Première lecture : « Nous sommes les témoins de tout cela avec l’Esprit Saint » (Ac 5, 27b-32.40b-41)
Deuxième lecture : « Il est digne, l’Agneau immolé, de recevoir puissance et richesse » (Ap 5, 11-14)
Evangile : « Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson » (Jn 21, 1-14)
La semaine dernière aussi nous écoutions la fin de l’évangile de Jean, dans le chapitre 20.
Il était question d’apparitions de Jésus, en l’absence ou en présence de Thomas.
Cette fois-ci, il est encore question de manifestations de Jésus ressuscité aux disciples.
Les exégètes pensent que ce chapitre 21 a été rajouté plus tard.
Mais le texte reste dans le style de l’évangile de Jean,
avec différents mode de lecture possibles qui se superposent.
Je vous propose de lire aujourd’hui trois niveaux différents dans cette parole de Dieu.
Le récit réaliste, le niveau symbolique, et une méditation plus personnelle.
1) Au niveau direct du récit, tout commence par l’aspect banalement réaliste des choses.
L’auteur ne veut pas qu’on dise que l’histoire est imaginée par un militant enflammé.
Alors il donne des précisions qui peuvent nous sembler inutiles.
D’abord, pas n’importe où, mais au bord du lac de Tibériade.
Ils ont rejoint leur terre d’origine, la Galilée, Capharnaüm et les rivages du Lac de Tibériade.
L’auteur donne la liste des disciples, leur nombre et même le nombre de poissons pêchés.
Ici ils ne sont plus que 7. On ne sait pas où sont les autres.
Le groupe s’est dispersé. Les douze ne sont plus douze : l’un d’eux a trahi.
Leur belle histoire avec Jésus a échoué, la parenthèse s’est refermée.
Sans doute, les cicatrices sont encore bien douloureuses.
On pourrait même imaginer que leurs contemporains se sont moqués d’eux
Chacun se débrouille pour retrouver un rythme et une vie, mais l’humeur n’y est plus.
Les disciples sont partis à la pêche et ne prennent rien.
On a perdu les réflexes de pêcheurs. On y arrive plus, ça ne marche pas. C’est la déconfiture.
Tout cela se déroule dans la nuit. La nuit de l’échec, la nuit des incertitudes, la nuit spirituelle.
2) Mais vient le matin, le jour nouveau, la lumière qui symbolise les temps nouveaux.
Relisons quelques images symboliques du récit.
D’abord, une histoire qui se passe sur les eaux.
Les hébreux n’aiment pas l’eau. Pour eux, l’eau c’est souvent la mort.
Quand les hébreux traversent la mer Rouge, il s’agit bien de survivre à une mort certaine.
La première image de la Bible nous évoque l’Esprit qui flotte au-dessus des eaux.
Dieu crée la vie plus forte que la mort.
Pour les chrétiens, on pense à l’eau du baptême :
Le baptême dans la mort et la résurrection de Jésus.
Ici, c’est tout simplement l’eau du lac de Tibériade, qui devrait contenir des poissons.
Sans poisson, l’eau est vraiment morte.
Dans la nuit, la pêche est un échec, mais sur le bord du lac, un inconnu donne de la voix
Cette parole n’est pas banale, elle semble faire autorité d’elle-même.
Les marins ne savent pas qui parle, mais cette voix leur donne de l’énergie.
La force vitale de cette voix les entraine dans son élan.
Pendant la nuit spirituelle, leur vie leur semblait informe et vide, dans ces eaux quasi mortes.
Mais avec la parole, et avec la lumière qui surgit dans la nuit, arrive la confiance.
Une confiance qui apaise la rage et qui donne le courage de vivre, de continuer quand même.
Par cette parole dans la nuit finissante surgit quelque chose de neuf.
Quelque chose comme de l’espoir, presque déjà de l’espérance.
Alors, ils refont une fois de plus le même geste de la pêche,
Et au-delà de cette voix qui les a réveillé de leur épuisement,
Voilà que cette voix se révèle efficace.
La parole fait ce qu’elle dit. Et les poissons sont là.
Quand les poissons arrivent, c’est comme si de la vie surgissait de cette mort.
C’est presque déjà une évocation de la résurrection.
C’est d’ailleurs ce signe là qui va permettre de reconnaitre le Seigneur.
Le filet lancé sous la direction du ressuscité ramène beaucoup de poissons : 153 !
Ce chiffre étrange a fait beaucoup faire de calculs aux pères de l’Eglise,
aux exégètes, et toutes sortes de commentateurs.
On retiendra surtout que c’est beaucoup pour cette technique de pêche…
Pour terminer, on peut avoir encore un 3° regard sur ce texte.
Parce que, comme dans certaines histoires gauloises, tout se termine par un festin.
Le repas est prêt avant que la pêche ne soit débarquée.
Ce ne sont pas les hommes du bateau qui fournissent le repas
mais bien cet inconnu sur le rivage.
Cet homme : « c’est le Seigneur. »
Le disciple que Jésus aimait, lui le plus jeune, l’a reconnu.
Et c’est lui qui a permis à Pierre (le chef !) de reconnaitre Jésus en cet homme du rivage.
Le disciple que Jésus aimait avait été le premier à savoir qui serait le traitre parmi les douze.
Il était aussi au pied de la croix avec Marie jusqu’au bout de la Passion,
Et c’est à lui que Marie a été confiée.
C’est lui qui avait couru plus vite que Pierre, le 3° jour, pour découvrir le tombeau vide.
Ici encore, il reconnait Jésus avant les autres.
Ce disciple est aimé de Jésus, mais surtout il aime Jésus.
Il est resté dans le désir de le trouver dans sa vie, de le retrouver chaque jour.
Il vit son existence dans le manque de reconnaitre le Christ ressuscité.
Il est en désir permanent de le retrouver
même dans le visage d’un inconnu.
Ce disciple que Jésus aime est à notre image :
je veux dire en demande d’amour.
L’amour divin est toujours à portée de main, mais jamais vraiment perçu à sa juste valeur.
Le disciple qui aime Jésus est constamment en veille.
Avec ce disciple, nous aussi nous flottons, tout juste à la surface,
entre les eaux de la mort et la lumière du nouveau jour.
Posté sur les rivages de nos vies, Jésus nous appelle chacun.
Il nous dit « vas-y, jette ton filet, jette-toi à l’eau, n’aies pas peur »
Alors, libérés enfin par cette voix qui nous crie et qui nous crée,
nous pourrons participer au repas qu’il nous prépare.
Le repas en pleine lumière, comme un festin de noces.
Le repas eucharistique.
Parce que celui qui nous appelle dans nos nuits, c’est lui, c’est le Seigneur.
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.