Première lecture : « Même sur les nations païennes, le don de l’Esprit Saint avait été répandu » (Ac 10, 25-26.34-35.44-48)
Deuxième lecture : « Dieu est amour » (1 Jn 4, 7-10)
Évangile : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15, 9-17)
Un jour j’ai lu une interview d’Yves Coppens, ce célèbre paléontologue né à Vannes en 1934, qui a étudié à Rennes et qui est décédé en 2022.
Il a découvert en Éthiopie en 1974 le plus ancien squelette Australopithèque de 25 ans, qu’il a nommé « Lucy », parce que son équipe écoutait à l’époque la chanson des Beatles “Lucy in the sky with diamonds” quand ils répertoriaient les ossements découverts ce jour là. Et vous savez, Lucie, ça a pour racine le mot « lumière ». Alors sans le savoir peut-être, ils ont baptisé cette jeune fille d’un prénom très johannique.
Le journaliste lui demandait “Quand l’humanité a-t-elle commencé ?”
Et voici la réponse qu’il a faite :
Ils ont découvert dans certaines fouilles des ossements de personnes adultes avec un handicap à côté de personnes valides. Ce qui signifie que des personnes valides prenaient déjà soin de personnes avec un handicap il y a très longtemps.
Voilà la naissance de l’humanité selon lui et la véritable liberté : Le dépassement de soi pour s’occuper de l’autre.
Une confirmation en sommes que le thème de la diaconie sur lequel nous venons d’échanger, c’est à dire du service de l’autre et en particulier du plus fragile, n’est pas une activité optionnelle pour l’Église. C’est ce qui est constitutif de notre humanité et de notre dignité.
Maurice Zundel insistait souvent sur ce point :
“L’homme le plus doué, le plus puissant, dès qu’il cesse d’aller vers l’autre, immédiatement devient stérile parce que tout ce qu’il a, tous ses dons, tous ses talents, ne font plus que graviter dans ce moi animal qui est un moi esclave.”
Et Jésus aussi utilise des mots forts dans le passage que nous venons d’entendre : “Voici ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres”.
S’il en fait un commandement, c’est sans doute parce qu’il s’agit de quelque chose de vital, d’essentiel. Un précepte qui a force de loi à l’instar du Décalogue, et que Jésus prononce comme un testament entre son dernier repas et sa passion.
L’amour est un commandement parce qu’on n’a pas le choix. Sans l’amour la vie n’est rien, on est rien, dans le néant du sens.
Si l’ego prend toute la place, on dépérit. Si on n’est pas tourné vers les autres, on tourne en rond. Non seulement, en me donnant, je donne librement un sens à ma vie, mais aussi je permets à un autre d’exister. L’amour me fait exister et fait exister l’autre.
Alors, certains pourront dire : oui, mais comment peut-on se forcer à aimer ? L’amour, ça ne se commande pas !
C’est là qu’il faut regarder en détail ce que Jésus nous dit : “Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimé” (Jn 15, 12).
C’est le mot “comme” qui change tout. Car ce que nous dit Jésus c’est qu’au départ il y en a un qui nous a aimé le premier, c’est Dieu. Et il est la source de tout amour nous dit St Jean : “Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour vient de Dieu. Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu.” (1 Jn 4, 7)
Alors, si nous ne savons pas aimer suffisamment, revenons à la source de cet amour.
Tout ce que Jésus nous demande, c’est de nous laisser aimer par Lui.
L’évangéliste Jean mentionne souvent “Le disciple que Jésus aimait”. Il ne parle pas du disciple qui aimait Jésus, mais “du disciple que Jésus aimait”. Accueillir l’amour du Christ est premier. Et ce n’est pas d’abord un sentiment mais un acte libre de notre volonté.
Comme le dit le père Joël Guibert : “Beaucoup trop de gens cherchent à être généreux pour Dieu mais ne laissent pas Dieu être généreux pour eux. On est dans le faire, pas assez dans le laisser faire, dans l’accueil du don de Dieu.”
Quand on célèbre un mariage aussi, l’époux ou l’épouse accueille d’abord l’amour de l’autre avant de se donner. Ils se disent l’un à l’autre : « Je te reçois comme époux/épouse, et je me donne à toi …”
Et dans les deux cas, accueil de l’amour de l’autre, don de mon amour, je reste pleinement libre. C’est d’ailleurs selon moi la seule véritable liberté que nous avons, dans son état le plus pur. La liberté, ce n’est pas, contrairement à ce que le sens commun voudrait le faire croire de faire ce que je veux quand je veux. Qu’y a-t-il de plus libre que de choisir d’accueillir un don et de se donner à son tour ? De plus, même quand on ne possède plus rien, on peut encore faire ça.
C’est à cause de cette liberté, de cette dignité que Jésus nous appelle ami. “Car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître” (Jn 15, 15). Autrement dit, tout l’amour que j’ai reçu du Père, je vous l’ai manifesté. Tout ce que je vous demande, c’est de prendre le temps d’accueillir ce don, de “demeurer dans mon amour”, pour vous donner à votre tour aux autres. Alors, vous connaîtrez la joie parfaite qui est ma joie, et vous porterez du fruit.
Car ce que Dieu veut, c’est nous partager sa vie en plénitude, qui est accueil et don.
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.