Trop fort ! Incroyable ! Jésus dit à cette femme ces quatre vérités,
et en même temps il parvient à ne pas la blesser,
si bien qu’elle continue à converser avec lui,
et même à le considérer comme un prophète, comme une vraie chance pour elle.
Nous avons là tout à apprendre. Ce texte est un trésor sur la pédagogie de Jésus.
Comment regarder une personne en justesse et en vérité.
Et en même temps, échapper à la tentation de juger, donc de parfois condamner.
Et donc le risque de couper la relation.
La Samaritaine fait partie des « cabossées » de la vie. Tout en fragilité.
Elle a eu 5 maris, et elle vit actuellement avec un homme qui n’est pas son mari.
Tout ça dans un petit village perdu de Samarie. Une sorte de Clochemerle.
Pas besoin d’imagination pour évoquer les ragots, l’exclusion, les moqueries.
les adultes avec leurs sourire en coin.
Les enfants qui répètent les méchancetés des parents.
Cette Samaritaine est tellement exclue de son village
qu’elle finit par s’exclure elle-même :
elle préfère aller chercher l’eau en pleine heure de midi, sous le soleil, dans la chaleur.
Au moins, à cette heure-là, est-elle assurée d’une certaine tranquillité.
Du moins le pense-t-elle.
Voilà que Jésus s’est mis volontairement sur son chemin.
Jésus, à partir de ce moment-là, fait aussi une erreur sociale, une « faute de conduite ».
Un homme n’a pas à rester à côté du puits. Le puits, c’est la place des femmes.
Se rencontrer à midi au puits, c’est une erreur, pour elle comme pour lui,
Pour elle, ce n’est pas la bonne heure. Pour lui ce n’est pas le bon endroit.
Elle a tout lieu de penser que Jésus est un exclu, comme elle.
Elle ne sait pas encore que lui est sorti des convenances pour la rencontrer.
Cette situation, en tout cas, créée entre eux une certaine complicité, entre exclus.
Jésus a provoqué une situation qui favorise la discussion.
Alors, l’un et l’autre vont pouvoir s’écouter, et se rencontrer, en vérité.
Prenons le temps, si vous le voulez bien, d’écouter une autre histoire d’exclusion.
Je vous propose surtout de ne pas juger, et simplement d’écouter.
C’est le témoignage d’une personne homosexuelle du groupe David et Jonathan,
lu par un autre membre du groupe.
Vincent Massart
Témoignage d’une personne homosexuelle
Élevé dans un milieu catholique traditionnel et plutôt conservateur, j’ai été très perturbé à l’adolescence quand j’ai découvert mon homosexualité, que je n’ai pas du tout acceptée.
Je me suis alors efforcé de la refouler, de la cacher et me suis construit une image d’hétéro, d’ado normal, d’autant plus qu’on n’évoquait jamais ces choses-là dans ma famille ni mon entourage car aborder ce sujet était tabou.
Les rares fois où j’entendais parler de l’homosexualité c’était comme d’une déviance, d’une chose pas du tout naturelle, voire d’une maladie.
Cela m’a d’autant plus culpabilisé que catholique pratiquant, je pensais la foi incompatible avec ce genre de déviance.
Je me suis alors renfermé sur mon secret et me suis juré de faire en sorte que personne ne puisse avoir le moindre soupçon sur mon orientation sexuelle.
Mais plus je refoulais mes attirances, plus elles grandissaient, plus elles s’imprimaient dans mon corps et dans mon esprit, ne faisant qu’accroître un sentiment de faute et de grand péché.
Pourtant malgré tous les soins que j’employais à cacher cette « déviance », j’ai commencé à faire l’objet d’insultes homophobes, dans le pensionnat religieux très strict où je suivais une scolarité difficile, car malgré ces efforts pour tout cacher, certains de mes camarades avaient bien entendu deviner mes tendances, car les ados sentent très bien ces choses là.
Bien entendu je n’en parlai à personne niant en tout en bloc, et vivant dans l’obsession et la peur que ces ragots se propagent hors du collège.
Personne ne devait savoir !
J’ai continué à tout cacher, étudiant, vie active… Surtout que je continuai à faire partie de mouvements chrétiens plutôt traditionnels, au risque d’y étouffer, car il faut bien l’avouer ces milieux catho très tradi, étaient aussi un moyen, un prétexte bien commode, pour faire barrage à mes pulsions sexuelles.
Cela n’a fait en fait qu’accentuer mon sentiment de faute, mon sentiment que ma sexualité était une « déviance », et si je me suis décidé à ouvrir les portes de David et Jonathan c’est aussi pour rencontrer d’autres chrétiens qui vivent la même chose que moi, et aussi je dois bien l’avouer pour retourner à Dieu car ces dernières années je ne croyais plus en Dieu, j’étais révolté d’entendre toujours la même chose sur les homos, par ces chrétiens si bienveillants et si compatissants :
Citation :
« Il faut les accueillir car ils souffrent beaucoup mais on ne peut approuver leur comportement, la pratique homosexuelle n’est pas compatible avec la foi. Cela reste une déviance et un péché. Peut-être que par la prière ils arriveront à une vie de chasteté, d’abstinence ou pourront même changer car rien n’est impossible à Dieu, etc… »
Je ne pouvais plus accepter cela au point de perdre la foi, c’est donc pour me réconcilier avec Dieu, pour retrouver la foi, que je suis aussi rentré à David et Jonathan.
Amicalement
Permettez-moi de revenir sur le texte d’Évangile.
En particulier, ce passage pendant lequel la Samaritaine laisse sa cruche,
et va à la ville pour dire aux gens :
« venez voir un homme qui m’a dit tout ce que je fais.
Ne serait-il pas le Christ? »
Cette femme semblait éviter le contact avec son voisinage.
Elle courre maintenant pleine d’enthousiasme vers les villageois qui l’ont rejetée
pour leur dire sa joie d’avoir découvert le Christ.
C’est bien cette femme rejetée qui est l’occasion
de la conversion des villageois vers Jésus.
Souvenez-vous de cette phrase qu’on retrouve à plusieurs reprises dans la Bible :
« La pierre qu’ont rejetée des bâtisseurs est devenus la pierre d’angle.
C’est là l’œuvre du seigneur, la merveille devant nos yeux. »
Dans le texte d’Évangile que nous venons d’entendre,
cette femme rejetée est devenu l’occasion pour tous de se convertir.
Aujourd’hui, nous accueillons des membres du groupe David et Jonathan.
À cause de leur homosexualité, un certain nombre d’entre eux
ont connu, ou connaissent encore,
l’incompréhension, un certain rejet, parfois l’exclusion.
Mais la vraie question pour nous n’est pas de juger des femmes ou des hommes.
Il s’agit de rencontrer Dieu, en chacun de nous.
De rencontrer Dieu comme nous sommes, sur nos chemins chacun différents.
À l’occasion de ce carême, sur le thème de la Miséricorde,
laissons-nous convertir,
y compris éventuellement aussi par ceux qui sont différents.
Réécoutons quelques-unes des lignes du psaume nous avons entendu
« Le Seigneur est tendresse et pitié
Lent à la colère et plein d’amour. »
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.