Première lecture : « La gloire du Seigneur s’est levée sur toi » (Is 60, 1-6)
Deuxième lecture : « Il est maintenant révélé que les nations sont associées au même héritage, au partage de la même promesse » (Ep 3, 2-3a.5-6)
Evangile : Nous sommes venus d’Orient adorer le roi (Mt 2, 1-12)
Cette belle histoire est comme un conte, mais un conte biblique. Prenons le temps de la goûter.
Notons bien que ça commence la nuit. La nuit orientale. La nuit des étoiles.
Même les plus belles étoiles ne peuvent briller que dans la nuit.
Et la nuit des mages peut aussi nous évoquer toutes nos fatigues et nos nuits.
Nos nuits d’insomnie, avec tous les soucis : famille, santé, profession, argent.
Et parfois même cauchemars, nos frayeurs. Je ne vous parle pas de la nuit dans les hôpitaux.
Mais, bien-sûr aussi, nos nuits spirituelles :
Quand nous ne n’arrivons plus voir la lumière, même celle des évidences,
quand nous ne sommes plus capables d’écouter les autres,
quand nous nous débattons dans l’agitations vaine, dans le noir de nos mauvais moments.
Dans leur nuit, les mages voient une étoile. Qui sont-ils ?
Sûrement pas des rois :l’Évangile l’aurait signalé. Combien sont-ils ? Peut-être pas trois…
D’où viennent-ils ? Les Éthiopiens sont persuadés qu’un des mages vient d’Éthiopie, donc du sud.
Mais l’Évangile nous parle plutôt de l’orient. On peut se demander s’ils n’étaient pas au chômage, vu le temps du voyage à pied sans savoir où ils vont. Ne sont-ils pas des gens du voyage ?
Leur objectif nous semble un peu fumeux, très vague, en ce sens, ce sont des chercheurs…
A l’époque on ne faisait pas la différence entre science et religion.
Donc des chercheurs de sens sont toujours en même temps des chercheurs de Dieu.
Finalement, nous sommes un peu comme eux : Nous naviguons dans la nuit de nos incertitudes.
Alors nous suivons chacun notre petite étoile, cette direction qui nous guide.
Nous faisons de notre mieux dans nos incertitudes, on essaye de trouver des solutions
En se demandant aussi où cela nous mènera. Bref, les mages sont comme nous.
Mais alors cette étoile ? Si j’ai bien compris, personne d’autre, dans aucun pays au monde
n’aurait vu cette étoile ? Les savants d’aujourd’hui essayent de découvrir de quel astre il s’agit, mais il n’y a vraiment pas de certitude. Une conjonction de planète, une comète ?
Comme si ce signe n’avait eu de l’importance que pour eux
Donc plutôt d’une lumière faible et non significative pour les autres sauf eux.
Un petit signe mais auquel ils se sont attachés, eux et personne d’autre.
C’est vrai que nous aussi, dans nos vies, nous avons comme ça quelquefois des étoiles,
des petits signes pour les autres mais qui sont grand pour nous :
un sourire inattendu, une parole qui réchauffe, une lettre qu’on attendait pas,
un message qui change tout, une visite qui éclaire la vie. Et cela nous remet en chemin.
Un petit signe donc et mages partent en chemin, conduits par leur étoile dans la nuit.
Ils vont à Jérusalem. Parce qu’ils avaient pensé selon les grandes évidences de l’époque :
Ceux qui savent sont les puissants : le roi Hérode, les chefs des prêtres, les scribes.
Ils imaginent qu’avec les grands de ce monde, ils vont trouver la grande vérité de la petite étoile.
Ils n’ont pas eu tout à fait tort car le peuple élu possède la solution, mais sans le savoir vraiment.
Les juifs savants cherchent la réponse aux questions fondamentale dans la bible.
D’ailleurs, en cherchant dans les livres de la parole de Dieu, ils donnent une part de la réponse.
Sans bien aller jusqu’au fond d’eux même quand ils lisent, ils orientent les mages vers Bethléem.
