Première lecture : « Je ne compte que des nuits de souffrance » (Jb 7, 1-4.6-7)
Deuxième lecture : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » (1 Co 9, 16-19.22-23)
Evangile : « Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies » (Mc 1, 29-39)
Les textes d’aujourd’hui nous rejoignent tous car ils nous parlent de la souffrance, du désir d’être libéré de l’esclavage, de l’obscurité, d’être guéri d’une maladie.
On n’entend pas souvent le Livre de Job le dimanche. Deux fois, et seulement l’année liturgique « B ».
Pourtant, cette parole de Job, qui ne l’a pas déjà pensée une fois dans sa vie ?
“Vraiment, la vie de l’homme sur la terre est une corvée”.
Je me souviens de cette phrase de notre frère diacre Paul Henry qui me disait dans ses derniers mois de vie terrestre : « c’est pas marrant de vieillir tu sais !« , ce qui ne l’empêchait pas d’être habité par une grande Espérance.
Cette angoisse terrible devant le silence de Dieu, qui ne l’a pas ressentie ?
Et ce cri compréhensible qu’on trouve dans le psaume 41 : “Où est-il ton Dieu ?”
Quand on voit un enfant syrien de 3 ans, le petit Alan Kurdi, échoué sur une plage de Turquie : où est-il ton Dieu ?
Certes dans ce cas précis, les hommes ont leur part de responsabilité.
Mais quand on voit plusieurs centaines de milliers de personnes qui meurent à cause d’un tsunami : où est-il ton Dieu ?
Quand un proche est à l’agonie, en fin de vie : où est-il ton Dieu ?
Alors oui, comme le dit l’Evangile d’aujourd’hui : “Tout le monde te cherche”. Voilà une phrase qui peut paraître anodine dans le texte et pourtant, porteuse d’une vérité universelle. Il y en a beaucoup dans l’Evangile, des petites phrases qui ont un double sens : un sens ponctuel dans une situation de vie du Christ et aussi un sens qui qui dit quelque chose d’universel sur notre humanité. Par exemple, quand Pilate dit “Voici l’homme” (Jn 19, 5) ou bien cette parole de Marthe “Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.” (Jn 11, 21).
Depuis le passage du Christ sur la terre, la souffrance n’a toujours pas disparu. La mort non plus. Vous avez sans doute remarqué …!
Et pourtant, Saint Paul et bien d’autres après lui parlent malgré tout d’une “Bonne nouvelle” à annoncer. Quelle est-elle cette bonne nouvelle ?
Bien sûr, il y a au centre de la bonne nouvelle la résurrection, qui nous donne un horizon, une espérance d’une vie éternelle où la souffrance n’existera plus.
Mais il me semble que l’Evangile c’est aussi de rappeler une chose fondamentale pour notre vie quotidienne : Dieu, en Jésus Christ, s’est fait homme et il a habité parmi nous. Et cela change tout, car alors, si Dieu s’est incarné dans un homme, en Jésus Christ, la question “Où est-il ton Dieu ?” peut se changer en “Qui est-il ton Dieu ?”
Il n’est plus un concept abstrait, lointain, qui nous regarderait en haut de son piédestal, insensible à notre mal. Il est celui qui est venu s’unir à notre souffrance.
Comme le disait Claudel, « Jésus n’est pas venu expliquer la souffrance mais l’habiter par sa présence ».
Oui, si Dieu nous a sauvés de la mort, il nous a sauvés à travers la mort. Si Dieu nous a sauvés de la souffrance, il nous a sauvés à travers la souffrance.
Il a ouvert un passage. Et ce chemin qu’il a pris, notre Seigneur a été très clair à ce sujet, nous devons nous aussi le suivre, mais il nous accompagne si nous lui ouvrons notre cœur et contemplons son amour infini. Il se manifeste encore aujourd’hui par sa parole, sa présence dans l’eucharistie, son Esprit qui habite dans chaque personne qui prend soin de nous. Par son incarnation, ce chemin d’abaissement ne mène plus au néant, à la destruction définitive, il mène à une vie nouvelle.
Quand on a compris que Jésus-Christ est vraiment Dieu et vraiment homme, ce qui est une folie quand on y pense, on peut changer son regard et comprendre que Dieu devient lui aussi, en son Fils bien aimé, une victime et qu’il ne voulait pas la mort ni la souffrance puisque lors de son passage sur la terre il n’a pas cessé de les combattre en guérissant les malades, en chassant les démons.
Alors quand dans la douleur nous avons envie d’accuser Dieu, tâchons d’avoir ce réflexe, avec le peu de force qu’il nous reste, de passer de la question “Où est-il ton Dieu ?” à “Qui est-Il ton Dieu ?”
D’ailleurs, cette question, Jésus la pose à ses disciples : “Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ?” (Mc 8, 29).
Chacun, à la suite de Pierre et des disciples, apportera sa réponse.
En ce qui me concerne, je pense qu’Il est là, tout fragile, dans cet enfant syrien échoué sur une plage.
Il est là, impuissant et misérable, dans ces centaines de milliers de personnes qui sont mortes d’un tsunami.
Il est là, dans cette femme, cet homme, en fin de vie qui agonise.
Mais il est aussi, dans ces hommes et ces femmes debouts, en pleine forme et qui prennent soin des autres.
Notre humanité souffrante est écartelée, à l’image du Christ sur la croix, entre la condition divine et la condition de créature. Elle est en devenir.
J’en profite pour vous citer le Bienheureux Henri Suso (dans son livre de la Sagesse éternelle) :
Si tu veux me contempler dans ma divinité infinie, apprends d’abord à me connaître dans mon humanité souffrante, car c’est là la voie la plus rapide pour atteindre l’éternelle béatitude.
A l’image du Christ de son vivant, Il est, le très Haut et le très Bas. Il est celui qui nous guérit par la foi et l’amour.
C’est pourquoi, malgré les difficultés, nous pouvons lui rendre grâce comme dans le psaume 146 lu aujourd’hui :
Il est bon de fêter notre Dieu,
il est beau de chanter sa louange :
il guérit les cœurs brisés
et soigne leurs blessures.
Et une fois qu’on a commencé à mieux comprendre qui est Dieu, en regardant le Christ, la question qui vient naturellement ensuite, c’est celle posée sur vos feuilles de messe : “Quelle est la charge que ce Dieu tout proche me confie ?”
Regardons le Christ dans l’Evangile d’aujourd’hui et suivons son chemin. Un chemin de foi, de prière et de service des plus petits. Il a pris soin de son peuple.
Partagé entre le ciel et la terre, faisons notre ces paroles de Saint Ignace de Loyola : « Prions comme si tout dépendait de Dieu. Agissons, comme si tout dépendait de nous.«
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.