage de Dieu vivant aujourd’hui.
Peut-être que nos masques chirurgicaux laisseront transparaître
par notre regard, par notre voix, par nos gestes, cette joie d’avoir été éclairé.
Que cette joie non seulement nous illumine,
mais creuse en nous le désir de vivre encore plus près de Jésus-Christ.
Cette joie, cette lumière, je vous souhaite de l’accueillir et de la partager…
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte, ils ont cinq enfants et neuf petits-enfants. Ancien informateur religieux à Ouest-France. Membre de l’équipe diocésaine des exorcistes, il assure un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.
Vincent Massart a été ordonné diacre permanent le 26 mars 2006. Marié depuis 1981, il a 4 enfants. Sa mission diocésaine comporte l’animation de la pastorale des médecins et il participe au bureau diocésain du diaconat. A la paroisse, il fait partie de l’équipe “Accueillir et Partager”.
Roland-Paul SAVADOGO est né le 14 novembre 1972 à Ouahigouya dans la région nord du Burkina Faso, cinquième d’une fratrie de 8.
Après un Brevet de Technicien Supérieur (BTS) en Finance – Comptabilité, il est admis au Grand séminaire Saint Jean-Baptiste de Ouagadougou.
Il a été ordonné prêtre du diocèse de Ouahigouya le 5 juillet 2003.
Il a été nommé vicaire puis administrateur dans les paroisses de Bourzanga et de Bam (à l’Est du diocèse de Ouahigouya), puis cumulativement économe et secrétaire exécutif de l’Organisation Catholique pour le Développement et la Solidarité (O.CA.DE.S.) – Caritas du diocèse de Dori (dans le Sahel burkinabè).
Il sera par la suite envoyé à Ouagadougou comme aumônier au Juvénat-Postulat-Noviciat-Scholasticat et établissements secondaires des Frères de la Saints Famille et étudiant en Finance-Comptabilité-Contrôle et Droit des Affaires.
En septembre 2013, il est vicaire à la Paroisse Saintes Bernadette de Marcory à Abidjan et étudiant en Master en vue de l’expertise comptable. Il y termine aussi ses études en droit des affaires.
Envoyé en septembre 2017 comme prêtre Fidei donum dans le diocèse d’Amiens, il est nommé vicaire dans les paroisses du Vermandois (Péronne, Roisel–Moyenpont et Moislains–Combles), il arrive à Rennes en mi-septembre 2019, toujours comme prêtre Fidei donum et envoyé, par Monseigneur D’ORNELLAS, comme prêtre auxiliaire à la paroisse Saint Augustin et étudiant en Expertise Comptable au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) à Rennes.
En août 2020, il est nommé curé in Solidum de la paroisse Saint Augustin, avec le père Dominic Igwe.