Première lecture : « Le Seigneur t’avait livré entre mes mains, mais je n’ai pas voulu porter la main sur le messie du Seigneur » (1 S 26, 2.7-9.12-13.22-23)
Deuxième lecture : « De même que nous aurons été à l’image de celui qui est fait d’argile, de même nous serons à l’image de celui qui vient du ciel » (1 Co 15, 45-49)
Evangile : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6, 27-38)
« Aimez vos ennemis… Soyez miséricordieux… La mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »
Changer à ce point la « mesure », la manière dont nous nous comportons envers les autres, au point d’aimer nos ennemis : à vue humaine, ne sommes-nous pas en pleine utopie ? Telle est la question que s’est posée l’équipe liturgique au terme de son échange autour des textes que nous venons d’entendre. Une utopie, c’est « un projet qui paraît irréalisable », me précise mon dictionnaire. Cette définition est précieuse : en effet, elle ne dit pas que le projet est irréalisable, mais elle dit qu’il « paraît » irréalisable… Nuance !
Jésus, dans ce chapitre 6 de saint Luc, est en train de développer les « Béatitudes » qu’il vient de présenter à ses auditeurs, ces Béatitudes auxquelles nous aimons tant nous référer, notamment quand nous célébrons une vie qui vient de s’achever. Déjà, dans le Premier Testament, Tobie recevait de son père ce conseil : « Ne fais à personne ce que tu détestes. Donne de ton pain aux affamés et de tes vêtements à ceux qui sont nus. »
Jésus va au bout de cette logique de l’amour. Il ne nous dit pas d’aimer les crimes commis par des êtres humains. Il nous demande d’aller jusqu’à aimer aussi ceux qui les ont commis, d’être « miséricordieux », c’est-à-dire d’ouvrir notre cœur à la misère de celui ou de celle qui a si terriblement manqué d’humanité au point de détruire l’humanité de son semblable… Est-ce irréalisable ?
« Comme Adam est fait d’argile, ainsi les hommes sont faits d’argile », explique Paul à ses amis de Corinthe. Mais l’Apôtre ouvre aussitôt la perspective à l’infini : « Comme le Christ est du ciel, ainsi les hommes seront du ciel ». Ce que Jésus confirme : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ».
Le récit du Premier Livre de Samuel nous a montré que, déjà, cet esprit de miséricorde était à l’œuvre dans l’histoire d’Israël : David aurait pu laisser Abishaï tuer Saül avec la lance de leur adversaire. Il l’en a empêché : « Le Seigneur rendra à chacun selon sa justice et sa fidélité ». Jésus nous le dit : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent ». L’attitude des amis du Père Hamel, aujourd’hui, en dit long à ce propos…
Bien sûr, cela nous paraît bien souvent irréalisable ! Mais « rien n’est impossible à Dieu », comme le rappelle saint Luc au début de son Évangile ! Oui, à Dieu, pas à nous, rien n’est impossible… Alors, devant ce qui nous paraît humainement irréalisable, n’avons-nous pas une voie toute tracée : nous en remettre totalement à Dieu ? Seul l’Esprit-Saint peut nous aider à faire ce qui nous semble, a priori, infaisable. Rappelons-nous : cet Esprit-Saint, ne nous a-il pas été donné à notre baptême ? Et n’avons-nous pas été confirmés en Lui ? Et ne nous est-il pas redonné à de chaque Eucharistie : « Allez dans la paix du Christ »… ?
Non, les « Béatitudes » ne sont pas une utopie… Elles sont réalisables. Peut-être suffirait-il de laisser l’Esprit de Dieu agir en nous ? Et de lui demander sans cesse d’éclairer notre discernement et de consolider notre volonté d’accomplir sa volonté, pas à pas, jour après jour, jusqu’au bout… Et si c’était cela prier ?
Paul Bosse-Platière (20 février 2022)
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.