Première lecture : « Samuel demeurera à la disposition du Seigneur tous les jours de sa vie » (1 S 1, 20-22.24-28)
Deuxième lecture : « Nous sommes appelés enfants de Dieu – et nous le sommes » (1 Jn 3, 1-2.21-24)
Evangile : « Les parents de Jésus le trouvèrent au milieu des docteurs de la Loi » (Lc 2, 41-52)
« Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem en continuant à le chercher. »
Personnellement, j’ai vécu quelque chose dans ce genre, à Madagascar,
à des heures et des heures de taxi brousse du premier téléphone (pas de portable à l’époque), en vacances avec nos enfants de 2 ans et 4 ans.
Dans un village perdu, nous avions perdu notre petite Caroline de 2 ans.
Le texte de l’Évangile est un peu mou : « ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem en continuant le chercher ». Dans ces moments-là, il y a beaucoup d’émotion et d’angoisse que les textes ne dit pas. C’est une ambiance catastrophe.
Rassurez-vous, nous l’avons retrouvé assez rapidement et en pleine forme.
Parmi les différences entre mon histoire et celle de l’Évangile : notre Caroline à 2 ans n’était pas responsable, toute la faute incombant uniquement à ses parents.
Le texte dit que Jésus a 12 ans. Est-il venu célébrer sa bar-mitsva : ce n’est dit nul part.
Mais 12 ans c’est presque le début de l’âge adulte,
l’âge auquel Samuel (celui de notre 1re lecture) aurait commencé à prophétiser.
A cet âge la responsabilité est beaucoup plus partagée entre les parents et les enfants.
Ce qui est en question dans cette disparition, c’est l’autorité des parents et l’obéissance du fils.
Dans la même situation j’aurais sûrement grogné à propos de ce « sale gosse ».
J’aurais mis les mots en forme avec les gestes pour être parfaitement bien compris…
Ici le texte évoque finalement très peu le papa, sauf pour rappeler qu’il n’est pas vraiment le papa dans cette Sainte Famille. Donc pour lui une situation pas facile à vivre.
Dans cette Sainte-Famille bizarre, Luc évoque surtout Marie, la maman, qui est évidemment beaucoup plus calme qu’un homme, plus ouverte à l’écoute et l’affection.
Elle ne semble pas en colère.
Le texte n’évoque pas la colère des parents, mais il est surtout question d’étonnement.
Par deux fois, jusqu’à la fin du texte : « Ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait ».
Voilà donc que dans cette Saint Famille, les paroles de Jésus, lui qui est verbe de Dieu,
sont difficilement compréhensibles
même pour ses « saints parents », sainte Marie et saint Joseph…
Or Marie est donnée par l’Eglise comme l’exemple même de la vie chrétienne.
Et Marie a été préparée à entendre les paroles de Jésus.
Plusieurs passages d’Evangile racontent que Marie reçoit la révélation de la nature de son fils. Par l’ange au moment de l’annonciation, puis avec Elisabeth la cousine à la visitation,
les bergers après la naissance, les mages, le vieux Siméon au temple, et Anne la prophétesse.
Donc une révélation qui a été faite et refaite,
et l’Évangile d’aujourd’hui nous dit que Marie n’a rien compris…
Finalement, tout le monde rentre à Nazareth.
Il n’y a plus d’autres paroles dites et rapportées dans cet Évangile d’aujourd’hui au sujet de la croissance de Jésus. On sait seulement que Marie garde dans son cœur tous ces événements.
C’est le silence. La vie secrète et discrète de Nazareth.
Nous savons que Jésus grandissait devant Dieu et devant les hommes
comme le dit le titre de notre feuille d’aujourd’hui.
Finalement, cette Sainte-Famille nous est présentée comme un lieu de décalage entre
d’une part une filiation qui s’associe à une affection, donc une rencontre humaine,
et d’autre part une vie spirituelle qui répond à une rencontre avec Dieu.
La famille comme un lieu d’une croissance par des rencontres qui font grandir.
La famille ne nous est donc pas présentée comme un lieu fermé, un cocon confortable.
Si on regarde bien, cette Sainte-Famille a quelque chose à voir avec nos propres familles.
Nous vivons une époque moderne, et les familles sont loin de faire penser à la Sainte-Famille.
Nos familles sont parfois compliquées, divisées, tendues, séparées, recomposées.
Certaines sont croyantes et d’autres non, certaines sont heureuses, et d’autres moins, ou pas.
Parfois la croissance de nos enfants répond à nos attentes.
D’autres fois, nous attendons la croissance de nos enfants…
Nous n’avons pas toujours l’occasion de dire ce que nous pensons, Il faut aussi savoir se taire.
Parfois nous sommes bien obligés de garder tout cela dans nos cœurs et de regarder.
Les mots clés seraient les suivants : Accueillir, aimer, écouter accompagner, et méditer en son cœur…,
Notre pape François a écrit ceci dans « Amoris Laetitia » :
« …Aucune famille n’est une réalité céleste et constituée une fois pour toutes,
mais la famille exige une maturation progressive de sa capacité d’aimer ».
Et je rajouterai qu’une maturation se fait souvent dans la douleur, comme un accouchement.
Toujours dans « Amoris Laetitia », j’ai trouvé aussi cela :
« Je rends grâce à Dieu du fait que beaucoup de familles
qui sont loin de se considérer comme parfaite,
vivent dans l’amour, réalisent leur vocation, et vont de l’avant,
même si elles tombent souvent en chemin.…
Les réalités qui nous préoccupent sont des défis.
Ne tombons pas dans le piège de nous épuiser en lamentations auto défensives
au lieu de réveiller une créativité missionnaire.
Dans toutes les situations « l’Eglise ressent la nécessité de dire
une parole de vérité et d’espérance… »
Si nous voyons beaucoup de difficultés, elles sont un appel à
libérer en nous les énergies de l’espérance, en les traduisant en rêve prophétique,
en actions qui transforment, et en imagination de la charité.
Encore des mots clefs pour décrire la famille : Espérance, prophétie, imagination, Charité…
Il y a donc un véritable défi.
Celui de reconnaître dans nos vies, y compris nos pauvreté familiale
la présence du Dieu vivant, cette parole qui nous a été révélée,
que nous côtoyons, mais que nous ne comprenons pas.
Cette parole incarnée du mystère de Noël, Dieu incarné dans la fragilité…
C’est un mystère qu’il nous est donné d’accueillir dans nos cœurs
Et que nous pourrons, comme Marie, comprendre peu à peu, et à laisser croître en nous.
Quand nous pensons à nos familles, nous pouvons dire comme le psalmiste :
« Mon âme s’épuise à désirer les parvis du Seigneur.
Mon cœur et ma chair sont un cri vers le Dieu vivant ! »
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.