Première lecture : « La prière du pauvre traverse les nuées » (Si 35, 15b-17.20-22a)
Deuxième lecture : « Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de la justice » (2 Tm 4, 6-8.16-18)
Evangile : « Le publicain redescendit dans sa maison ; c’est lui qui était devenu juste, plutôt que le pharisien » (Lc 18, 9-14)
Vous avez tous déjà construit des châteaux de sable sur la plage.
Et le grand jeu des enfants c’est de lutter contre les vagues qui viennent se fracasser sur leur édifice jusqu’à ce que ce ne soit plus possible.
Il arrive un moment où, lorsque la mer se retire, il ne reste plus aucune trace des donjons et des fossés. Quel enfant n’a pas fait un jour cette expérience d’humilité face à ce qui le dépasse ?
Et bien, sur le chemin qui mène à Dieu, il y a un peu de cela.
« Celui qui s’abaisse sera élevé. Celui qui s’élève sera abaissé. » nous dit Jésus.
Il a fallu que Jean le Baptiste accomplisse ce travail de conversion avant la venue de Jésus :
“Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées.” (Luc 3, 5)
Oui parce que, quand on commence à faire de “bonnes actions”, à se donner, on peut assez vite attraper la grosse tête en raison du retour reconnaissant ou admiratif que les gens nous donnent. Et alors on a vite fait d’oublier Dieu et de se regarder le nombril, comme le pharisien dont parle Jésus. On est tout fier du petit château de sable ou de la tour de Babel qu’on a construit au dedans.
Même une personne généreuse comme sœur Emmanuelle exprimait cela dans son livre intitulé “Vivre, à quoi ça sert ?”, je la cite :
Tant de mes actes de charité n’étaient que préoccupation de ma propre croissance, souci de mon apparence. J’ai tant cherché, par les œuvres de mon esprit et de mes mains, à devenir … un modèle. Ah oui, comme l’ego se glisse subtilement, comme le ver dans le fruit, au cœur de nos plus hautes aspirations”. (voir page 109 du livre)
A contrario, par peur, par lâcheté, une personne peut se retrouver prise dans un engrenage d’événements qu’elle ne maîtrise plus. Elle finit par se retrouver méprisée des autres et en vient alors à se mépriser elle-même.
Imaginez un publicain au temps de Jésus : La personne est un collecteur d’impôts (donc déjà à la base, pas le genre de personnes appréciée du plus grand nombre) et en plus la c’était pour le compte de l’ennemi envahisseur !
Alors, heureusement, le Seigneur lui ne regarde pas que les apparences. Il regarde ce qu’il se passe au fond du cœur de chacun.
Quelle que soit notre situation, Il veut faire grandir notre capacité d’aimer, d’être libre et dans la joie. Mais on ment aux gens en leur faisant croire que cela s’obtient sans faire un travail sur soi et qu’on peut faire ce travail sans l’aide de Dieu (les fameuses techniques actuelles de « développement personnel« ).
Alors oui, ce travail d’abaissement, c’est souvent douloureux et violent. Car il vient taper notre ego comme des vagues qui viennent frapper les rochers.
J’en ai fait l’amer expérience : une des prières les plus impactantes que vous pouvez faire à Jésus c’est « apprends-moi l’humilité ». Je peux vous garantir que le Seigneur vous prend au mot et il dit « chiche ! »
Et alors c’est une tempête avec des vents de force 10 qui vous tombent dessus.
A consommer avec modération ! Ou alors, comme Ste Thérèse de Lisieux, prenez plutôt la petite voie que l’autoroute, celle qui vous apprend l’humilité dans les petits gestes anodins de la vie quotidienne. C’est le travail de toute une vie.
Les pères de l’église l’ont très vite remarqué : de toutes les vertus, celle qui vous ouvre le plus sûrement les portes du Royaume c’est l’humilité, la pauvreté du cœur.
C’est la raison pour laquelle Jésus le cite en premier dans son discours des béatitudes.
« Heureux les pauvres de cœur, le royaume des cieux est à eux. »
La pauvreté du cœur, ce n’est pas qu’une question de possession matérielle. C’est la pauvreté de celui qui a soif d’être aimé, comme cette Samaritaine à qui le Christ disait : “donne moi à boire” (Jn 7, 4). Le Christ a soif de nous aimer, mais cet amour n’est pas aimé.
Alors aujourd’hui si nous sommes aimés et admirés de tous, peut être pouvons-nous faire l’effort d’aller vers ceux qui sont méprisés de tous, nous demander qui sont les publicains qui nous entourent, que nous jugeons un peu trop vite.
A contrario, si nous nous sentons misérable, ne restons pas enfermés dans cette culpabilité comme ce publicain qui “se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel”, mais regardons notre petitesse en face et crions vers Dieu pour qu’il vienne au secours de notre faiblesse.
Alors nous pourrons vivre ce que certains appellent “La deuxième conversion” : celle où on fait l’expérience du par-don, de la miséricorde infinie de Dieu malgré nos obscurités, nos infidélités. La seconde conversion, c’est celle où on se laisse regarder par le Christ en toute vérité, sans chercher à se mentir à nous même et à lui mentir.
Après cette deuxième conversion, nous pouvons nous ajuster à la volonté de Dieu car nous lui laissons de la place dans nos cœurs. Alors nous devenons peu à peu, vague après vague, des justes au sens où l’entendaient les juifs, à l’image et la ressemblance de Dieu.
Oui, “le Seigneur entend la prière du pauvre”. Et il ne le laisse pas seul avec sa pauvreté. Il recouvre sa honte de son manteau d’amour (cf le vêtement blanc reçu à notre baptême). Il le relève et lui dit : maintenant que tu reconnais ta pauvreté, soit miséricordieux vis à vis de la pauvreté de tes frères et sœurs. Mais ne t’attarde pas sur ces pauvretés qui t’attristent et contemple l’amour infini du Père pour toi et pour tous ses enfants.
Alors, tu feras tiennes ces paroles du psaume 33 et louer Dieu :
Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m’entendent et soient en fête !
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.