Lettre aux hébreux – lecture partagée des 27/28 octobre 2018

 

JÉSUS

« APÔTRE ET GRAND PRÊTRE» He 3,1

COMPRENDRE, CÉLÉBRER, CONFESSER …

27e T. ord: JÉSUS FRÈRE

28e T. ord: JÉSUS PAROLE du PÈRE

2ge T. ord: JÉSUS GRAND PRÊTRE

28 octobre 2018: JÉSUS FILS ENGENDRÉ

 

 01 Tout grand prêtre, en effet, est pris parmi les hommes,. il est établi pour intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu,. il doit offrir des dons et des sacrifices pour les péchés.

02 Il est capable de compréhension envers ceux qui commettent des fautes par ignorance ou par égarement, car il est, lui aussi, rempli de faiblesse;

03 et, à cause de cette faiblesse, il doit offrir des sacrifices pour ses propres péchés comme pour ceux du peuple.

04 On ne s’attribue pas cet honneur à soi-même, on est appelé par Dieu, comme Aaron.

05 Il en est bien ainsi pour le Christ: il ne s’est pas donné à lui-même la gloire de devenir grand prêtre,. il l’a reçue de Dieu, qui lui a dit: Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré,

06 car il lui dit aussi dans un autre psaume: Tu es prêtre de l’ordre de Melchisédech pour l’éternité.  


 

Lecture partagée JÉSUS PRÊTRE ET FILS

  • À travers la figure du « grand prêtre ( … ) pris parmi les hommes », l’auteur fait le choix de nous présenter (v 1-4) le rôle liturgique du« grand prêtre» pour l’absolution des péchés: il « offre des sacrifices» (v 3), il est « appelé » (v 4) et son ministère est « reçu» (v 5); ces trois conditions s’appliquent de façon éminente au sacerdoce de Jésus placé au même niveau que celui d’Aaron (v 4) mais pour mieux souligner que ces deux sacerdoces manifestent l’initiative divine, deux passages de l’Écriture sont cités: le Ps 2,7 « ;Tu es mon fils … engendré » et le Ps 110,4 (109) « Tu es prêtre selon ( … ) Melkisédek » ; mais ces deux citations soulignent deux qualités propres à la Personne du Christ: celle de Fils et de Prêtre qui autorisent une médiation efficace entre Dieu et l’humanité …
  • Melchisédek, est présenté comme le symbole du grand prêtre mais seules deux références y font allusion: – en Gn 14,18b « Melkisédek roi de Salem, fit apporter du pain et du vin: il était prêtre du Dieu très-haut. » et, – au Ps 110,4 « Le Seigneur l’a juré dans un serment irrévocable: tu es prêtre à jamais selon l’ordre du roi Melkisédek». Comme pour Jésus, « à son sujet on ne parle ni de père ni de mère, ni d’ancêtres, ni d’un commencement d’existence ni d’une fin de vie; cela le fait ressembler au Fils de Dieu: il demeure prêtre pour toujours» (He 7,3).
  • Le Ps 2,7 cité ce jour introduisait déjà la première partie de l’épître (He 1,5-2,18) et le Ps 110 concluait la série de 7 citations qui suivaient (He 1,13) ; ces deux psaumes importants dans Hébreux soulignent deux thèmes : la filiation et l’intronisation qui appuieront le discours de l’auteur sur le sacerdoce de Jésus.

 

Lecture méditée APPELÉS PAR DIEU …

Quelle belle vocation à « être appelé» fils et frère (1e dim.) et « d’être appelé» par Dieu (4e dim.) à un même sacerdoce que celui de Jésus: « sacrifier » sa vie (« faire » du sacré) par le service, la fraction du pain et la prière. Notre dignité d’« appelé» repose toute entière dans notre écoute, notre conscience qui « est le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où Sa voix se fait entendre» (GS, 16).


 

Pour aller plus loin … LE VRAI SACRIFICE

« Qui serait fou pour croire que Dieu a besoin des sacrifices qu’on lui offre? Le culte qu’on rend à Dieu profite à l’homme et non à Dieu. Ce n’est pas à la source que cela profite si on n’y boit, ni à la lumière si on la voit. Il n’y a qu’une façon de comprendre les sacrifices qu’offraient nos pères: ils étaient le signe de ce qui s’accomplit en nous-mêmes, c’est-à-dire notre adhésion à Dieu. Le sacrifice visible est le sacrement ou signe sacré du sacrifice invisible.

Le vrai sacrifice, c’est tout ce que nous faisons pour être unis à Dieu, pour être en communion avec lui. L ‘homme lui-même consacré par le nom de Dieu et vivant pour Dieu, est un sacrifice. Notre corps, quand pour Dieu, nous le maÎtrisons par la tempérance, quand nous ne nous offrons pas au mal, est un sacrifice … C’est à cela que l’apôtre Paul nous invite: « Je vous exhorte, frères, au nom de la miséricorde de Dieu, à vous offrir vous-même en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu: c’est là votre culte spirituel» (Rm 12, 1-2)

Il découle de là que tout le peuple racheté, c’est-à-dire la communion et la communauté des saints, est le sacrifice universel offert à Dieu par le grand prêtre, lui qui, dans sa passion, s’est offert lui-même pour nous, pour que nous devenions son corps. C’est sa condition d’homme qu’il a offerte, c’est selon cette condition humaine qu’il est le médiateur, en elle qu’il est prêtre, en elle qu’il est sacrifice.

Voilà donc le sacrifice des chrétiens: tous ensemble un seul corps en Christ. C’est le mystère que l’Église célèbre si souvent au sacrement de l’autel où il lui est montré que, dans ce qu’elle offre c’est elle qui est offerte.                                           (Saint AUGUSTIN, La Cité de Dieu X, 5-6)