Première lecture : « Si tu accables la veuve et l’orphelin, ma colère s’enflammera » (Ex 22, 20-26)
Deuxième lecture : « Vous vous êtes convertis à Dieu en vous détournant des idoles afin de servir Dieu et d’attendre son Fils » (1 Th 1, 5c-10)
Évangile : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, et ton prochain comme toi-même » (Mt 22, 34-40)
L’équipe liturgique a choisi de prendre comme fil directeur cette image souvent évoquée dans la bible de “revenir à la source”.
Et ça tombe très bien car le mois d’octobre est traditionnellement consacré aux missions. Or notre monde dit “moderne” a soif : il a plus que jamais soif de sens, il a soif d’espérance, il a soif d’amour.
Et alors comme pour tout ce qui a transformé nos vies, ce qui lui a donné un sens : la rencontre d’une personne, la découverte d’une vocation, d’un métier ou d’une passion, il est bon parfois de revenir à ce qui nous a fait vibrer initialement.
En ce qui me concerne, il y a un livre qui a beaucoup compté dans ma vie : c’est le livre de ce prêtre jésuite François Varillon qui s’intitule « Joie de croire, joie de vivre« .
Déjà rien que le titre nous invite à une joie et cela donne envie de l’ouvrir. Un titre comme ça c’est quand même plus attirant qu’un livre qui s’intitule « Catéchisme de l’Église catholique » ou bien « Traité de théologie morale fondamentale ». Ces livres là, on les lit après, une fois qu’on a trouvé la source.
Ce qui m’a plu surtout, c’est que le père Varillon pose la question suivante : qu’est-ce que l’essentiel de l’essentiel dans la foi chrétienne ?
Que répondriez-vous à une personne qui vous demande en quoi vous croyez, qui vous questionne sur ce qui donne du sens à votre vie ? Quel est votre “kérygme”, le réacteur nucléaire dont vous tirez votre énergie, le fondement de votre foi sur lequel s’appuie tout le reste ?
Et alors là, il ne faut pas vous planter car parfois la réponse que vous allez apporter peut transformer une vie. Nous avons le devoir d’être des passeurs d’éternité. Nous pouvons faire jaillir une nouvelle source, ouvrir un horizon, dire aux gens qui nous entourent « Oui, la vie a du sens pour moi ! Et voilà pourquoi … »
Alors le père Varillon repart des fondamentaux. Il repart d’une phrase bien connue de Saint Irénée qui résume à elle seule toute la foi chrétienne : Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu. Ce qui a été une révélation pour moi c’est que j’ai réalisé que Dieu n’était plus un concept abstrait, un Dieu jupitérien, lointain. Il s’est fait tout proche pour que nous apprenions à vivre de sa vie qui est amour, accueil et don. Le Christ est venu nous révéler qui est l’Homme et qui est Dieu. Et ainsi, il est venu accomplir la loi, la promesse de libération en plénitude.
L’abbé Pierre le résumait avec des mots d’aujourd’hui : le sens de notre vie d’homme c’est d’apprendre à aimer comme Dieu aime. Et le premier homme à l’avoir accompli pleinement ici-bas c’est Jésus dont le prénom signifie « Dieu sauve« .
Mais de quoi donc sommes-nous sauvés dit Varillon ?
Et il répond : de notre finitude de créature.
Nous sommes des êtres mortels, limités. Et Jésus-Christ est venu nous montrer qu’il était possible de vivre de sa vie éternelle en se laissant habiter par l’amour du Père et en se donnant à son tour.
Alors dans les essentiels, Varillon rappelle qu’il y a quand même deux différences entre le Christ et nous :
● La première c’est que, ce que Jésus est de toute éternité (vrai Dieu et vrai homme), nous avons à le devenir.
● La seconde est que c’est par lui seul que nous le deviendrons. Cf Doxologie “Par lui, avec lui et en lui”.
C’est tout le contraire de la vision transhumaniste qui fantasme sur un “Homo Deus” qui doit se sauver par ses seuls moyens, via la technologie, en augmentant ses capacités et son efficacité grâce aux NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologie, Technologie de l’information et Sciences cognitives).
Avec Jésus, on entre dans une logique d’accueil et de don. Non pas d’autosuffisance mais de dépendance à l’amour de l’autre et du Tout Autre.
Pourtant l’abbé Pierre le disait : “L’enfer, c’est soi-même coupé des autres”.
Oui, ce qui nous est proposé en Jésus-Christ c’est de vivre l’union à Dieu et la communion avec nos frères et sœurs, et c’est tout cela qui nous “divinise” dit Varillon.
Et pour être certain de ne pas l’oublier, nous avons reçu un signe tout simple des premiers chrétiens : le signe de la croix que nous faisons toujours en début et en fin de célébration. Ce signe que nous refaisons également sur les catéchumènes. Elle est le signe du nouvel arbre de vie, celui de la nouvelle alliance scellée par l’amour infini du fils de Dieu.
Elle est le signe que Jésus trace avec des mots dans sa réponse à ceux qui veulent lui demander quel est le plus grand commandement :
Faire le signe de la croix ici en rappelant :
« Tu aimeras le SEIGNEUR ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit » (c’est dans le Livre du Deutéronome au chapitre 6, cela fait partie de la profession de foi juive, le Shema Israël).
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (c’est dans le livre du Lévitique (Lv 19,18).
Ces deux commandements sont liés et Jésus rappelle qu’il n’est pas question de choisir l’un ou l’autre, mais de choisir l’un et l’autre.
Cette croix est aussi signe de la souffrance des hommes car, comme Jésus, nous sommes tous écartelés entre le ciel et la terre et parce que “l’amour n’est pas aimé” (St François d’Assise). Mais c’est aussi une croix glorieuse car son cœur est la source inépuisable d’où coule tout l’amour de l’univers, ce qui lui donne sa seule raison d’exister.
A l’heure où se terminent à Rome les travaux de la première assemblée générale du synode sur l’avenir de l’Église, le pape François nous rappelle sans cesse ce besoin de revenir aux fondamentaux pour ne pas qu’elle se transforme en un “poste de douane” qui décide de qui peut entrer pour se désaltérer et qui doit rester dehors, assoiffé.
Ceux qui ont besoin d’aller puiser doivent un jour ou l’autre rencontrer une figure vivante de Jésus-Christ, comme cette samaritaine qui venait chercher de l’eau et à qui Jésus disait :
Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. (Jn 4, 10).
PS : comment sait-on que l’on aime Dieu ? Jésus répond en Jean 14 : Vous saurez que vous aimez le Père si vous gardez ma Parole. Il ne s’agit pas de l’amour sentiment ici mais de l’amour volonté, l’engagement, le temps que l’on consacre à Dieu pour l’écouter, discerner en vue de nous ajuster à sa volonté.
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.