Première lecture : « Des foules d’hommes et de femmes, en devenant croyants, s’attachèrent au Seigneur » (Ac 5, 12-16)
Deuxième lecture : « J’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles des siècles » (Ap 1, 9-11a.12-13.17-19)
Évangile : « Huit jours plus tard, Jésus vient » (Jn 20, 19-31)
Il n’y a pas très longtemps, j’ai joué à un jeu qui s’appelle “Time’s up” (traduisez “C’est fini”). Il consiste à faire deviner en un temps limité le nom d’une personne célèbre, d’abord en donnant des indices avec des mots et dans un deuxième temps en mimant cette personne.
Et je me suis posé la question : comment est-ce que je mimerait Jésus-Christ ?
Vous savez, le livre préféré de Sainte Thérèse de Lisieux était “l’imitation de Jésus-Christ”
Comment mimer Jésus-Christ pour le rendre présent aujourd’hui, alors que depuis l’Ascension il n’est plus devant nos yeux ?
Voilà tout l’objet de l’évangile de Jean que nous venons de lire. Cet évangile a été rédigé vers l’an 100 après la naissance de Jésus et les croyants font alors face à un nouveau défi : de plus en plus de personnes n’ont pas connu Jésus directement.
Et Jean a un souci je pense, c’est un peu comme quand vous essayez de parler de quelqu’un que vous avez beaucoup aimé et qui n’est plus là. Quand on est face à une personne qui ne l’a pas connu, on reste comme frustré de ne pas pouvoir transmettre quelque chose d’elle.
Vous pouvez montrer une photo, rappeler des anecdotes, et même des paroles ou des gestes de cette personne. Mais vous aurez beaucoup de mal à transmettre ce qui constituait l’être, l’unicité de cette personne, le cœur de cette personne.
Alors aujourd’hui, on dispose de moyens techniques très puissants pour faire revivre une personne à partir d’un échantillon de sa voix et une simple photo d’elle. On parle même de “jumeau numérique” et c’est pas impossible que demain, une intelligence artificielle soit en mesure de nous représenter virtuellement ou de parler au nom d’une autre personne, même décédée.
Et certains transhumanistes sont même persuadés que c’est comme cela que l’humanité pourra accéder à l’éternité : En nous transposant dans une sorte de version digitale de nous-même.
Alors, la machine sera surement très forte pour imiter notre apparence (visage, voix, posture). En revanche, il y a une chose qu’elle n’arrivera pas à reproduire, c’est notre cœur.
Je pense que ce n’est pas un hasard si la dernière encyclique du pape François intitulée “Il nous a aimé”, parle de l’amour divin et humain de Jésus-Christ. A l’heure de l’intelligence artificielle, il rappelle que le cœur est ce qui constitue l’être unique en chacun de nous.
Au paragraphe 14 : “On pourrait dire que je suis mon cœur, car c’est lui qui me distingue, me façonne dans mon identité spirituelle et me met en communion avec les autres.”
Il ajoute au paragraphe 23 : “face à son mystère personnel, la question la plus décisive que chacun peut se poser est peut-être la suivante : ai-je un cœur ?”
On ne peut pas imiter un cœur. En revanche, on peut le rencontrer et l’aimer et on peut transmettre cet amour comme un feu qui nous anime.
Voilà ce à quoi les évangélistes se sont attelés : pas seulement rappeler les faits et les paroles de Jésus mais surtout, son cœur aimant et miséricordieux :
L’évangéliste Luc, dans le texte des Actes que nous venons d’entendre, emploie les mots du cœur :
“Tous les croyants, d’un même cœur, se tenaient sous le portique de Salomon.”
“de plus en plus, des foules d’hommes et de femmes, en devenant croyants, s’attachaient au Seigneur.” (Il emploie le même verbe que dans le psaume 62 : “Mon âme s’attache à toi”.)
L’évangéliste Jean lui nous parle de la vie reçue en Jésus “Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.”
Oui, Jésus n’est plus là devant nos yeux. Et comme Thomas, dont le nom signifie jumeau, nous sommes, non pas appelé à dire “Je sais que Jésus est mort et ressuscité, qu’il est Seigneur et qu’il donne la vie.” Cela, un jumeau numérique pourrait très bien le dire à notre place.
Non, nous sommes appelés à dire “Je crois”. C’est à dire, à nous laisser toucher par le cœur de Jésus pour ensuite nous laisser habiter par sa paix et par son Esprit Saint.
Ce n’est pas une connaissance intellectuelle de Jésus que les évangélistes ont voulu nous transmettre, c’est son cœur aimant qui vient s’incarner en nous et qui nous envoie aimer.
Oui, nous sommes appelés à devenir des jumeaux incarnés de Jésus-Christ et à dire, à la suite de Paul, “Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi.” (Ga 2, 20)
Voilà aussi pourquoi le pape François a tant touché les personnes, y compris des non croyants ou des personnes d’autres religions : il avait été touché dans son enfance par l’amour fou de Jésus et il a accueilli son Esprit en lui. Il a incarné son amour et sa miséricorde. Il s’est d’abord préoccupé des plus pauvres, des personnes les plus blessées par la vie, parce que, comme Thomas avant lui, c’est en touchant les plaies de Jésus qu’il a réalisé que Dieu s’est uni à notre humanité dans ce qu’elle a de plus fragile.
Alors Jésus aujourd’hui nous dit : “De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie.” (Jn 20, 21)
Encore aujourd’hui, Jésus nous envoie toucher ses plaies pour le découvrir, présent, dans chacun de nos frères et sœurs blessés.
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.