Première lecture : « C’est à cause de nos fautes qu’il a été broyé » (Is 52, 13 – 53, 12)
Deuxième lecture : Il apprit l’obéissance et il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel (He 4, 14-16 ; 5, 7-9)
Evangile : Passion de notre Seigneur Jésus Christ (Jn 18, 1 – 19, 42)
Est-ce que la passion d’aimer n’est pas quelquefois excessive ?
N’y aurait-t-il pas des limites à ce qu’on peut faire par amour ?
Est-ce que ça ne devrait pas être toujours un bonheur d’aimer ?
Ça veut dire quoi aimer, aimer jusqu’au bout ?
Est-ce que c’est seulement possible d’aimer tout à fait, totalement, vraiment ?
Et pourtant…
C’est l’histoire d’un couple qui a toujours vécu dans la légèreté, la facilité, l’insouciance et qui découvre soudain, à l’occasion de la maladie de l’un des deux, qu’il y a de l’exigence à l’amour mais aussi de la beauté. Ensemble, ils découvrent dans cette maladie qu’il vaut mieux souffrir ensemble plutôt que de vivre sans amour.
C’est l’histoire de ces parents qui se lèvent plusieurs fois par nuit depuis maintenant presque 20 ans. Ils sont appelés chaque nuit par les cris de leur fille gravement handicapée. Ils ont adapté leur profession, modifié leur maison, changé la voiture, adapté les destinations de vacances, pour que tout soit compatible avec le handicap sévère de leur fille. Mais c’est tellement vital de rester ensemble.
C’est aussi l’histoire de ces autres parents qui ont largement dépassé l’âge de la retraite. Ils sont restés présent à l’exploitation agricole familiale qu’ils ont léguée à leur fils et ils continuent de travailler, parce qu’il a du mal à rentabiliser, et des horaires trop compliqués pour sa petite famille. Alors il faut travailler encore, seulement par amour.
Ou encore ce papa étranger réfugié en France avec sa famille Il est qualifié mais il a du accepté un emploi en restauration, mal payé, avec des horaires difficiles, pour payer un appartement mal fichu, dans un sale quartier. Il s’inquiète pour l’avenir de ses enfants dans ce quartier plein de drogues et de violences.
Ou aussi cette femme qui ne prend plus de vacances, pour pouvoir se rendre tous les jours auprès de sa maman qui est âgée, en maison de retraite, complètement perdue avec de gros troubles de mémoire. La maman n’a plus qu’elle, sa fille, qui donne un peu de sens aux jours d’ennuie qui se suivent.
C’est quoi aimer ?
Ça signifie quoi quand ceux qu’on assiste ne sont même plus capables de remercier parce qu’ils sont trop faibles, trop malades, trop fragiles, trop épuisés.
C’est quoi l’amour familial quand les enfants sont partis au loin pour leur travail. Ils construisent leurs vie là-bas et ne donnent pas souvent de nouvelles, alors qu’on aurait tellement besoin qu’ils soient près de nous.
Ça veut dire quoi aimer quand on voudrait faire tellement de bien, quand on a tellement d’idées, mais qu’on ne peut rien en faire parce qu’on n’a plus la force, pas les moyens, pas le temps, et puis finalement même plus assez l’envie.
Jusqu’où peut-on aimer ? Est-ce qu’on a assez de force pour aimer vraiment?
La réponse est connue, et c’est Saint-Augustin qui nous le dit si bien :
« la mesure d’aimer c’est d’aimer sans mesure. »
« La mesure de l’amour, c’est l’amour seulement »
Mettre une limite à l’amour, ça serait déjà réduire l’amour.
Ça serait lui couper les ailes, l’empêcher de s’envoler, l’empêcher d’aimer.
L’amour a besoin d’être infini, il ne peut être qu’absolu, totalement donné.
Mais alors qui peut aimer vraiment alors ?
Sinon Dieu seul. Dieu seul est amour. Dieu, c’est seulement l’amour tout-puissant.
Seul l’infini de Dieu donne assez de place à l’amour infini.
C’est quoi aimer ? Peut-on mettre des conditions à l’amour ?
Ne faudrait-il pas prendre le risque d’aimer l’autre quel qu’il soit, tel qu’il est vraiment.
Ne faudrait-il pas aimer totalement en prenant le risque de l’autre.
Le risque de la liberté de l’autre.
Le risque que l’autre soit différent de l’image qu’on s’est faite de lui, qu’on a rêvée de lui.
Aimer c’est risquer.
En la personne de Jésus, Dieu prend le risque d’aimer tous les hommes
sans poser de condition, c’est-à-dire qu’il prend tous les risques.
Mais quand on se risque soi-même, à la merci de la confiance qu’on a donné aux autres,
on risque de tomber en victime de ceux auxquels on a cru.
Et alors ça fait mal, mal partout, aux tripes et au cœur.
Jésus nous aime sans avoir bien calculé son risque.
Dieu ne calcule pas son amour. L’amour ne raisonne pas.
Dieu nous aime tous sans raison.
En Jésus, Dieu est déraisonnable, il nous aime follement. Au risque de nous-même…
En Jésus, Dieu risque sa vie dans sa folie d’aimer.
Ça sert à quoi d’aimer quand la haine imbécile de quelques fous furieux
vous colle sur une croix exposé aux crachats, aux injures,
après un procès bâclé et des abus de pouvoir.
Ça sert à qui d’aimer, quand on a à peine plus de 30 ans,
et qu’on va bientôt mourir, que les amis sont partis, enfuis, épouvantés,
que la foule manipulée a préféré faire libérer un bandit
plutôt que de donner une chance à la fragile tendresse.
C’est quoi d’aimer ? C’est quoi l’amour ?
C’est finalement peut-être d’aimer quand même…
Ça pourrait être aussi une définition de la Miséricorde : Dieu qui nous aime quand même.
Dieu nous aime avec toute sa Miséricorde.
L’amour de Dieu, c’est l’infini de la grandeur de Dieu
bizarrement accrochée à une croix.
C’est Jésus qui se penche sur nos petitesses, nos calculs, nos limites,
et tout ce qui, en nous, nous empêche d’aimer.
L’amour de Dieu, l’amour absolu, l’amour qui sauve,
c’est Jésus sur la croix qui se penche sur chacun de nous
et qui nous dit tendrement à chacun :
Toi, je t’aimerai toujours,
quand même,
malgré tout
et même malgré toi…
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.