Première lecture : « Voici que je fais une chose nouvelle, je vais désaltérer mon peuple » (Is 43, 16-21)
Deuxième lecture : « À cause du Christ, j’ai tout perdu, en devenant semblable à lui dans sa mort » (Ph 3, 8-14)
Evangile : « Celui d’entre-vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à jeter une pierre » (Jn 8, 1-11)
Saint Augustin avait assez bien résumé ce moment où Jésus se retrouve seul avec cette femme. Il disait “c’est le face à face de la misère et de la miséricorde”.
Il y a un détail qui m’a toujours intrigué dans ce passage de la femme adultère, c’est que l’évangéliste prend soin de nous dire que Jésus s’était baissé et que “du doigt il écrivait sur la terre”. Et comme je suis curieux, je me pose la question : qu’est-ce qu’il pouvait bien écrire ?
Et alors que j’essayais de comprendre pourquoi l’évangéliste Jean avait voulu insister sur ce détail en apparence insignifiant, je me suis rappelé ce passage de l’Exode, au chapitre 31 (verset 18), où il est écrit : “Quand le Seigneur eut fini de parler avec Moïse sur le mont Sinaï, il lui donna les deux tables du Témoignage, les tables de pierre écrites du doigt de Dieu.”
J’en déduis que sans doute l’évangéliste Jean a voulu passer un message comme quoi, à ce moment précis, Jésus est celui qui écrit la nouvelle loi, celle de la nouvelle alliance annoncée par les prophètes comme Jérémie (au chapitre 31, verset 33) :
“Voici quelle sera l’Alliance que je conclurai avec la maison d’Israël quand ces jours-là seront passés – oracle du Seigneur. Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. “
Alors vous connaissez sans doute ce proverbe chinois “Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt.”
Et je me suis dit “Vincent, l’imbécile c’est toi”. Ce qui compte ce n’est pas ce que Jésus écrit sur le sol mais ce qu’il est en train d’écrire dans le cœur des pharisiens et de cette femme.
Par sa miséricorde et son humilité, il est en train d’écrire la nouvelle alliance dans leurs cœurs, au plus profond d’eux-mêmes, une alliance du DON gratuit et du PAR…DON.
Les pharisiens aussi sont des imbéciles qui ne regardent pas là où il faudrait. Ils sont à cheval sur l’application stricte de la loi. Et finalement pas tant que ça d’ailleurs, car ils oublient bien vite que la loi condamnait aussi le bonhomme qui avait commis un adultère !
La loi est devenue une idole pour eux. Alors qu’ils devraient s’intéresser à l’Esprit du Dieu qui est derrière cette loi. Jésus avait averti ses disciples : “méfiez-vous du levain des pharisiens” (Mat 16, 6). Sous-entendu, c’est un levain qui ne fait pas grandir la pâte du royaume.
Les pharisiens en accusant cette femme adultère ne voient pas qu’eux même commettent un adultère bien plus grave. En accusant cette femme et en idolâtrant la loi, ils sont infidèles au Dieu de miséricorde, qui cherche toujours à relever et libérer son peuple. D’ailleurs bien souvent, dans l’Ancien Testament, l’idolâtrie est comparée à un adultère.
Carl Gustav Jung, le célèbre psychologue, avait remarqué qu’en chacun de nous il y a une zone d’ombre que nous refusons de voir, comme ces pharisiens. Et il avait aussi remarqué que, ce que nous méprisons ou rejetons chez les autres, révèle quelque chose de notre zone d’ombre personnelle, inconsciente.
Et tant que nous refusons de regarder en face cette part d’ombre qui est en nous, et d’être en vérité avec celle-ci, nous n’arriverons pas à nous construire totalement comme l’individu unique que Dieu nous appelle à devenir. Une part inconsciente de nous, obscure, doit devenir consciente pour que nous puissions nous construire totalement.
Alors peut-être sommes nous aussi appelés à travers ce passage de l’Évangile à essayer de relire les choses qui nous scandalisent le plus chez les autres et comme devant un miroir, d’essayer de discerner ce que cela dit de nos peurs, de nos désirs cachés, de nos pulsions inconscientes. Nous pourrons alors découvrir qui nous sommes vraiment derrière le masque social que nous nous sommes construits soigneusement avec l’âge.
Oui, car le texte précise bien : « après avoir entendu cela, ils s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. »
Il y a des masques qui protègent contre la propagation de certains virus. Mais il y a aussi, bien des masques, qui nous empêchent d’être en vérité avec nous-même et avec les autres. Vous savez, on est souvent enclin à dire et même à penser des choses du genre : « Oh, moi, je ne suis pas comme ces gens ! »
C’est aussi ce que Jésus explique à Nicodème : “Celui qui fait la vérité vient à la lumière” (Jn 3, 21). Et cela, juste après avoir insisté sur un point : “Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.”
Et ce qui est beau finalement dans l’attitude de Jésus c’est qu’il dit à cette femme, comme aux pharisiens : une fois que vous avez pris conscience de votre part d’ombre, ne vous y attardez pas, cela ferait le jeu de celui qu’on appelle « l’accusateur » et qui cherche à vous décourager et à vous faire périr.
Il dit à cette femme “Va, et désormais ne pèche plus”, c’est à dire, devient ce à quoi Dieu t’appelle vraiment : une vie en plénitude. Deviens qui tu es vraiment, développe la fine pointe de ton âme. Pour Jésus, il y a toujours un chemin possible, quoiqu’on ait pu faire. St Bernard de Clairvaux dans son traité “des degrés de l’humilité et de l’orgueil” disait que la première étape vers la saine humilité, c’est de reconnaître sa propre misère devant Dieu.
Mais attention, il y a une mauvaise humilité, c’est celle qui accuse et paralyse. La bonne humilité, c’est une humilité confiante qui met dans la paix et dans la joie. Celle, qui est sûre de l’amour de Dieu malgré sa propre misère. Elle fait germer quelque chose de nouveau, elle nous met sur le chemin toujours croissant du royaume.
Alors comme pour le cholestérol, surveillons notre taux de mauvaise humilité.
En cette belle période de printemps, où tout pousse afin de porter plus tard du fruit, soyons, nous aussi, des serviteurs de la croissance du royaume et des âmes.
Et redisons à ceux qui sont enfermés dans leur hiver intérieur, cette magnifique parole du prophète Isaïe :
Ne faites plus mémoire des événements passés,
ne songez plus aux choses d’autrefois.
Voici que je fais une chose nouvelle :
elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ?
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.