Première lecture : « Tout le peuple écoutait la lecture de la Loi » (Ne 8, 2-4a.5-6.8-10)
Deuxième lecture : « Vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps » (1 Co 12, 12-30)
Evangile : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture » (Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21)
St Paul utilise une fable que tout le monde connaissait et il l’adapte à son objectif.
Cette fable s’appelait « La fable des membres et de l’estomac » :
Un jour, au cours d’une discussion, les pieds et les mains se sont révoltés contre l’estomac : parce que lui, l’estomac, il se contente de manger et de boire ce que les autres membres lui fournissent… Tout le plaisir est pour lui ! Ce n’est pas lui qui se fatigue à travailler, à cultiver la vigne, à faire les courses, à couper la viande, à mâcher et j’en oublie. Alors les autres membres du corps ont décidé de faire la grève. Désormais plus personne ne bouge : l’estomac verra bien ce qui lui arrive ! Et s’il meurt de faim, rira bien qui rira le dernier… On n’avait oublié qu’une chose : si l’estomac meurt de faim, il ne sera pas le seul. Ce corps-là, comme tous les autres, faisait un tout, et tout le monde a besoin de tout le monde !
Vous comprenez la morale de cette histoire, que Saint Paul veut mettre en avant :
Il est inutile de chercher à opposer les différents membres de l’église comme s’ils étaient en compétition. Il est beaucoup plus constructif de voir la beauté de la complémentarité que nous avons pour édifier un corps solide, le corps du Christ. Souvenons nous de cette petite phrase remplie de sagesse : « comparaison égal poison ».
Nous vivons aujourd’hui dans une société “liquide”, un terme employé par Zygmunt Bauman pour illustrer le fait que nos sociétés modernes exigent un mouvement perpétuel et privilégient la vitesse, la performance et l’indépendance sur l’attachement à quelque chose de stable, de solide. Un bon consommateur est un client qui ne s’attache pas trop au passé et qui a besoin sans cesse de nouveauté. C’est ce que le pape François appelle la “culture du déchet” dans son encyclique Laudato Si. Alors, certes, chacun de nous a dans son portefeuille un paquet de « cartes de fidélité ». Cela reste malgré tout une relation de fidélité intéressée, qui n’est plus de l’ordre du don gratuit.
On retrouve souvent cette image de liquide en opposition au solide dans la Bible :
D’ailleurs dans le psaume 18 d’aujourd’hui, le psalmiste reprend l’image de Dieu qui est un être solide sur lequel nous pouvons nous appuyer : “Seigneur, mon rocher, mon défenseur !”
L’image de l’eau, chez les juifs, qu’il s’agisse d’un fleuve ou de la mer, est souvent employée pour signifier le chaos, l’instabilité et la mort.
On retrouve l’image de l’eau et de la terre ferme dans la Genèse, dans le passage de Noé sauvé des eaux.
C’est l’image qui est reprise aussi avec le peuple hébreux qui traverse la mer à pied sec. Dieu permet au peuple de passer au travers de ce milieu liquide jugé chaotique.
On voit bien qu’il est important de pouvoir prendre appui sur quelque chose de solide, pour naître et croître, comme un arbre. Or on assiste aujourd’hui à un moins grand attachement aux anciens corps constitués : la famille, les institutions politiques ou ecclésiales, les syndicats, la nation. Je lisais même récemment un article qui faisait le constat d’une démission de plus en plus fréquente des personnes, en particulier des jeunes, dans les entreprises. Ils ne cherchent plus forcément un CDI. Phénomène baptisé “The Great Resignation” aux États-Unis. Les responsables de « Ressources Humaines » se rendent compte qu’ils sont allés trop loin dans la relation consumériste vis-à-vis des salariés. Ils en paient maintenant le prix.
Jésus insiste lui aussi sur la nécessité de bâtir sa maison sur le roc. Et l’Évangéliste Luc insiste aujourd’hui sur “la solidité des enseignements” que Théophile a entendu.
Alors, en cette période de gestes barrières, d’isolement, de liquéfaction du lien social, il est temps, plus que jamais, de nous attacher les uns aux autres, pour constituer des corps solides, qui se soutiennent face au chaos ambiant.
Il est plus que temps aussi de nous attacher à la parole de Dieu qui nous invite à être comme des récipients individuels et collectifs de l’Esprit du Seigneur qui est un Esprit de libération, de vie et de joie :
“L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction.
Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération,
et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur.“
Chaque confession chrétienne est comme un récipient de cet Esprit, avec sa forme propre qui en fait sa beauté, mais aussi avec ses rigidités.
Une question que notre Église catholique peut se poser aujourd’hui, après quelques dysfonctionnements systémiques, est la suivante : quelle forme doit prendre notre « récipient » catholique pour déverser l’Esprit du Seigneur, nous attacher à Dieu et à nos frères en difficulté ?
Faut-il un récipient longue conservation, pour garder cet Esprit au frigo ? Ou au contraire un récipient qui facilite sa distribution hors les murs ? Faut-il un récipient opaque ? Ou bien un récipient totalement transparent ?
Oui, chacun de nous individuellement, chacune de nos églises (catholique, protestante, orthodoxe) est appelée à s’attacher au Seigneur et à sa parole afin de devenir, des “Théophiles”, c’est à dire au sens étymologique “des amis de Dieu”.
Et qui aurait envie d’avoir des amis qui sont tous identiques ?
Certainement pas nous, certainement pas Dieu, qui se complait aussi dans la diversité de ses amis.
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.