Première lecture : « L’aveugle et le boiteux, je les fais revenir » (Jr 31, 7-9)
Deuxième lecture : « Tu es prêtre de l’ordre de Melkisédek pour l’éternité » (He 5, 1-6)
Evangile : « Rabbouni, que je retrouve la vue » (Mc 10, 46b-52)
L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus… Il est des gestes forts, éloquents, parlants beaucoup plus parfois que de longs discours… C’est vraiment une attitude profonde de conversion à laquelle nous assistons dans cet Evangile de la guérison de l’aveugle Bartimée. Cet homme handicapé jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus.
Quelques versets avant au même chapitre 10 de St Marc, nous avons une autre rencontre entre Jésus et un homme. C’est le récit de l’homme riche que nous connaissons bien où il nous est dit que : Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. »
Contrairement à l’homme riche, sans attendre une demande précise de Jésus, totalement désencombré et disponible, l’aveugle de Jéricho se débarrasse de son plus grand bien, le manteau de sa dignité, qui le réchauffe. Alors que Jésus approche de Jérusalem où il va vivre sa Passion et sa mort, le manteau de cet aveugle-mendiant peut évoquer la tunique de Jésus, un de ses vêtements que les soldats romains se partageront devant la Croix du condamné à mort, le Fils de Dieu.
Ce manteau peut également nous faire penser aux activités et engagements de nos vies ; Il nous arrive de ressembler à des caddies surchargés de supermarché !
Comme une montgolfière trop lourde qui n’arrive pas à prendre son envol dans le ciel, de quoi dois-je me délester aujourd’hui au niveau matériel, comme aussi au niveau de mes habitudes et manies liées à mon caractère-tempérament, de mes préjugés pré-fabriqués pour mieux et autrement vivre du Christ, et marcher à sa suite ? A quel moment je bondis et je réagis dans des prises de parole, par tel ou tel engagement dans des actions concrètes ?
Qu’est-ce qui fait me réagir, parfois me met en boule dans l’actualité, etc. ? Qu’est-ce qui tolérable… intolérable pour moi ? Est-ce que ma foi au Christ ressuscité me fait réagir et quand ? Nous avons ce soir… ce matin… (Entre guillemets), « accouru » vers Jésus pour vivre ce rassemblement communautaire…
A l’exemple de cet aveugle-mendiant guéri par Jésus, nous avons répondu à un appel comme dans l’Evangile de ce jour où ce verbe « appeler » revient à trois reprises.
Contrairement à la foule et même aux disciples de Jésus, l’aveugle qui va être guérit par Jésus voit en ce dernier la lumière étincelante du Père, ce buisson ardent qui vient lui réchauffer le cœur et le corps.
Beaucoup de gens veulent le faire taire mais Jésus entend son cri, son prends pitié de moi, Seigneur. Jésus est vraiment ce dévoilement du Père en actes qui voit et qui entend les misères de son peuple comme lors de l’épisode du buisson ardent avec Moïse. Dieu est amour, Dieu est feu. A la différence de la rencontre entre Jésus et l’aveugle guéri de Jéricho, qui nous montre une belle expérience de foi pascale, un passage des ténèbres de l’aveuglement à la lumière de la guérison, entre le Sauveur et ses disciples se vit au grand jour un véritable malentendu.
Les Douze vivent une forme de cécité collective dans leur cheminement de foi, ils sont eux-mêmes aveugles, ils ne veulent pas voir que la révélation de l’amour de Dieu doit passer par la passion, la mort et la Résurrection de leur maître.
Ils refusent d’aller jusqu’au bout de la mission de Jésus, verbe de Dieu depuis toute éternité. Avec ses trois annonces de sa Passion, sa mort et sa Résurrection, Jésus se montre comme le véritable médiateur entre Dieu et les hommes.
Toute sa vie est révélation de son Père : Qui m’a vu a vu le Père, dira-t-il dans l’Evangile de Jean. Cette médiation entre Jésus et les hommes rejoint notre seconde lecture, l’extrait de la lettre aux Hébreux où le Christ est désigné comme le grand prêtre.
Au début de son livre Prier 15 jours avec le Christ prêtre (1990), Philippe Ferlay précise :
« Le thème central de l’épître, c’est le sacerdoce du Christ s’offrant au Père dans un don total de sa vie. Il exprime en mots humains et attitudes terrestres, l’offrande éternelle que se font d’eux-mêmes le Père et le Fils, dans la charité de l’Esprit. Si le sacerdoce du Christ nous sauve, c’est en nous rendant capables de la même offrande, grâce au don de l’Esprit Saint dans nos cœurs. Certains répondant à l’appel du Christ, vivent le sacerdoce ministériel et sont chaque jour invités à intérioriser ce qu’ils réalisent… Mais tous et toutes, nous sommes prêtres, revêtus du sacerdoce commun des baptisés, dans la communion à l’offrande spirituelle de Jésus à son Père. La méditation de cette épître est donc utile pour tous. »
Un commentaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi précise :
« Le rôle du prêtre dans la célébration de l’eucharistie est un rôle de médiation : par son ordination, il participe à la fois des réalités divines et des réalités humaines.
1) Le prêtre agit au nom du Christ lui-même : Il préside la prière, rassemble et anime le peuple, il parle au nom du Christ et rend visible sa présence à travers l’hostie consacrée. On dit qu’il « représente » le Christ et il faut ici donner un sens fort à cette notion de représentation : il est investi de la même mission en paroles et en actes que Jésus lui-même.
2) Le prêtre agit au nom de l’assemblée. Il offre la prière de l’Église toute entière. Il est celui qui prie le Père au nom de ce peuple rassemblé, et qui offre le sacrifice de toute l’Église. Ce rôle est particulièrement sensible à travers l’usage de la première personne du pluriel : « Rassemblons notre prière » ; « Tournons-nous vers le Seigneur » ; etc. Là encore, quand le prêtre agit au nom de toute l’Eglise (assemblée), il faut donner un sens fort à cette action. Le prêtre représente l’Église. Ceci peut sembler étonnant, puisque le peuple et l’assemblée semblent être une image plus opportune du rassemblement de l’Église.
3) Toutefois, le prêtre représente la « tête de l’Église ». Une manière de résumer le double rôle du prêtre consiste à dire qu’il a pour rôle d’agir avec l’autorité du « Christ tête de l’Église ». De même que dans le Christ tête de l’Église se trouve la médiation entre les réalités divines et les réalités humaines, de même dans le prêtre se trouve cette médiation… »
En conclusion, revenons à l’Evangile, en admirant la pédagogie, tout le savoir-faire de Jésus à l’encontre de l’aveugle qu’il va guérir : Que veux-tu que je fasse pour toi ?
Là, Jésus exerce pleinement sa mission de prêtre depuis éternité, intercédant auprès de Dieu. Maître, que je retrouve la vue, lui répond Bartimée.
Philippe Ferlay nous laisse un message : « Grâce au Christ prêtre, qui s’est offert pour nous et qui se tient devant le Père, l’espérance, en ces temps troublés, nous est offerte aussi bien pour notre existence personnelle que la vie de l’Eglise et du monde… »
Prions durant cette eucharistie pour que s’affermisse en nous cette espérance.
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.