Frères et soeurs, j’ai une question à vous poser. Est-ce que vous avez rendu visite à votre cousine Elisabeth? J’entends déjà votre réponse: « Je n’ai pas de cousine Elisabeth! En quoi suis-je concerné par ta question? » Oui, après tout: en quoi sommes-nous concernés par l’évangile que nous venons d’entendre…
La visitation. Une rencontre entre deux femmes enceintes, qui partagent leur foi, leur joie, dans une ambiance de bénédiction et d’allégresse… nous sommes forcément touchés par cette scène. Mais au-delà de cette dimension émotionnelle, on peut aussi être touchés par le sens que prend, pour nous, aujourd’hui, la visitation. Comment nous rejoint-elle, dans nos vies? Je vous propose deux ou trois points d’attention.
D’abord, on assiste à un déplacement. Avez-vous prêté attention à la première phrase de notre évangile? Je la relis : « En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée ». Marie se déplace. Des frontières sont franchies, cela n’a pas échappé au groupe Solidarités Hors Frontières qui préparait cette célébration. On a même essayé d’évaluer la distance d’un tel voyage entre Galilée et Judée, la durée que ça pouvait représenter à l’époque, surtout pour une femme enceinte. Ce n’est pas une petite visite de voisinage!
Marie se déplace, mais pour faire quoi? Une visite, une rencontre. Et on voit bien qu’il ne s’agit pas d’une visite mondaine ou de courtoisie, mais que l’enjeu est de taille, puisqu’il s’agit rien moins que de porter la vie. La vie de Dieu. La stérilité d’Elisabeth et la virginité de Marie, par le don de l’Esprit Saint, sont devenues fécondité. Une fécondité qui trouve son origine dans la foi de ces deux femmes. Et on sait, par le destin des enfants à naître, que cette fécondité sera mise au service de toute l’humanité. Dieu rend fécond tout ce qu’il touche.
Voyons maintenant l’effet de cette visitation sur les personnes qui la vivent: eh bien, c’est la joie, la joie intense qui traverse toute cette page d’évangile. L’allégresse… Heureuse celle qui a cru… Accueillir Dieu sans réserve, c’est vivre en plénitude cette joie de Dieu.
Alors, pour résumer, on assiste à: un déplacement, qui permet une rencontre, une visite porteuse de vie, de fécondité, et cela provoque la joie. Finalement, est-ce qu’on n’a pas là un véritable condensé de ce à quoi est invité tout baptisé? Être déplacé, pour porter l’amour de Dieu à l’autre, et répandre sa joie… Alors forcément, je suis concerné, comme tout chrétien, par cet évangile, et par ces questions: et moi, à quelle mise en route suis-je invité aujourd’hui?
Aurai-je des régions montagneuses à traverser? Et pour visiter qui? De quoi puis-je être fécond, pour porter la joie de Dieu? Vous voyez que ma question initiale, sur la visite à la cousine Elisabeth, n’était pas idiote: j’ai peut-être bien à mettre un visage, ou des visages, à cette cousine, pour pouvoir lui rendre visite.
Oui, mais quels visages? Eh bien, on n’a que l’embarras du choix! Depuis trois dimanches, les différents groupes de solidarité de la paroisse nous permettent de mettre des visages variés. Aujourd’hui, Solidarités Hors Frontières nous propose de porter notre regard sur l’étranger. Par notre attention et notre prière, nous rendre solidaires des peuples du monde, par ce qui fait leurs richesses ou leurs fragilités, leurs joies ou leurs détresses. Et cette attention, c’est aujourd’hui, dans notre actualité, qu’elle se situe.
Dans cette actualité, la question des migrations ne peut plus être ignorée, elle interpelle toute l’humanité. Quelles que soient nos opinions. Or, le propre des migrants, c’est de franchir des frontières: un point de départ, un point d’arrivée. Il y a deux semaines, Accueillir et Partager nous proposait de porter notre regard sur le point d’arrivée: quel accueil leur réservons-nous, ici. Le groupe Solidarités Hors Frontières, lui, proposera cette année à notre communauté de porter son regard sur le point de départ, là-bas: comment vivent ces personnes, qu’est-ce qui provoque leur départ, malgré tous les risques encourus. C’est dans cet esprit que nous avons commencé notre célébration, en priant avec les religieuses d’Alep. Sans préjugés, porter notre regard, notre attention, notre prière, sur un peuple, sur des femmes et des hommes.
Le message porté sur le panneau au-dessus du choeur nous dit le beau programme que nous nous sommes donnés cette année pour mettre l’encyclique Laudato si’ dans nos vies: « Une terre à partager, des frères à aimer, une communion à vivre ». Et si nous cherchions simplement à abolir les frontières qui encombrent nos regards? Cela ne nous permettrait-il pas de mieux partager notre terre, mieux aimer nos frères, mieux vivre cette communion? Il n’y a pas de petites actions, rappelle inlassablement le pape. Changer notre regard vers l’autre, celui qui est loin, voilà qui peut déjà être visitation. Voilà qui peut être fécond, si ce regard est empreint de dignité et d’amour pour un frère.
Frères et soeurs, nous nous apprêtons à accueillir Dieu dans les crèches de nos coeurs. Que cette attente nous aide à nous mettre en route, avec Marie, et nous serons porteurs de la joie de Dieu.
Amen.
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.