Première lecture : « Tu as pitié de tous les hommes, parce que tu aimes tout ce qui existe » (Sg 11, 22 – 12, 2)
Deuxième lecture : « Le nom de notre Seigneur Jésus sera glorifié en vous, et vous en lui » (2 Th 1, 11 – 2, 2)
Evangile : « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19, 1-10)
Ce soir, l’Eglise nous invite à commémorer les fidèles défunts. Faire mémoire de tous ceux et celles qui nous sont chers, qui nous ont quittés plus ou moins brutalement, il y a plus ou moins longtemps, ce n’est pas rien, c’est un acte de profond respect pour nos proches qui sont dans la demeure de Dieu.
C’est une démarche profondément humaine… et par conséquent profondément chrétienne…
Nous souvenir durant cette célébration des personnes qui ne sont plus présentes de la même manière parmi nous, de notre famille, de notre voisinage, de nos amis, de certains collègues de travail ou autres… revêt une dimension universelle…
L’Eglise en célébrant la vie sur terre et au ciel de ceux et celles qui ont déposé en nous une empreinte plus ou moins forte, même indélébile pour certains, nous invite à penser dans notre prière communautaire aux générations de défunts et de défuntes qui nous ont précédés, depuis le début de l’humanité jusqu’au retour du Christ sur terre et à la fin du monde…
Les morts de chaque famille… Les morts des guerres des différentes époques de l’histoire humaine, sans oublier parmi eux, les innocents de chaque conflit armé…
Les victimes de la route, du ciel, des rails, du terrorisme, des actes de violences, des dérèglements climatiques, les migrants de chaque génération… en y incluant les bourreaux de cette même histoire « arc en ciel » de notre humanité…
J’y ajoute la foule anonyme des héros qui, a chaque génération souvent dans l’ombre, ont donné leur vie pour en sauver d’autres au cours de persécutions religieuses d’hier… et d’aujourd’hui… ou encore au nom d’un idéal philosophique, de la patrie, pour la paix…
Oui, ce soir, notre prière personnelle devient à taille d’océan… Nous sommes là pour nous souvenir de nos proches… et aussi des femmes et des hommes, des enfants et des jeunes qui ont quitté ce monde !
Les croyants au Christ de la communauté dans, pour et avec laquelle Luc a composé son Evangile se souviennent d’un homme que le Messie a rencontré sur la route avec ses disciples…
Il s’agit de Zachée… Nous connaissons son histoire, sa situation, son itinéraire de conversion.
Dans le récit que nous venons d’entendre, nous apprenons de lui un certain nombre de détails : collecteur d’impôts, riche, marié, des enfants, une maison, etc.
Allez, j’ose… dans le contexte de ce soir… de notre commémoration de nos chers défunts proposé par la liturgie de l’Eglise… Zachée devient la figure de toutes les personnes de nos proches et toutes les autres qui ont quitté cette vie pour basculer dans la vie éternelle, une vie passionnante pour toujours avec Dieu, avec les habitants du ciel et les anciens habitants de notre planète…
Jésus traverse la ville de Jéricho…
Jésus a traversé et traverse nos « Jéricho » d’hier et d’aujourd’hui, ce que nous avons vécu en particulier avec nos chers disparus…
Moments de joie et de bonheur, moments de rire et de bonne humeur…
Moments de complicités et d’intimité jusque dans les temps de maladie, de souffrance, de combats, de prise de médicaments, d’opération…
Moments du côté du malade… du mourant… des proches, des aidants… de fatigue, de veille, de colère, de ras le bol, de « pétage de câble ou de plomb », de confidences, de rires nerveux…
Moments de sourires, d’écoute, de bras et cœurs ouverts de la part d’autres proches… et au fond de soi, une paix rassurante « ouf, il elle a encore tenu ce jour… cette nuit… »… jusqu’à ou avant la fin…
C’est un acte de foi, d’amour et d’espérance, auprès du « Zachée au féminin ou au masculin », pour nous-mêmes qui continuons notre mission humaine et spirituelle ici-bas…
