Première lecture : « Il n’a commandé à personne d’être impie » (Si 15, 15-20)
Seconde lecture : « La sagesse que Dieu avait prévue dès avant les siècles pour nous donner la gloire » (1 Co 2, 6-10)
Evangile : « Il a été dit aux Anciens. Eh bien ! moi, je vous dis » (Mt 5, 17-37)
Dans la première lecture nous avons entendu cette phrase :
« Le Seigneur met devant toi l’eau et le feu. Étend la main vers ce que tu préfères »
Dans le Deutéronome, une phrase (Dt 30,19) dit presque la même chose.
« Je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction.
Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance, »
« Choisis la vie » : premier titre proposé par le groupe qui avait préparé cette célébration.
Finalement il a été changé pour celui que vous avez aujourd’hui :
« Onction des malades, sacrement de vie ». Au centre reste la question de la vie.
À vrai dire, personne n’a choisi de vivre. Du moins au départ. La vie nous est donnée.
Face à ce don, ce que nous choisissons, c’est notre propre chemin de vie :
ce que nous faisons de cette vie reçue.
La question est de ne pas subir la vie et les événements, mais de les regarder en face
et de les transformer, j’ai envie de dire : de les ressusciter.
Nous traversons chacun des épreuves et des crises dans nos vies.
Les épreuves de la santé, les difficultés professionnelles, les problèmes de famille…
Chacun prote sa croix que nous montrons ou cachons, que les autres les voient ou non.
Dieu nous propose de choisir un chemin vers toujours plus de vie, un surcroît de vie :
Choisir plus de vie, et pas seulement dans la facilité, et la douceur.
Mais choisir de suivre et de servir le Christ, y compris sur son chemin de Croix.
Choisir plus de vie, alors qu’on est parfois malade, perdu, souffrant, seul
Et qu’on pourrait avoir envie de tout laisser tomber.
Mais ce chemin de croix peut aussi être un chemin de témoignages:
Chacun peut oser dire : « oui je sais, oui je crois que j’ai du prix aux yeux de Dieu ».
Dieu nous invite à changer de regard.
Les malades que je connais ne laissent pas souvent tomber : ils s’accrochent à la vie.
Ils me disent combien la vie est précieuse. Les malades témoignent de l’amour de la vie.
Non pas la vie n’importe comment. La vraie vie, en relation avec les autres en humanité
et pour ceux qui ont la foi en relation avec Dieu.
Ils témoignent que la valeur de chacun aux yeux de Dieu
ne se mesure pas à la manière humaine.
Sur nos chemins de vie, les malades ont quelque chose à nous dire de l’amour de Dieu.
À nous de choisir :
Ou chercher à les rencontrer vraiment :
Chercher à comprendre pourquoi ils ont du prix aux yeux de Dieu,
au-delà de leurs fragilités visibles.
Voir qu’ils ont souvent les premières places dans les évangiles.
Découvrir à travers la foi de certains malades que notre propre foi est bien fragile.
Découvrir que la perte de l’autonomie est un chemin d’humilité et de confiance
dont nous ne sommes pas tous capables,
S’apercevoir que les malades ont beaucoup de choses à nous apprendre
de la confiance en l’humanité et la confiance en Dieu,
dans leur expérience humaine de la dépendance et de la fragilité.
A l’hôpital on apprend à se méfier des gros costauds
qui tombent dans les pommes à l’approche de la première seringue.
Les personnes dont la fragilité se voit encouragent à accepter nos propres fragilités :
Celles que nous voulons cacher et que nous ne voulons pas montrer
Le réflexe humain habituel d’un malade est de cacher la maladie :
La faiblesse est comme une faute dans un monde qui valorise la force, l’autonomie.
Il nous faut apprendre à voir la personne au-delà des apparences.
Savoir apprécier les personnes qu’on rencontre au-delà de leur fragilité,
parce que ce sont de belles personnes.
Les malades sont d’autant plus précieux aux yeux de Dieu qu’ils sont fragiles.
Trois malades vont recevoir le sacrement des malades dans notre communauté.
Un sacrement est un signe efficace de la présence de Dieu.
Au moment du sacrement, c’est Dieu qui est présent pour le malade, et pour nous tous.
Dans une célébration communautaire de la compassion du Christ pour une personne qui souffre, une personne malade demande le sacrement, grâce à cette personne,
Pour elle et pour nous, Dieu se présente à nous par le signe du sacrement.
Par ce sacrement nous pouvons témoigner que le règne de Dieu est offert à tous.
Par cette onction, le malade est remis au cœur du mystère pascal et de la résurrection.
Parce que ce sacrement est célébré en communauté,
toute la communauté est renouvelée.
Nous voilà tous remis chacun à notre juste place,
et le malade à l’une des premières places.
En déplaçant toute la communauté, ce sacrement construit notre communauté.
Par ce sacrement de l’onction, dans le mystère de la résurrection pascale,
la maladie et la souffrance deviennent sources fécondes pour le patient et pour nous.
La maladie devient un chemin de confiance, d’abandon au Père, un chemin de paix.
Dans la maladie, c’est le Christ qui souffre en communion avec l’humanité.
Alors, dans la confiance, dans l’abandon, et dans la paix,
notre cœur peut louer Dieu et s’ouvrir à remercier Dieu, donc à l’eucharistie.
Par l’eucharistie, chacun communie au Christ,
Et en particulier, le malade en tant que membre souffrant du corps du Christ,
ce corps auquel nous appartenons.
Dans l’Évangile, nous avons entendu Marie dire aux serviteurs:
« Faites tout ce qu’il vous dira ». Alors Jésus offre l’eau changée en vin.
Dans le sacrement de l’onction des malades,
Jésus nous offre les sacrements de sa compassion.
Rendons grâce au Christ qui nous offre de transformer
l’eau de la vie plate et parfois la vie en souffrance
en vin de la fête, la fête de sa présence auprès de nous.
Ecoutons Saint-Paul dans la première lettre aux corinthiens :
« Ce que nous proclamons c’est ce que personne n’avait vu de ses yeux
ni entendu de ses oreilles,
ce que le cœur de l’homme n’avait pas imaginé,
ce qui avait été préparé pour ceux qui aiment Dieu.«
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.