Mais il faut aussi se rendre à l’évidence :
Ni Hérode, ni les chefs des prêtres, ni les scribes ne font le déplacement.
Parce qu’il ne suffit pas de lire la parole de Dieu, il ne suffit pas de la connaître.
Il faut surtout en vivre.
Et c’est cela que font les mages : ils écoutent le message, ils s’orientent selon la parole de Dieu.
Ils en suivent les indications, même sans trop savoir si c’est vraiment juste.
Ce sont des chercheurs. C’est un 1° grand virage de cet texte :
les étrangers qui ne sont pas du peuple élu, les païens, eux qui ne connaissaient pas la bible,
ils se sont fait lire le texte, ils se le sont fait expliquer et ils font une 1° conversion :
Ils suivent ce qu’ils ont compris de la bible et ils se mettent en route.
Ils vont à Bethléem. Leur petite étoile les oriente vers Marie et Jésus. Ils ne savent pas pourquoi.
Le texte nous dit : « ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère, et tombant à ses pieds ils se prosternèrent devant lui.» Ils font la grande conversion, celle du cœur.
C’est le grand moment du texte. D’une grande force spirituelle.
Eux, les grands savants qui ont parlé avec le roi Hérode, les prêtres et les scribes.
les voilà tout ébahis devant un bébé avec sa mère. Un peu choquant et apparemment absurde.
Ca peut sembler ridicule, si on ne regarde pas avec le cœur.
Mais après tout, pourquoi pas?
Est-ce que justement l’infinie faiblesse d’un bébé ne nous désarme pas complètement ?
Devant cette fragilité ultime, aucune force n’a de sens.
Les puissances du monde sont totalement incompétentes.
Il ne reste que l’Amour pour garder encore du sens.
Il n’y a que l’amour qui résiste devant la vulnérabilité totale.
Voilà la grande révélation faite aux mages : Dieu se révèle infiniment faible.
C’est dans cette faiblesse que nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Dieu n’imposera pas quoi que ce soit aux hommes par la force.
Parce que devant une agression, notre premier réflexe est de répondre par l’agression.
Devant la puissance des puissants, les hommes tentent toujours de se rebeller par leur puissance.
Mais, Jésus s’est fait le plus faible pour nous désarmer par cette faiblesse même.
Qu’il s’agisse de Jésus bébé dans les bras de sa mère, ou de Jésus sur la croix :
Aucune force, aucune violence n’est plus utile. Il se confie totalement à nous.
Il nous fait confiance…
Toutes nos bêtises, nos arrangements, nos cachoteries, nos méchancetés
bref tous nos péchés se révèlent stupides et ridicules devant la faiblesse de Jésus.
Et en plus, cadeau suprême, l’incroyable, l’inimaginable, c’est qu’il nous accueille, il nous aime.
Les mages sont orientés non plus par l’étoile, non plus vers la Jérusalem des rois,
mais vers la nouvelle Jérusalem, celle qui été évoquée par Isaïe, ou encore celle de l’Apocalypse.
Cette nouvelle Jérusalem, c’est Marie la mère de Jésus qui nous présente son Fils.
Elle est comme notre église.
Elle accueille les mages, mais aussi les migrants, et les chercheurs de Dieu, et les pommés.
Tous les déboussolés, tous les inquiets, tous ceux qui ne savent plus où aller.
Ils ont été conduits par la parole de Dieu, celle du livre, sans vraiment bien comprendre
mais la vraie direction, la vraie lumière, c’est la foi, par une rencontre personnelle avec Jésus,
un face-à-face que rien ne pourra jamais remplacer.
Alors en cette fête de l’épiphanie, je nous souhaite de trouver chacun dans nos obscurités
la lumière d’une petite étoile, même toute faible, celle qui nous conduit à écouter la Parole de Dieu, et qui nous oriente vers la belle rencontre personnelle avec Jésus,
Dieu qui se révèle sans tambours ni trompette, en toute humilité, dans sa grande tendresse.
Alors nous serons transformé dans notre cœur, comme les mages.
Et nous aussi nous rentrerons chez nous par un autre chemin.
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.