Le prophète Joël et l’apôtre Paul tracent un itinéraire pour le carême. En effet, nous entendons cette parole Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu. Elle invite à la conversion, au retour vers le Seigneur. C’est l’attitude fondamentale de cette préparation à la célébration de Pâques. De son côté, Paul écrit : Frères, nous sommes les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. Voilà l’objectif de ce moment favorable : être établi ambassadeur de ce mystère de réconciliation que l’on célèbre à Pâques et dont nous vivons au quotidien … Et l’homélie pourrait s’arrêter ici, car tout est dit dans la présentation de ce chemin, et peut-être nous sommes-nous déjà tracés un programme, une ascèse qui correspondent à cet itinéraire que nous voulons prendre au sérieux ?
Mais voici que l’Evangile nous interroge et attire notre attention. Par trois fois, nous venons d’entendre Jésus dire : Ton Père qui voit dans le secret. Cette insistance mérite que l’on s’y arrête parce qu’elle vient déranger les petits programmes que nous nous sommes proposés pour faire et vivre notre conversion. Encore une fois, nous voici pris à notre piège : nous voulons bien nous convertir … mais en gardant la main sur notre conversion, car, sait-on jamais, Dieu risque de nous entrainer sur des chemins que l’on n’a peut-être pas envie de prendre. Ainsi, il nous faut entrer, rentrer en nous-mêmes pour voir ce que Dieu attend de nous. Suivons les trois moments que Jésus nous donne.
Faire l’aumône fait partie des exercices de pénitence, mais surtout des œuvres de miséricorde. Rentrer en soi-même, ayant fait l’aumône, implique que l’on y vienne avec le visage de celui ou de celle à qui on vient de faire l’aumône. Bien sûr, cela présuppose que l’on ait porté le regard sur cette personne et que l’on n’ait pas donné sa pièce ou son billet pour se débarrasser d’une corvée ou d’un sentiment de malaise devant celui qui quémande. Rentrer en soi avec le visage de celui qui demande, le visage du pauvre, du malheureux … et se mettre en présence du Père, c’est s’entendre dire : Que fais-tu pour ton frère ? Oui, nous entendons bien : Pour ton frère. L’aumône vraie et authentique nous rappelle cette donnée essentielle : notre Père nous établit frères les uns des autres et nous le fait comprendre dans et par le visage du frère en humanité, de cette humanité en souffrance et en détresse que je croise sur ma route. Ce visage m’habite, me hante peut-être, me dérange … mais il est l’interpellation pour ma conversion en fraternité et en humanité, devant Dieu notre Père.
Prier, faire des prières ! Là encore, nous nous sommes peut-être dits qu’il fallait prendre de bonnes résolutions : lire la Parole de Dieu, s’abonner à l’une des nombreuses propositions de « Carême dans la vie ou dans la ville, aller plus fréquemment à la messe, etc. Tout cela est bon, mais Jésus nous invite encore à entrer en nous-mêmes. Tous, un jour ou l’autre, nous nous sommes lancés dans l’exercice de l’oraison, de la prière silencieuse. Et nous faisons tous cette expérience que, dès que l’on fait silence et que l’on essaye de se mettre en présence de Dieu, notre « vie intérieure » est plus bruyante que la Parole de Dieu. Et quand le silence arrive à se faire, on éprouve essentiellement le silence en se disant qu’il ne se passe pas grand-chose et que le temps ne passe pas vite ! Pourtant, à travers cela, on découvre mystérieusement la trace d’une présence ; on se sent habité. Rentrer en soi-même, s’adonner à la prière silencieuse, pour s’y mettre en présence de Dieu va nous faire découvrir une réalité qui correspond à ce Dieu que Jésus nous invite à découvrir, ce Dieu-Père qui va me faire comprendre que je suis son enfant. Ainsi, prier, ce n’est plus « faire des prières », « rabâcher », mais établir cette relation profonde et confiante avec le Père qui est là dans le secret de ton cœur.
Jeûner ! Il suffit de se priver un peu de nourriture, d’avoir faim pour se dire « Tiens, je mangerais volontiers tel ou tel plat. » Le manque fait jaillir le désir … pour nous qui sommes à l’abri du manque et du besoin. Mais, le fait est là, dès que nous éprouvons le manque, le désir surgit. Dans cet exercice du carême, nous pouvons jeûner de bien de choses et de manières : la nourriture, la boisson, les médias, Internet. Et chaque fois, nous sentons notre attachement (qui frise parfois l’addiction) à ce dont nous nous privons volontairement. C’est bien, mais Jésus nous invite à entrer, encore une fois, en nous-mêmes et à vivre ce jeûne en présence du Père. C’est donc notre être de désir que nous présentons à Dieu ; notre humanité avec tous ses désirs. Bien sûr, nous demandons à Dieu notre Père d’évangéliser ces désirs, de faire en sorte qu’ils soient l’expression de notre sainteté. Mais de manière plus radicale, nous sentons bien que les désirs expriment quelque chose de notre nature profonde, un désir que l’on ne sait pas très bien nommer, que l’on ne sait pas très bien comment assouvir. Rentrer en soi et mettre cette force désirante devant Dieu, n’est-ce pas reconnaître que, fondamentalement, nous sommes rejoints et habités par un Désir qui est celui même de Dieu, ce désir qu’est l’Esprit Saint qui met en nos cœurs cet amour et cette charité à laquelle nous essayons de correspondre en aimant plus ou moins bien.(Il faudrait ici dans cette église saint Augustin rappeler ce que notre saint patron dit : notre cœur est sans repos tant qu’il ne se repose en Toi.) Et l’on est ainsi passé d’un jeûne « physique » à une rencontre de l’Esprit d’amour en nous, pour peu que nous l’ayons vécu, ce jeûne, en présence du Père.
Dans cette invitation à rentrer en soi-même, à se retirer dans l’intimité la plus profonde de soi-même, il s’agit de faire cette expérience fondamentale et essentielle d’être habité par la présence de Dieu le Père qui va me rappeler que je suis aimé de son amour qu’il me donne par son Esprit Saint, que je suis établi son enfant bien-aimé et frère de tous et de chacun des hommes. Jésus a rappelé que toute la Loi consiste en cet unique commandement : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu … et on prochain comme toi-même. Alors, oui le processus de conversion, de retour à Dieu, sera engagé ! Alors, oui nous serons établis « ambassadeurs de la réconciliation » parce que nous aurons fait l’expérience de l’amour réconciliateur en nous, avec Dieu et avec nos frères ! Bon carême, chers amis !
P. Norbert-Marie SONNIER, curé.
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.