Première lecture : « Écoute, Israël : Tu aimeras le Seigneur de tout ton cœur » (Dt 6, 2-6)
Deuxième lecture : « Jésus, parce qu’il demeure pour l’éternité, possède un sacerdoce qui ne passe pas » (He 7, 23-28)
Evangile : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. Tu aimeras ton prochain » (Mc 12, 28b-34)
Pendant mes années de mission comme jeune prêtre à St Malo, j’ai connu cette grande effervescence des jours avant le départ de la course du Rhum. Chaque skipper sur son bateau naviguant en mer de St Malo vers l’Île de la Guadeloupe… La mer sous beau temps… La mer déchaînée, les bateaux ballotés telles des coquilles de noix de coco… Ou encore pour chaque marin, le risque de démâtage, de se renverser, de passer par-dessus bord, d’être malade… Les 124 skippers qui prendront le large ce dimanche matin le savent, beaucoup ont de l’expérience…
La mission de Jésus est un peu du même ordre, depuis son baptême par Jean le baptiste et son séjour au désert, il a pris le grand large de sa mission d’envoyé du Père… Le Messie a connu des rencontres, des moments ensoleillés, des déceptions, des résistances… Et arrivé depuis quelques jours à Jérusalem, Jésus essuie quelques bourrasques.
Un commentaire de Marie-Noëlle Thabut précise :
Dans le chapitre 11, et le début du chapitre 12, Marc vient de rapporter toute une série de controverses avec les autorités religieuses : tout d’abord, le récit des vendeurs chassés du Temple (11, 15-17) ; l’apprenant, les grands prêtres et scribes se sont demandés comment on pourrait le faire périr (v. 18) ; quand ils le rencontrent à nouveau dans le Temple, les grands prêtres, scribes et anciens lui demandent en vertu de quelle autorité il se permet des choses pareilles (v. 28) ; Jésus ne répond pas directement, mais enchaîne aussitôt sur la parabole des vignerons homicides (12, 1-12) ; ses adversaires comprennent très bien qu’ils sont visés et rêvent encore une fois de l’arrêter ; seule la peur de la foule les retient.
Il faudrait arriver à le prendre au piège : c’est le but avoué des deux questions suivantes :
Dans cette atmosphère empoisonnée, voici tout d’un coup une question de bonne foi : « Le scribe les avait entendus discuter et voyait que Jésus leur avait bien répondu. » (12, 28). Et l’on assiste pour une fois à un véritable dialogue, chacun reconnaissant la justesse des vues de l’autre. Mais il est trop clair que ce scribe fait figure de cas isolé.
Il est bon de resituer le contexte de la rencontre entre Jésus et ce scribe pour bien et mieux comprendre dans quel climat de détente et d’apaisement se passent entre eux deux ces échanges qui nous font aller aux racines de la foi judéo-chrétienne. Les disciples de Jésus sont tous Juifs, comme lui-même d’ailleurs, et comme bon nombre des premiers chrétiens. On ne doit donc pas s’étonner de découvrir une réelle communion de pensée entre Jésus et certains représentants du Judaïsme : c’est le cas ici. Le scribe qui s’avance n’est pas malveillant, au contraire : dans les versets précédents, il a apprécié les prises de position de Jésus.
Il est comme séduit par les réponses de Jésus à ces opposants… Elles sont justes et tiennent la route, la démarche de foi du rabbi Jésus l’intéresse, il ressent le désir d’aller plus loin avec lui dans sa recherche de la loi, des écritures et de son cheminement spirituel en lui posant une question : Quel est le plus grand des commandements ? Cette question n’est pas dénuée de sens puisqu’en comptant tous les détails de la loi juive, il est dénombré 613 commandements. Et nous, si nous rencontrions Jésus en direct, une fois l’émotion disparue, quelle question essentielle aurions-nous envie de lui poser ? Dans notre prière quotidienne, au cours de nos eucharisties, quelles questions du fond de notre cœur lui adressons-nous ? Jésus répond à ce chercheur de Dieu en prenant un peu de liberté par rapport à sa question. Il lui dit qu’il y a en fait deux commandements indissociables : Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là.
Le premier commandement cité par Jésus n’est autre que le fameux Shema Israël, le Credo juif en quelque sorte ; le second est un passage du livre du Lévitique, bien connu des autorités religieuses. Mais l’amour peut-il se commander ? L’élan, non, mais la fidélité, oui et c’est de cela qu’il est question ici : faire de l’amour une loi, c’est relativiser toute autre loi : désormais, la loi, quelle qu’elle soit, est au service de l’amour de Dieu, elle ne peut le remplacer ; or les palabres interminables sur l’ordre de priorité des commandements peuvent détourner du principal, l’amour lui-même. Tu aimeras ton prochain comme toi-même, il figure au livre du Lévitique, dans ce que l’on appelle la Loi de sainteté qui commence par ces mots : Soyez saints, car je suis saint, moi le SEIGNEUR votre Dieu (Lv 19, 2). Or, curieusement, ce chapitre apparemment centré sur la sainteté de Dieu égrenait justement toute une série de commandements d’amour du prochain ; ce qui veut dire en clair que, bien avant Jésus-Christ, dans l’idéal d’Israël, les deux amours de Dieu et du prochain ne faisaient qu’un. Les tables de la loi traduisaient bien la même exigence puisque les commandements concernant la relation à Dieu précédaient tout juste les commandements concernant le prochain.
J’aime beaucoup la dernière réponse de Jésus au scribe qui lui ouvre sa recherche de Dieu sur l’expérience de la rencontre des autres au quotidien : Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. Ainsi on ne peut être proche de Dieu, que dans la mesure où l’on se rend proche des autres. Permettre à des personnes de découvrir qu’elles sont proches du Royaume, alors qu’elles n’en ont ni conscience ni connaissance, leur dire dans le cadre d’un dialogue, d’une conversation amicale Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu et de l’Évangile, n’est-ce pas là faire œuvre d’évangélisation, de bonne nouvelle de libération pour aujourd’hui ?
Et moi, je l’entends de mon côté comme un encouragement, comme un acte de valorisation. Ce n’est pas du côté du peut mieux faire qui pourrait être interprété ou entendu comme un jugement mais davantage de l’ordre du tu as déjà fait un bon bout de chemin, tu n’es pas encore arrivé mais tu es sur le bon chemin, continue comme cela… Tu as déjà une belle expérience de l’amour de Dieu et de l’amour des autres… C’est vraiment pour moi une belle parole de reconnaissance et comme un grand coup de pouce de la part de l’Esprit Saint à poursuivre la route…
En fait, nous sommes créés pour aimer. Dieu qui est amour, nous a créés pour que nous puissions, nous aussi, aimer et demeurer unis à lui. Nous ne trouverons la vraie joie qu’en aimant. Il ne s’agit pas d’abord de faire beaucoup de choses mais de vivre selon un esprit filial envers Dieu et fraternel envers les autres. En nous faisant le prochain des autres, nous nous approchons de Dieu qui est amour. Mon prochain, c’est celui que je prends le temps d’écouter et de rencontrer. C’est un seul et même amour qui nous attire vers Dieu et vers les autres, comme un savoureux mélange évangélique entre l’Evangile des Béatitudes (Matthieu 5) et du lavement des pieds (Jean 13) avec la cerise sur le gâteau Tout ce que vous faîtes aux plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous le faîtes ! (Matthieu 25, 40)
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.