Au moins un, bien sûr, l’aveugle-né, personnage central du récit. Mais derrière lui se profilent d’autres formes de cécités. Prenons le temps de les regarder, elles peuvent nous renseigner sur nos propres aveuglements, et sur le chemin que Jésus nous propose.
L’aveugle-né. Il n’est pas nommé. Chacun peut ainsi s’identifier à lui. Et sa rencontre avec Jésus, c’est celle à laquelle chacun de nous est convié. Une rencontre qui guérit.
Et elle est belle, cette guérison, c’est un véritable acte de création. La boue qui guérit, c’est un mélange de terre, c’est-à-dire du monde où nous vivons, et de la salive de Jésus, c’est-à-dire de sa parole.
Les yeux de l’aveugle ont eu besoin de ce contact avec la terre, pour y recevoir la parole qui fait vivre. Ses yeux s’ouvrent sur le monde, parce que la parole de Jésus, entendue et mise en pratique, l’a sorti de son enfermement sur lui-même.
Cette guérison, cette création, devient alors un envoi. Elle devient chemin de foi. Un chemin pas forcément confortable, il est semé d’épreuves. Mais, au cœur de ces difficultés, l’homme progresse dans sa foi en Jésus, il le reconnaît, et devient un envoyé du Christ, un témoin.
L’évangile nous montre d’autres formes de cécités, dans lesquelles nous pouvons aussi nous retrouver. Celle des disciples, celle des pharisiens.
Pour les disciples, si cet homme est aveugle, c’est que lui-même, ou ses parents, ont péché. Il expie une culpabilité. N’avons-nous jamais été tentés, nous aussi, de reporter sur Dieu le mal, la souffrance? de dire: « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour mériter ça! ». Croire que Dieu nous veut du mal, n’est-ce pas de l’aveuglement?
Quant aux pharisiens, leur aveuglement est obstination. Ils sont dans la certitude. « Moi je sais ». N’avons-nous jamais été tentés, nous aussi, d’adopter cette attitude de celui qui sait tout? Notre guérison, notre chemin de foi, suppose que nous acceptions d’être bousculé dans nos certitudes.
L’évangile nous montre donc plusieurs formes d’aveuglements, et nous sommes certainement un peu tous ces aveugles à la fois. Mais quels que soient nos aveuglements, Dieu vient à notre rencontre pour nous guérir, nous sauver. Et pour nous envoyer, être ses témoins.
Si nous accueillons la miséricorde de Dieu, c’est bien pour la transmettre à nos frères. « La miséricorde, dit le pape, habite le cœur de chacun lorsqu’il jette un regard sincère sur le frère qu’il rencontre ».
Ce regard sincère sur le frère que nous rencontrons, nous tentons de le porter dimanche après dimanche, depuis le début du carême, sur différentes communautés.
Aujourd’hui, nous le portons sur les « familles venant d’ailleurs », familles d’immigrés.
Dans une actualité brûlante, face à la complexité de la question migratoire, le risque pour nous est de nous enfermer. De voir dans les migrations des problèmes – sociaux, économiques, politiques – avant même de voir des frères, des sœurs, porteurs de souffrances, mais aussi de joies. N’y a-t-il pas de l’aveuglement dans nos comportements, nos jugements?
Alors, face à nos doutes, à nos peurs, à nos aveuglements, laissons-nous toucher par la parole de Jésus. La rencontre avec lui passe par la rencontre avec nos frères.
Vous trouverez au dos de la feuille de messe la prière pour la journée des migrants. Vous pourrez la lire, elle rejoint la prière universelle que nous prendrons ensemble tout à l’heure, et le témoignage que nous entendrons de bénévoles du CCFD.
Dieu est plein de miséricorde pour toute personne. Prions-le de guérir les aveugles que nous sommes, afin d’ouvrir nos mains, nos cœurs.
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.