Première lecture : « Je tressaille de joie dans le Seigneur » (Is 61, 1-2a.10-11)
Deuxième lecture : « Que votre esprit, votre âme et votre corps soient gardés pour la venue du Seigneur » (1 Th 5, 16-24)
Évangile : « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas » (Jn 1, 6-8.19-28)
Vous connaissez ce beau poème : « Un jour pourtant, un jour viendra, couleur d’orange,
un jour de palme, un jour de feuillages au front, un jour d’épaule nue
où les gens s’aimeront, un jour comme un oiseau sur la plus haute branche ».
C’est un magnifique poème de Louis Aragon, en hommage au poète Federico Garcia Lorca
assassiné en 1936 pendant la guerre civile espagnole, en pleine montée du fascisme.
Le texte est rédigée dans cette période terrible, pourtant le poète annonce un monde meilleur,
Même s’il ne sait ni quand ni comment.
Dans un autre style, il y a aussi ce très beau poème d’Isaïe qui annonce un monde meilleur.
Lui-aussi écrit à un moment difficile pour son peuple : au retour d’exil, le pays est dévasté.
Mais il y a une différence importante. Parce qu’Isaïe dit ce que c’est qu’un monde meilleur :
Il dit que la bonne nouvelle est d’abord destinée aux humbles :
C’est la guérison du cœur pour ceux qui sont brisés, la délivrance pour les captifs,
pour les prisonniers la libération, en bref : c’est une année de bienfaits.
Isaïe ajoute donc cette « option préférentielle » de Dieu lui-même pour les plus pauvres.
Ce beau poème est donc essentiel. Nous apprenons où commence notre salut : par les pauvres.
On pourrait continuer notre balade de poème en poème, avec le beau prologue de Jean.
L’évangile de Jean commence par un poème extraordinaire.
L’évangéliste tisse des mots qui annoncent le Verbe de Dieu qui se fait chair en Jésus,
Et les phrases se mêlent avec l’histoire de Jean-Baptiste qui affirme l’incarnation dans son aujourd’hui.
Mais, la liturgie d’aujourd’hui nous a détricoté le texte. On a extrait le poème.
Nous n’entendons plus que l’histoire de Jean-Baptiste. Mais c’est pour qu’on l’entende mieux.
La semaine dernière, Jean-Baptiste criait dans le désert. Cette semaine, il continue de crier.
La semaine dernière, on venait l’écouter de toute la Judée et de tout Jérusalem.
Cette semaine, il se fait plutôt contrôler par les autorités religieuses de son temps.
Nous entendons que, pour répondre à ce contrôle, Jean-Baptiste reprend le vieux poème d’Isaïe.
Il avait sans doute beaucoup étudié la bible pour en sortir justement cette phrase,
dont il fait comme sa devise
en reprenant l’idée que le Royaume se réalise d’abord par les plus pauvres.
C’est une intuition de Jean-Baptiste, mais elle est attestée par Jésus lui-même dans les évangiles.
Nous l’avons même entendu jeudi de cette semaine dans l’Évangile de Matthieu.
Jésus disait : « Personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ».
Donc le message de Jean-Baptiste nous est confirmé par Jésus comme étant juste.
Nous n’avons donc pas moyen de faire l’impasse ni sur l’importance de Jean-Baptiste.
Ni sur cette option préférentielle pour les pauvres.
Continuons. Dans le texte d’aujourd’hui, Jean-Baptiste précise encore:
« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ».
En quelque sorte, Jésus est présent avec nous, mais on ne le reconnaît pas. Pourquoi ?
Sans doute parce que son visage ne correspond pas à celui qu’on attend. Parce qu’
il est trop différent, trop atypique, peut-être trop étranger, trop pauvre, sale, trop inattendu.
Ou aussi peut-être parce que nous avons peut-être du mal
à accepter vraiment cette option préférentielle pour les pauvres.
C’est peut-être cette là conversion à laquelle nous sommes invités aujourd’hui, par ces textes :
Changer notre regard, nous préparer à accueillir celui qui est déjà là et qu’on ne reconnait pas.
Pendant l’Avent, nous célébrons l’attente, l’espérance, l’imminence de l’événement.
En quelque sorte, nous attendons que l’évènement advienne, l’avènement de l’événement…
Cet événement dont il est question, c’est bien notre rencontre personnelle avec Jésus.
Cette rencontre ne se fait pas seulement à Noël, mais elle se fait tous les jours, toute la vie.
Mais pendant l’Avent, nous sommes invités à préparer plus particulièrement cette rencontre.
Mercredi, j’étais à l’hôtel social de Cesson-Sévigné. Avec l’association Sarepta de Cesson.
C’est très exactement comme un camp de réfugiés auquel on a enlevé le nom.
On avait monté des barnums sur le parking, et on jouait avec les enfants, sous la grosse pluie.
Mais pour les enfants, c’était la fête. On avait des jeux, des ballons, des coloriages.
Une bénévole avait apporté un planisphère et on avait relié les pays d’origine des enfants
avec les dessins des enfants : des mains qu’ils avaient coloriées.
Alors on a découpé dans deux grands cartons de quoi faire deux silhouettes :
Marie dans un carton bleu et Joseph dans un grand carton jaune.
On les a scotchés au fond de la tente. On n’a pas mis Jésus.
Ho pas parce que ce n’est pas encore Noël !
Mais au contraire parce que Jésus était bien présent déjà là avec nous, et pas en dessin.
Jésus était là, et sa présence était manifeste dans la joie de ces enfants.
Ensuite, nous avons gouté les gâteaux préparés par les bénévoles.
Les enfants se sont jetés sur les mandarines récupérées à la banque alimentaire.
Ils en ont emmené pour leur famille.
Je suis encore très ému d’avoir pu imaginer dans leur regard le sourire de Dieu.
Lundi dernier, comme tous les lundis, nous avons déménagé.
Je veux dire que les bénévoles de l’association Accueillir et Partager ont brassé des meubles.
Nous l’avons fait sous la conduite de Claude, la responsable de l’activité meuble.
Puis comme tous les lundis midi, nous avons pris le repas ensemble, chez Claude.
En fait, ce n’était pas vraiment comme tous les lundis, puisque c’était un repas de Noël.
Nous étions un peu plus nombreux qu’à l’habitude,
Nous sommes quasiment dix le lundi d’habitude, là nous étions une quinzaine lundi dernier.
Il y avait les habitués du lundi, mais aussi pour le repas de Noël quelques anciens bénévoles.
Parce que c’est une activité qui existe depuis des dizaines d’années,
et les bénévoles vieillissent plus vite que la nécessité de brasser toujours des meubles.
L’un d’entre nous avait même apporté sa guitare, il a chanté pour nous.
Nous sommes encore tous très ému de ce repas ensemble,
et bien sûr, Jésus était là quelque part avec nous.
Il y avait aussi nos amis musulmans de l’équipe, ils n’ont pas été moins émus que nous.
Alors, je voudrai vous redire, avec toute l’équipe de l’association Accueillir et Partager, le titre de vos feuilles :
Comme dit St Paul : « Frères, soyez toujours dans la joie, rendez-grâce en toute circonstance. »
Mais on peut aussi le dire comme Marie, avec Marie : « Le Puissant fit pour moi des merveilles,
Saint est son nom, il comble de bien les affamés, il s’est penché sur son humble servante. »
Vincent Massart, diacre permanent
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.