Première lecture : « Ses mains travaillent volontiers » (Pr 31, 10-13.19-20.30-31)
Deuxième lecture : « Que le jour du Seigneur ne vous surprenne pas comme un voleur » (1 Th 5, 1-6)
Evangile : « Tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup » (Mt 25, 14-30)
Pour la journée mondiale des pauvres, le pape a choisi un dimanche
où l’évangile nous parle d’argent, en quelque sorte un cours d’économie.
Il est question de recevoir une somme d’argent, d’investir,
avec une question de rendement, de rentabilité
et tout de même de rendre des comptes.
Nous sommes bien dans le chapitre 25 de Matthieu qui parle de la fin des temps.
En matière d’économie, d’argent et de finances, le texte ne rigole pas. On joue gros…
Il est difficile de savoir exactement à quoi correspondent les monnaies de l’époque.
Le même mot est utilisé pour des valeurs différentes selon les lieux, et les époques.
Ce qui est à peu près fixe, c’est la valeur du denier :
sans doute une pièce d’argent de 5 g environ pour une journée du travail d’un ouvrier.
Un talent est une unité de poids, soit environ 34 kg. D’or ou d’argent, selon les cas.
Soyons modestes, prenons des kilos d’argent : 34 kg d’argent par talent.
Or 34 kg d’argent, ça fait 6800 pièces de 5g d’argent par talent.
C’est-à-dire entre 6800 journées de travail payé au SMIC de l’époque.
Sachant que le salarié de l’époque travaille 365 jours par an.
Donc environ 19 années du travail d’un ouvrier, par talent.
Recevoir cinq talents, c’est avoir l’équivalent de 94 années de travail d’ouvrier agricole.
Ce serviteur-là pouvait prendre sa retraite en espérant vivre encore 94 années.
Donc des grosses sommes d’argent, même pour le plus modeste.
On peut comprendre aussi l’inquiétude de celui qui a reçu même un seul talent.
Mais le texte ne part pas sur ce genre de considérations.
L’argent n’a pas été donné, mais apparemment plutôt confié, mis en dépôt.
Il faut en faire quelque chose, pour le bien du maître.
Il faut se sentir responsable de cet argent confié,
Une responsabilité qui s’exprime en capacité d’investir, donc en capacité de confiance.
les économistes nous disent qu’il n’y a pas d’investissement sans confiance,.
Ce qui est bien reproché à celui qui n’a pas investi, qui n’a fait progresser son talent,
c’est d’être resté dans sa peur, de ne pas avoir eu confiance, de ne pas avoir osé.
Pourtant chacun avait reçu selon ses capacités, comme dit bien le début de l’histoire.
Dieu donne à chacun en fonction de ses capacités. Mais que nous donne t-il ?
Surement quelque chose de grande valeur !
La parabole commence ainsi :
« Un homme partait en voyage, il appela ses serviteurs et leur confia ses biens ».
Si ce maitre représente Dieu,
les biens que Dieu nous confie ne sont surement pas financiers.
Arrêtons donc de peser les kilos d’or et l’argent, de comptabiliser les années de travail.
Intéressons-nous plutôt aux dons que Dieu nous donne, à chacun.
Des dons de grandes valeurs donc.
Souvenons-nous de ce texte de Saint-Paul dans la 1° lettre aux corinthiens (1Co 4,7) :
« As-tu quelque chose sans l’avoir reçu ?
Et si tu l’as reçu, pourquoi te vanter comme si tu ne l’avais pas reçu ? »
Donc nous n’avons rien qui ne soit justifié par notre seule mérite,
et nous n’avons pas à être fier d’avoir des dons, des talents, et même des richesses.
Le talent est une sorte de dispositions permettant de réussir en quelque chose.
Mais c’est une disposition qui nécessite d’abord d’être reconnue, repérée.
Il paraît que Montesquieu disait :
« le talent est un don que Dieu nous a fait en secret et que nous révélons sans le savoir »
Nous avons donc besoin des autres pour prendre conscience de nos dons, ceux que nous avons en vérité, selon nos capacités, et pas ceux que nous rêvons d’avoir.
Le talent a besoin ensuite d’être développée
Il ne sert à rien d’avoir une belle voix si je n’apprends pas le chant.
Il y a donc une nécessité de formation, et d’investissement personnel.
Là encore, j’ai besoin des autres pour développer mon talent.
Enfin, ce talent va pouvoir s’exprimer.
Mais il n’aura du sens qu’en fonction du regard des autres :
Il ne sert à rien de faire de la bonne cuisine, si je ne partage jamais mon repas.
Il est surement beau de savoir chanter, mais c’est tellement mieux de chanter avec d’autres.
Finalement, il n’y a pas de talent si je ne l’ai pas reçu au départ,
Si d’autres ne me le révèle pas
Si d’autres ne m’aident pas à le développer
et si d’autres enfin n’en profite pas finalement.
Finalement, nos talents nous mettent en lien et nous font dépendre les uns des autres.
Inversement, le talent des autres a besoin de mon soutien, de mon encouragement,
de mon regard, et de mon humilité aussi.
Nous avons chacun à nous rendre responsable du talent de notre voisin.
La pauvreté ne serait donc pas tant le fait de celui qui est pauvre
que la résultante de tas de circonstances externes
qui ont ou n’ont pas permis au talent de cette personne de s’exprimer.
Si quelqu’un est pauvre et parait ne pas avoir de talent,
c’est aussi parce que je suis comme le mauvais serviteur de la parabole :
je n’ai pas développé le talent de mon voisin qui m’a été confié.
Je ne m’en suis pas senti responsable.
Le mauvais serviteur, c’est chacun de nous, tant qu’il y a des pauvres sur cette terre.
Dans ce chapitre 25 de Matthieu, le chapitre du jugement dernier,
Nous avons reçu en gage le talent de nos frères à faire fructifier,
Nous sommes invités à en être responsables, et à vivre cette responsabilité dans la confiance.
En cette journée mondiale des pauvres,
Je vous propose de relire quelques phrases du message du pape qui annonce cette journée :
« l’un des premiers signes par lequel la communauté chrétienne s’est présentée sur la scène du monde : c’est le service des plus pauvres. »
« N’oublions pas que le Notre-Père est la prière des pauvres. La demande du pain exprime notre confiance en Dieu pour les besoins primaires de notre vie. »
« Les pauvres ne sont pas un problème, ils sont une ressource où il faut puiser pour accueillir et vivre l’essence de l’Évangile. »
Je vous relis aussi un des commentaires que faisait Henri Chesnel de ce message du pape
à l’occasion de notre journée de rentrée de l’équipe pastorale :
« Le défi, c’est de ne pas à rester à l’extérieur de la pauvreté avec des oeuvres charitables,
mais d’expérimenter que la personne que je rencontre, c’est elle mon salut. »
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.