Première lecture : « Tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva » (Ac 1, 1-11)
Deuxième lecture : « Le Christ est entré dans le ciel lui-même » (He 9, 24-28 ; 10, 19-23)
Evangile : « Tandis qu’il les bénissait, il était emporté au ciel » (Lc 24, 46-53)
Nous avons entendu les derniers mots de l’Évangile de Luc, et les 1° mots des actes des apôtres.
Nous venons donc d’entendre deux textes qui racontent différemment l’histoire de l’Ascension.
Nous sommes habitués à entendre les presque-mêmes histoires, dans les 4 évangiles.
Les 4 Évangiles se recoupent, mais ce sont des rédactions par des auteurs différents, pour des communautés différentes, à des dates différentes.
Mais ici les deux textes sont racontés par le même auteur, Saint Luc.
Pourtant les deux textes ne racontent pas l’ascension de la même façon.
Entre les deux écritures, Luc lui-même a évolué sans doute dans sa foi, sa compréhension des évènements, et sa communauté chrétienne a sans doute également progressé.
Pour entrer, à notre mesure, dans cette compréhension, je vous propose aujourd’hui de nous arrêter sur deux mots : 40, les 40 jours entre Pâques et l’Ascension, et le ciel : là où va Jésus.
Alors tout d’abord les 40 jours : les chrétiens et les lecteurs de la Bible connaissent ce chiffre 40. Automatiquement, on pense aux 40 années des hébreux dans le désert, et les 40 jours des tentations de Jésus dans le désert. Il y a beaucoup d’autres références avec ce chiffre 40.
Pour un médecin, le chiffre 40 évoque les 40 semaines de la grossesse. C’est plus que le temps d’une maturation, c’est le temps d’une naissance. Dans notre foi c’est le temps d’une renaissance.
Luc nous dit qu’il y a 40 jours entre le jour de Pâques, et le jour de l’Ascension.
Pendant 40 jours Jésus ressuscité est apparu aux disciples, et leur annonce le royaume de Dieu.
Par exemple, dans ce dernier chapitre 24 de l’Évangile de Luc, dans l’épisode des disciples d’Emmaüs, Jésus prend à nouveau le temps de dire tout ce qui le concernait dans la Bible.
Chaque apparition de Jésus bouleverse leur compréhension de la Bible, et toute leur foi.
Il faut « 40 jours » pour que les disciples accueillent dans leur cœur la résurrection de Jésus.
Il faut qu’ils entrent dans le mystère pascal, qu’ils passent du judaïsme au christianisme.
Qu’ils passent de disciples (dans l’Évangile) à apôtres (dans le livre des actes).
Et encore, tout n’est pas fait, puisqu’encore une fois, les apôtres demandent à Jésus :
« Seigneur, est-ce maintenant que tu vas rétablir la royauté en Israël ? »
Ils n’évoquent pas le royaume de Dieu, pas encore.
Et voilà que Jésus, 40 jours après Pâques, monte au ciel devant eux. C’est quoi ce ciel ?
Dans beaucoup de religions, le ciel est le lieu des divinités.
Dans l’ancien testament, Dieu est au ciel, là où se déroule la liturgie par excellence.
Pour rencontrer Dieu, il faut monter vers le ciel,
comme au temps où Moïse est monté sur le mont Sinaï et il a rencontré Dieu face à face.
Quelque part, ça peut même nous arranger certains de penser
que Dieu est de son côté bien au chaud, et qu’il nous fiche la paix.
C’est un beau texte de Serge Reggiani, inspiré par Prévert :
« Notre Père qui est aux cieux, restez-y, et nous resterons sur la terre qui quelquefois si jolie ». On peut penser aussi à Gagarine, premier homme à avoir été dans l’espace, et qui avait dit :
« Je suis allé au ciel, mais je n’ai pas rencontré Dieu. »
Dans l’évangile de Luc, puisque c’est lui que nous lisons aujourd’hui,
il y a une référence au ciel au début d’Évangile au moment du baptême de Jésus :
« Après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit. »
Donc le ciel comme le lieu de la présence de Dieu, mais avec Jésus : le ciel s’ouvre.
