Première lecture : « Le Seigneur t’avait livré entre mes mains, mais je n’ai pas voulu porter la main sur le messie du Seigneur » (1 S 26, 2.7-9.12-13.22-23)
Deuxième lecture : « De même que nous aurons été à l’image de celui qui est fait d’argile, de même nous serons à l’image de celui qui vient du ciel » (1 Co 15, 45-49)
Évangile : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6, 27-38)
Si je prends la parole aujourd’hui, c’est à la demande de mes frères prêtres et diacres de la paroisse. En effet, à Rome ce week-end, des diacres du monde entier, dont plusieurs de notre diocèse, sont rassemblés pour vivre leur jubilé. Ils nous invitent à fêter les 60 ans du rétablissement du diaconat comme ministère permanent de notre Église.
Cet anniversaire est important pour nous, à Saint-Augustin, qui a déjà vu l’éclosion de six vocations diaconales, dont l’une s’exerce en région parisienne. Or nous n’avons guère l’habitude de parler de cette vocation de serviteur. Pour beaucoup, elle se résumerait à une présence liturgique quelques dimanches et fêtes de l’année, marqués notamment par une homélie… Non, il ne s’agit pas d’abord de cela.
Et je trouve très heureux d’avoir pu proclamer aujourd’hui cet Évangile de Luc que l’équipe liturgique a repris ainsi : « Faites du bien (…) sans rien espérer en retour ». Autrement dit : soyez en service, gratuitement…
« Faites du bien » : n’est-ce pas ainsi que Jésus a vécu sa mission de serviteur aussi bien en Israël qu’en terre dite païenne, attentif à tous ceux qui imploraient son secours ? Le salut qu’il annonçait ainsi n’était-il pas pour tout être humain, de tous les siècles ? Avec une invitation étonnante : « Aimer vos ennemis » …
L’équipe liturgique s’est interrogée : peut-on vraiment aimer son ennemi ? Puis-je tenter une réponse ? Nous le croyons : le Créateur est le Père de toute l’humanité, elle que le Christ est venu sauver. Si quelqu’un se dit mon ennemi, en Christ, il reste mon frère, ma sœur. Comme moi, c’est un pécheur, une pécheresse qui, comme moi, peut se convertir. Comme Paul de Tarse ! Alors, aimer l’ennemi, c’est croire cette conversion possible. L’aimer, c’est garder le dialogue, c’est l’écouter, faire avec lui, avec elle, autant de pas qu’il le faudra. « Ne jugez pas… Ne condamnez pas… Pardonnez … », dit Jésus.
A chacune, à chacun de nous, alors, de donner sa réponse, concrète, dans son cadre de vie. Car au cœur de ce service, il y a une fraternité à vivre au jour le jour, en famille comme dans nos diverses rencontres. Mais ne soyons pas naïfs et discernons : certaines situations obligent à la plus extrême prudence…. Le Christ lui-même, au-delà des controverses avec ceux qui s’opposaient à lui, a su à certains moments prendre le large, à temps…
jusqu’au soir de son arrestation. Oui, les relations humaines sont d’argile et nous sommes sans cesse appelés au discernement… Demeure l’espérance !
Puis-je aussi risquer de dire que le diaconat, c’est d’abord, au nom du Christ, au cœur de nos relations personnelles comme au sein de nos réalités sociales, économiques, politiques, humanitaires, le service de toute l’humanité, d’une humanité faite d’hommes et de femmes fragiles, contrairement aux apparences que veulent donner les puissants. Au service d’une humanité qui a toujours tant de mal à trouver son juste chemin. Un service, aussi, qui se prie, bien sûr, en communauté !
Je terminerai en exprimant un vœu, moi qui suis aujourd’hui le plus ancien diacre permanent de ce diocèse (42 ans de diaconat) : je souhaite que notre communauté s’interroge et suscite demain, dès aujourd’hui même, de nouvelles vocations de diacres. En Église, écrivait saint Paul aux Galates , « ne nous lassons pas de faire le bien » (Gal 6, 9). Ce pourrait être là une devise, notre devise, à nous tous, servantes et serviteurs du Seigneur…
Paul Bosse-Platière, diacre
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.