Première lecture : « Dieu t’a donné cette nourriture que ni toi ni tes pères n’aviez connue » (Dt 8, 2-3.14b-16a)
Deuxième lecture : « Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps » (1 Co 10, 16-17)
Evangile : « Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 51-58)
Je ne sais pas si vous, vous avez faim, mais en tout cas, je vous souhaite un bon appétit !
Nous sommes venus pour un repas préparé sur l’autel, et nous sommes donc censés avoir faim.
C’est le titre de notre feuille de messe « Il nous a fait sentir la faim ».
C’est le thème de la 1° lecture : Dans le désert, les hébreux ont faim, et Dieu leur donne la manne.
En hébreu mannou signifie: qu’est-ce que c’est ? Cette manne, ce n’est rien, ou pas grand-chose.
Qu’est-ce que c’est ce truc, ce rien du tout ?
Ce quelque chose qui ne signifie rien à manger et qui devrait nourrir un peuple entier.
Après avoir mangé la manne, les hébreux ressentent encore la faim.
On imagine qu’ils ont envie de manger du vrai, du solide, ils ont envie d’aller voir ailleurs,
de changer de vie, de vivre « une vraie vie », peut-être ont-ils envie de Dieu, de la vie de Dieu.
Mais cette envie-là, ne sera pas comblé par une alimentation solide.
Le texte du Deutéronome nous dit que les hébreux découvrent
qu’il n’y a pas que les aliments solides qui nourrissent :
l’homme ne se nourrit pas que de pain, et nous avons aussi besoin de la Parole de Dieu.
C’est-à-dire de la communication par les mots, nous avons besoin de la relation.
La semaine dernière, nous avons célébré la Trinité.
C’est-à-dire la relation unique au sein même de Dieu entre les trois personnes du Dieu unique.
Car Dieu est essentiellement relation, donc Parole.
Être nourri par Dieu, c’est être nourri par cette relation particulière qui est vécu au cœur de Dieu.
En Jésus la Parole se fait vivante. Le verbe fait chair, Jésus se donne en nourriture,
non seulement par le pain et le vin, sa chair et son sang, mais aussi par la Parole qu’il est,
et par la relation dont il vit en Dieu, dont sa Parole témoigne et nous l’écoutons pour en vivre.
Cette Parole se donne à nous en un repas : c’est de « l’amour qui se mange » disent les enfants.
Dieu nous invite à ce repas. Mais c’est comme dans un miroir :
Dieu nous invite et Dieu s’invite en nous et Dieu nous invite à l’inviter…
Dieu nous invite et nous sommes dans sa maison : Dieu est notre hôte, l’hôte de ces lieux.
Mais aussi, en français, nous pouvons dire aussi que nous sommes ses hôtes : ses invités.
D’ailleurs, comme vous le savez, le mot hôte a la même racine que le mot hostie.
Dieu nous invite dans une relation, un échange avec lui, au plus près de lui-même.
Nous avons de multiples moyens pour entrer en relation avec Dieu.
Bien sûr la prière, surtout quand elle est alimentée par la Parole de Dieu lui-même.
Mais aussi les sacrements, les sept sacrements.
Chaque sacrement est une manifestation physique et réelle, une Parole et un geste,
Un signe qui est « signe efficace de la présence de Dieu« , de la présence réelle de Dieu avec nous.
Peut-être pourrait-on ajouter un 8° sacrement, celui qu’on appelle souvent «sacrement du frère ».
La relation avec mon frère dans lequel je peux trouver des reflets de la présence divine.
Le frère, c’est-à-dire le copain, celui qui mange le même pain, la même manne, le même rien..
Ce frère qui, en fin de repas, aura encore envie de continuer cette relation, et plus si affinités.
Ce qui ne veut pas dire que mon copain se prend pour le bon Dieu !
Ni que moi je me prends non plus pour le bon Dieu à côté de mon copain !
Non, mais dans cette relation de co-pains, et dans le pain partagé, Dieu se révèle. Il se donne.
Nous sortons d’un confinement de presque deux mois. Deux mois, sans pain eucharistique.
Sans nous rassembler, pour le sacrement de l’eucharistie, présence réelle de Dieu parmi nous.
Nous n’avons pas pu écouter ensemble la parole de Dieu.
Nous n’avons pas pu, entre co-pains à la sortie de l’église, discuter et refaire le monde.
Pendant deux mois, nous avons eu faim, de pain et de copiner…
Maintenant nous y sommes, voilà plusieurs dimanches que nous pouvons communier.
Mais maintenant que nous retrouvons le sacrement de la communion, une certaine faim persiste.
Nous savons bien qu’après cette eucharistie,
nous ne serons pas encore suffisamment présents à Dieu qui se donne à nous.
Comme si nous savions déjà que cette eucharistie ne va pas nous suffire.
Comme si cette relation à Dieu restait incomplète et nous laissait un sentiment d’insatisfaction.
Parce que nous vivons cette eucharistie trop brièvement.
Nous ne savons pas vivre et profiter de ce don que Dieu nous fait en abondance.
Parce que nous vivons tous aussi dans notre quotidien dont il est parfois difficile de sortir.
Alors nous gardons une impression d’incomplétude, un sentiment d’insatisfaction : Un appétit
Finalement, quelque part, nous sommes proches aussi de tous ces personnes
qui n’ont pas du tout droit à l’eucharistie, tous les dimanches ou tous les jours, comme nous.
Soit pour des raisons de distance, dans certains pays, pour des raisons d’autonomie, de maladies, ou encore pour des motifs canoniques quand l’eucharistie est interdite à certains.
Comme eux, ou comme pendant le confinement, nous restons dans la faim.
Nous sommes dans l’attente. Nous avons une Espérance.
Parce que l’alliance avec Dieu est d’abord une promesse.
Il y avait la promesse de la terre de Canaan pour les hébreux dans le désert,
Mais pour nous, c’est la promesse de la vie éternelle après notre pèlerinage dans cette vie ici-bas.
Alors oui, nous avons faim, nous avons le désir de Dieu.
Je vous souhaite donc un bon appétit, c’est-à-dire d’avoir profondément faim de Dieu.
La foi est un désir de Dieu. Sachant que tout désir comporte en même temps
une insatisfaction immédiate, et l’espoir ou l’Espérance d’un mieux.
Par son eucharistie, Jésus nous nourrit de son Vie, et sa Parole.
Toute sa vie donnée est un cadeau immense pour nous faire vivre au-delà de toute Espérance.
Mais quand nous recevons cette eucharistie, cette présence de Dieu en nous,
nous savons pas exactement mesurer l’immensité de ce que nous recevons.
Ça nous dépasse. Nous pouvons toujours nous redemander ce que c’est.
Comme les hébreux dans le désert devant la manne : qu’est-ce que c’est.
Ce qui nous nourrit aussi, ce qui nous fait grandir, c’est le questionnement,
la recherche de Dieu qui se révèle aussi dans sa Parole.,
le désir de Dieu en nous nous donne de l’appétit en un Dieu qui nous nourrit de son amour.
On dit que Jean-Paul II disait: « Il ne suffit pas que le disciple du Christ prient individuellement
et qu’ils fassent mémoire intérieurement dans le secret de leur cœur de la mort et de la résurrection du Christ. »
Il est nécessaire aussi qu’à la sortie de l’église
ils fassent la preuve de ce que dit Tertullien : « voyez comme ils s’aiment ».
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.