Première lecture : « L’aveugle et le boiteux, je les fais revenir » (Jr 31, 7-9)
Deuxième lecture : « Tu es prêtre de l’ordre de Melkisédek pour l’éternité » (He 5, 1-6)
Evangile : « Rabbouni, que je retrouve la vue » (Mc 10, 46b-52)
L’équipe liturgique qui a préparé cette célébration a remarqué qu’il y a une certaine dynamique dans le texte d’Évangile d’aujourd’hui. On peut presque visualiser la scène mais pas comme un tableau de type nature morte. Plutôt une scène pleine de vie où une transformation s’opère, une conversion.
Jésus est à ce moment là en route vers Jérusalem, il quitte Jéricho. Jéricho c’est la ville la plus basse du monde avec une altitude proche de -240 m. Si l’évangéliste le mentionne c’est pour insister sur le fait que Jésus s’est approché des personnes humbles, souffrantes et qu’il entame un chemin de montée, jusqu’à son entrée triomphale dans Jérusalem, la cité céleste.
Et dans ce mouvement, Jésus décide de s’arrêter pour poser son regard sur quelqu’un.
Jésus incarne ce qui est dit dans le psaume 33 : “Un pauvre crie; le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoisses.”
Il y a quelque part une confirmation de la parabole de la brebis perdue dans ce passage, et ça tombe bien car cette parabole qui se trouve dans l’Évangile de Matthieu et de Luc ne se trouve pas dans l’Évangile de Marc.
Jésus est le bon pasteur, celui que ses brebis écoutent et suivent. Alors que lui-même est en chemin vers son Père, il n’hésite pas à aller chercher la brebis qui est malade, abandonnée. Cette brebis c’est Bartimée. De même que Jésus avait tourné son regard vers les petits enfants qui à l’époque étaient considérés comme sans grande importance, Jésus tourne son regard vers un aveugle que tout le monde ignore et veut faire taire. Pourtant c’est ce pauvre de cœur, cet « anawim », qui sait déjà que Jésus est le messie tant attendu, celui qui doit sauver toute l’humanité.
Oui, “heureux les pauvres de coeur le royaume des cieux est à eux.” Ils voient ce d’autres ne voient pas encore.
L’Évangile de Marc, a été rédigé dans un moment où les juifs comme les chrétiens étaient persécutés et où il fallait avoir une foi solidement ancrée pour devenir disciple ou pour le rester.
Et par conséquent L’Évangile de Marc c’est vraiment l’Évangile de la foi. Il s’articule autour de deux questions fondamentales : qui est Jésus, et comment devenir son disciple ?
Les semaines précédentes Marc nous racontait que ceux qui entourent Jésus n’ont toujours pas compris le chemin d’abaissement que Jésus va devoir vivre. Ils n’entendent pas l’annonce de Jésus qui sait qu’il sera maltraité. Ils se chamaillent comme des gamins pour savoir qui sera le plus grand dans le royaume ou bien qui pourra siéger à la droite de Jésus.
Pour contraster avec Pierre, Jacques et Jean, l’Évangéliste nous montre que la première étape pour être véritablement son disciple est de se reconnaître aveugle, malade, et de consentir à ce que Jésus nous guérisse, qu’il nous ouvre les yeux, pour voir le monde comme lui le voit.
En fait, dans ce passage de Bartimée, Saint Marc nous fait le récit d’une conversion du cœur, de notre relation de croyant qui crie vers Dieu et qui espère que Dieu entendra.
Il y a, au plus profond du cœur de chaque être humain, un Bartimée qui crie et qui espère contre toute espérance que sa captivité cessera un jour. Comme le peuple d’Israël en captivité à l’époque du prophète Jérémie.
Et Bartimée c’est chacun de nous en fait qui un jour avons reconnu Jésus comme le Fils de David, l’envoyé de Dieu, celui qui peut guérir notre regard, nous ouvrir les yeux de la foi et nous faire contempler l’amour que Dieu a pour nous.
Et même si la guérison du corps est certainement quelque chose de merveilleux, l’Évangéliste nous fait comprendre que ce n’est pas cela le plus important. Ce qui compte vraiment ici c’est cette orientation vers Dieu qui sauve Bartimée car elle l’a rétabli dans une alliance avec lui, une relation de confiance, en un mot, dans la foi. C’est pourquoi Jésus ne dit pas à cet homme « Va, je t’ai guéri » non il dit « va ta foi t’a sauvée ». Jésus attendait le consentement de Bartimée avant de lui ouvrir les yeux, enfin.
Cela nous invite aussi à un chemin de conversion à chaque fois que nous sommes confrontés à la maladie : maladie du corps, maladie de l’esprit, maladie du cœur.
Cette foi en Dieu, vous le savez comme moi, elle n’est pas acquise pour toujours : elle est à renouveler sans cesse, c’est ce que nous faisons lorsque nous redisons le Credo à chaque messe. Les circonstances de la vie font parfois qu’on s’éloigne de Dieu et qu’on se retrouve dans l’obscurité, on croit que Dieu nous a abandonné ou n’est pas à nos côtés, on ne comprend plus. Quand cette situation nous arrive, souvenons-nous de Bartimée, qui était assis sur le bord du chemin et qui un jour s’est levé pour sortir de l’obscurité.
Et poussons comme lui, ce cri humble vers celui qui passe et qui s’arrête, pose son regard sur nous, et nous dit “que veux-tu que je fasse pour toi ?”.
Il y a peut-être encore une partie de nous qui ne veut pas voir, qui ne croit pas que Dieu nous aime, qu’Il veut nous libérer, nous guérir.
Il suffit juste pourtant de prononcer ce nom qui signifie « Dieu sauve« . Alors, Jésus lui-même passe, car ce nom c’est ce Dieu fait homme qui est venu pour que l’homme change son regard sur son Père.
Tout à l’heure, quand nous avancerons vers Jésus le Christ pour communier à son amour, nous serons comme le dit Jérémie comme une « grande assemblée qui revient » vers son Dieu et qui redit à Jésus cette prière du coeur « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi !« .
Parfois, nous n’osons même plus demander. Alors il faut que quelqu’un nous dise “Confiance, lève-toi, il t’appelle”.
Pour terminer l’Évangile nous dit que l’homme qui a retrouvé la vue, “suivait Jésus sur le chemin” alors qu’il était assis au départ. Il est devenu disciple du Christ, et à son tour, il pourra aller lui aussi témoigner de ce qu’il voit maintenant grâce aux yeux de l’Esprit Saint et travailler à sa vigne.
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.