La présence de Jésus modifie notre accès au ciel : Jésus trace une route vers le ciel.
Toujours dans l’Évangile de Luc, en allant directement à la fin, au chapitre 23,
au moment de la passion, le ciel se déchire encore à la mort de Jésus (Luc 23,44-46) :
« L’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la 9° heure, car le soleil s’était caché.
Le rideau du sanctuaire se déchira par le milieu. Alors, Jésus poussa un grand cri :
« Père entre tes mains je remets mon esprit. » Et après avoir dit cela, il expira. »
Donc deux événements coïncident avec la mort de Jésus :
Une grande obscurité dans le ciel et la déchirure du rideau du sanctuaire.
Chez les juifs, dans le temple, le rideau sépare le saint des saints du reste du sanctuaire.
C’est une rupture dans l’espace entre l’espace des hommes et l’espace de Dieu.
En dehors du grand prêtre, une fois par an, personne ne peut aller de l’autre côté du rideau
Mais par la mort de Jésus, le rideau se déchire. C’est la rupture de la rupture.
Il n’y a plus de limite nette entre l’espace des hommes et l’espace de Dieu.
Terre et ciel s’entrepénètre. Le royaume de Dieu devient présent dans notre histoire humaine.
L’éternité de Dieu devient perceptible à notre humanité. En Jésus, nous avons accès au ciel.
Relisons encore un peu le texte de l’Évangile : Jésus les emmène au dehors, jusque vers Béthanie, et levant les mains il les bénit. Pendant qu’il les bénit, il est emporté au ciel.
La petite note de ma Bible fait référence à un texte du Syracide, (Si 50, 20-22).
C’est la description du grand prêtre quand il bénit le peuple d’Israël, dans la liturgie juive.
Donc, par cette manière de bénir les apôtres, Jésus fait comme le grand prêtre qui bénit le peuple,
Jésus se montre comme le grand prêtre qui est désormais au ciel auprès de Dieu.
C’est d’ailleurs bien ce qui est dit dans la deuxième lecture que nous avons entendue,
dans la lettre aux hébreux : « Nous avons là un chemin nouveau et vivant
qu’il a inauguré en franchissant le rideau du sanctuaire. Or ce rideau est sa chair.
Et nous avons le grand prêtre par excellence, celui qui est établi sur la maison de Dieu. »
Donc jusque-là, tout se tient, mais à ce stade, nous sommes indemnes :
Tout ça, c’est un peu leurs problèmes. On pourrait dire : « jusque-là, pour nous tout va bien. »
Sauf que… dimanche dernier, dans l’Évangile de Jean, nous avons rendu ceci :
« Je m’en vais, et je reviens vers vous. » (Jean 14, 28)
Jésus a annoncé son retour, et il fait référence à l’Esprit Saint, celui de la Pentecôte.
Et avec ce retour, avec l’action de l’Esprit Saint, les disciples sont dans la joie.
Ça nous est dit dans l’Évangile : « Ils retournèrent à Jérusalem, rempli de joie. Et ils étaient sans cesse dans le temple à bénir Dieu. » Ce sont les derniers mots l’Évangile de Luc.
Donc après son ascension, ce retour de Jésus signifie la présence de Dieu dans nos vies :
C’est l’intrusion du royaume des cieux dans notre vie humaine.
Jésus, en grand-prêtre, monté aux cieux, reviens vers nous toujours.
Il fait le lien définitivement entre la terre et le ciel, entre nous les pauvres de foi, et Dieu le Père.
Il nous faudra sans doute plus que 40 jours, peut-être même plus que 40 ans,
pour comprendre nous aussi, après les disciples, que Dieu n’est pas resté là-haut.
D’ailleurs il va nous rejoindre tout à l’heure sur l’autel, par son eucharistie.
Alors, c’est sans doute aussi à nous que les anges disent :
« Pourquoi restez-vous à regarder vers le ciel ? Jésus, qui a été enlevé au milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. »
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.