Jésus nous porte, nous soutient, nous écoute, habite ce que nous vivons et traversons avec nos temps de révolte, de combat, au cours des diverses étapes de notre deuil…
« Zachée cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule »…
Nos « Zachée » partis ont cherché d’une manière ou d’une autre à voir Jésus…
Nous sommes nous aussi des futurs « Zachée »…
Jésus cherche durant notre vie à nous rencontrer, Lui plus vivant que nous-mêmes au fond de nous… Bouffés par les rythmes plus ou moins dingues de notre vie, nous sommes davantage des personnes d’action que de contemplation… Comme Zachée dans l’Evangile, nous sommes empêchés de voir la présence de Jésus par la foule… de choses à faire, de personnes à voir, etc. alors que… notre proche diminué et dépendant a eu tout son temps…
Et pourtant… au fil même des jours, des mois, peut-être des années que nous avons vécu au rythme de notre proche malade, vieillissant, souffrant à la maison, à l’hôpital, en soins palliatifs… jusqu’au bout… nous avons appris la patience, une certaine sagesse, à nous désencombrer, à ne plus vouloir tout maîtriser… à vivre l’abandon au niveau humain et en tant que croyants, à le vivre entre les mains du Père… en priant pour la personne fragile, peut-être en ayant prié parfois avec elle…
« Zachée, descends vite »…
Dans l’Evangile, Jésus descend souvent… Il est descendu de Dieu pour nous sauver…
Etre souffrant, être malade, vieillir… se préparer au grand départ, c’est une expérience de dépouillement… Nous nous simplifions… comme dans une montgolfière quand les occupants jettent par-dessus bord des éléments superflus, objets inutiles ou trop lourds, bagages encombrants…
Pour tous ceux et celles qui vivent cette expérience, c’est à la fois un temps de fragilisation, de mise à nu, de vérité, de conversion profonde de nos habitudes, de nos façons de voir, de penser, de vivre l’essentiel…
Après une telle expérience, nous ne sommes plus les mêmes au fond de nous, nous sommes humainement, spirituellement modifiés, positivement augmentés…
« Zachée, debout, s’adressa au Seigneur »…
C’est le type même de la personne qui se retrouve devant le Seigneur ressuscité au ciel, qui vient de traverser la grande épreuve de son existence sur terre…
Rester debout dans l’épreuve… Etre debout, c’est suivre le Christ mort et ressuscité lui qui a traversé la même épreuve avant nous, c’est le sens de notre station debout au cours de la messe. C’est lui qui nous permet de rester debout ou de nous relever quand nous craquons… Jésus sait de quoi il parle : il est tombé à trois reprises au cours de son chemin vers le Golgotha…
« En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu »…
C’est la même finale que les trois paraboles de la miséricorde quatre chapitres avant le récit de la conversion de Zachée… C’est la finale de la parabole de l’enfant prodigue…
Avant de mourir, il y a une maman ou un papa ; une sœur ou un frère ; un amoureux ou une amoureuse qui avoue tel ou tel secret ; demande pardon ; qui se réconcilie avec ses proches… Ce sont de véritables petits miracles d’amour et de fraternité, des petits chemins ordinaires de sainteté…
Zachée, c’est aussi l’enfant prodigue qui vient vers le Père…
Chaque décès d’un proche est un véritable arrachement, un grand tsunami qui crée en nous un cratère intérieur de l’absence d’un… d’une proche qui nous manque…
Et, en même temps, la même personne vit une traversée avec Jésus…
Désormais et pour toujours, elle est avec nous tout le temps autrement, pense et prie avec nous… C’est vraiment la communion des saints, un lien d’amour plein d’espérance qui nous dépasse humainement…
« Aujourd’hui même, tu es avec moi dans la maison de mon Père » confie Jésus au voleur, son voisin et frère crucifié au Golgotha…
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.