Première lecture : « Voici une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues » (Ap 7, 2-4.9-14)
Deuxième lecture : « Nous verrons Dieu tel qu’il est » (1 Jn 3, 1-3)
Evangile : « Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! » (Mt 5, 1-12a)
« Le chrétien est celui qui poursuit l’Incarnation dans sa vie, c’est celui qui sans parler de Dieu, …est lui-même parole de Dieu parce que vivant de la vie de Dieu. Respirant la Présence de Dieu, il porte en lui ce témoignage qui est son existence même.»
J’aime bien cette citation du prêtre suisse Maurice Zundel pour débuter mon homélie en cette fête de la Toussaint 2019. Le message des Béatitudes que venons d’entendre respire cette humanité, est miroir de la présence de Dieu.
Après quoi courons-nous aujourd’hui ? Après quel bonheur ?
C’est vrai qu’attaquer ainsi un commentaire de la Parole de Dieu en ce jour de la fête des saints du ciel et de la terre, ça peut décoiffer…
Autrement dit, qu’est ce qui me rend heureux aujourd’hui ?
Je prends le temps d’y réfléchir maintenant. (Court silence)
Heureusement que mon handicap m’empêche de circuler dans les allées de cette église et d’aller à chaud ou à froid vous interroger… Raconte-moi une expérience de bonheur…
En novembre 2016, au rassemblement national « passionnément vivants » de personnes handicapées à Lourdes, le futur archevêque de Paris débute une de ces interventions en affirmant : « l’Evangile, c’est le monde à l’envers… »
Le message des Béatitudes nous met le cœur à l’envers par rapport aux valeurs ambiantes de notre société locale et mondialisée…
Course au rendement au travail, au toujours plus… en de moins en moins de temps…
En laissant toujours plus de gens sur le carreau, exclus, pas adaptable ou inadaptés au marché économique… chômeurs, sans abris…
Course à la consommation, je consomme, nous consommons, je suis consommé, nous sommes consommés… avec les déchets de toute sorte, les gaspillages en tout genre…
Course à la performance, au jeunisme… aux scoops des médias et des réseaux sociaux…
Course à la technique, aux objets connectés, aux jeux virtuels, dernier cri…
Montée des individualismes, des extrémismes…
Peur du changement, de la nouveauté, de la violence, du réchauffement climatique, d’une nouvelle crise économique mondiale, d’un attentat, de l’autre différent de moi, de l’étranger… Course à la sécurité, etc.
Nous pourrions appeler ce catalogue, le message des MALTITUDES…
Le message des BEATITUDES, c’est aussi une course.
Une course au bonheur tout simple, une course chacun à son rythme… comme un marathon de l’amour…
Une course, une marche à la sainteté pour tous, où personne n’est exclu… où tout le monde est attendu…
Dans un de ses écrits, le Pape François l’exprime ainsi : « Jésus a expliqué avec grande simplicité ce que veut dire être saint, et il l’a fait quand il nous a enseigné les béatitudes. Elles sont comme la carte d’identité du chrétien… Le mot “heureux” ou “bienheureux”, devient synonyme de “saint”, parce qu’il exprime le fait que la personne qui est fidèle à Dieu et qui vit sa Parole atteint, dans le don de soi, le vrai bonheur. »
Dans son exhortation de mars 2018, le Pape fait un long commentaire des Béatitudes, j’en retiens chaque finale des huit appels au bonheur de l’homme en Dieu :
« Être pauvre de cœur, c’est cela la sainteté !
Réagir avec une humble douceur, c’est cela la sainteté !
Savoir pleurer avec les autres, c’est cela la sainteté !
Rechercher la justice avec faim et soif, c’est cela la sainteté !
Regarder et agir avec miséricorde, c’est cela la sainteté !
Garder le cœur pur de tout ce qui souille l’amour, c’est cela la sainteté !
Semer la paix autour de nous, c’est cela la sainteté !
Accepter chaque jour le chemin de l’Évangile même s’il nous crée des problèmes,
c’est cela la sainteté ! »
Jusqu’au bout, Jésus a vécu les Béatitudes qu’il a proclamées dans la cohérence de sa parole et de ses actes… jusqu’aux jours de sa Passion, sa mort et sa Résurrection…
Et notre Pape de poursuivre : « Jésus lui-même souligne que ce chemin va à contrecourant, au point de nous transformer en sujets qui interpellent la société par leur vie, en personnes qui dérangent. Jésus rappelle combien de personnes sont persécutées et ont été persécutées simplement pour avoir lutté pour la justice, pour avoir vécu leurs engagements envers Dieu et envers les autres. Si nous ne voulons pas sombrer dans une obscure médiocrité, ne recherchons pas une vie confortable, car « qui veut […] sauver sa vie la perdra » (Mt 16, 25)… Dans une telle société aliénée, prise dans un enchevêtrement politique, médiatique, économique, culturel et même religieux qui empêche un authentique développement humain et social, il devient difficile de vivre les béatitudes, et cela est même mal vu, suspecté, ridiculisé. » (Court silence)
« La grandeur infinie qui est le Dieu vivant, c’est une grandeur d’Amour où seul compte le don. Il ne s’agit pas «d’avoir», mais «d’être» en donnant tout… Dieu n’a rien c’est pourquoi il est Dieu. Il est Dieu, toute sainteté, toute perfection, parce qu’il a en lui de quoi être l’éternel Amour et il nous apprend que c’est cela notre grandeur, c’est cela notre liberté. Voilà la nouveauté : être comme lui. »
Avec cette dernière citation, Maurice Zundel nous plonge au cœur des Béatitudes dévoilées en Jésus-Christ que tout croyant est invité à vivre dans sa mission d’humanité et d’évangélisation.
Mgr Jean-Charles Thomas, l’ancien évêque de Versailles, l’exprime à sa façon, dans ses Béatitudes pour aujourd’hui :
HEUREUX ceux qui vont à la rencontre de ceux dont l’Eglise est loin : non-croyants, croyants d’autres traditions religieuses, pauvres et étrangers, hommes et femmes d’autres cultures.
HEUREUX ceux qui acceptent d’aimer même ceux qui refusent de les aimer.
HEUREUX ceux qui acceptent d’exposer leurs idées tout en acceptant que les autres n’y adhèrent pas.
HEUREUX ceux qui suscitent dans l’Eglise et la société des lieux et temps où chacun puisse être reconnu et prendre la parole.
HEUREUX ceux qui, sans craindre les épreuves, s’enracinent dans la durée et la patience, sans jamais se lasser de faire des petits pas pour rencontrer enfin les autres.
HEUREUX ceux qui ont un souci de cohérence entre leur propre vie et le combat qu’ils mènent.
HEUREUX ceux qui s’en remettent à Dieu chaque jour dans la prière.
HEUREUX ceux qui espèrent toujours : ils trouveront la route qui conduit au cœur des autres et de Dieu
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.