Première lecture : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute » (1 S 3, 3b-10.19)
Deuxième lecture : « Vos corps sont les membres du Christ » (1 Co 6, 13c-15a. 17-20)
Evangile : « Ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui » (Jn 1, 35-42)
Les textes d’aujourd’hui décrivent quatre appels différents:
Samuel au temple, les 2 premiers disciples appelés par Jésus, puis l’appel de Pierre.
Le jeune Samuel, dans la bible, est un personnage qu’on aime bien.
Il est jeune, et on imagine ce petit bonhomme
un peu perdu dans le grand temple de Silo, au service du vieux prêtre Eli.
(Au passage, je vous rappelle de ne pas confondre ce prêtre Eli
avec le grand prophète Élie, au temps du roi Akhab et la reine Jezabel.)
L’histoire se passe dans la nuit. On peut essayer d’imaginer la scène.
Le vieux Eli a peut-être un sommeil compliqué : Est-ce qu’il ronfle ? Est-ce qu’il bouge la nuit ? Est-ce qu’il grince des dents ? Est-ce qu’il fait des rêves ou des cauchemars ?
Dans la nuit souvent, il appelle Samuel, et celui-ci doit répondre immédiatement.
Alors le Samuel a le sommeil léger, inquiet. Il écoute, et au moindre bruit il accourt.
Mais, il est trop stressé, et au lieu de répondre aux appels, il réveille le vieux prêtre pour rien.
Alors au bout de trois fois, le prêtre lui dit :
si tu entends ce bruit, au lieu de me déranger, tu n’as qu’à faire ta prière…
On ne peut pas savoir quel était l’intention précise d’Eli,
mais le jeune Samuel a été totalement sincère dans sa prière, et sa prière a été exaucée.
C’est donc une histoire bien humaine, mais un vrai appel de Dieu
et une belle réponse sincère de Samuel dont toute le peuple de la Bible a hérité.
L’appel des 2 disciples est raconté dans l’Évangile de Jean, juste après le récit du baptême.
L’un des deux disciples est André, et l’autre n’est pas nommé.
Peut-être s’agit-il du « disciple que Jésus aimait » :
Ce disciple nous est souvent donné en exemple, il serait un peu comme nous.
L’appel de ces 2 disciple est racontée en une succession d’étapes.
1-Tout d’abord ils sont avec Jean-Baptiste. On ne sait pas très bien pourquoi.
On imagine qu’ils ont été attirés par ce prophète du désert.
Ils se questionnent sans doute sur les paroles de cet homme qui semble inspiré par Dieu.
Ils sont là autour de Jean-Baptiste au moment où Jésus passe.
C’est un peu les hasards de la vie, mais probablement que Dieu provoque les hasards.
2- Jean-Baptiste saisit le hasard : il désigne Jésus, et il le présente comme « l’Agneau de Dieu ».
3- Alors il se passe dans leur vie à tous les 2, un passage, un premier revirement.
Ils suivent Jésus. Commence alors un dialogue, des questions :
« Que cherchez-vous ? » « Ou demeures-tu ?« . Réponse : « Venez et vous verrez »
Pas de promesses : vous verrez ce que vous saurez voir. Si vous êtes prêts à voir, vous verrez…
L’évangéliste nous dit qu’ils virent et restèrent auprès de lui.
La 1° fois ils ont suivi, à cause de Jean-Baptiste. La 2° fois ils suivent à cause de Jésus lui-même.
C’est la deuxième fois que les deux disciples s’engagent.
Le récit d’aujourd’hui en reste là, dans ce 1°chapitre de l’Évangile de Jean.
4- Mais il y a une suite à l’histoire. A la fin de l’Évangile de Jean, au chapitre 20 (il y en a 21) :
quand Pierre et le « disciple que Jésus aimait » entrent dans le tombeau vide du Christ ressuscité.
L’évangéliste nous dit de ce disciple : « il vit et il crut. »
En quelque sorte, il a fallu tout l’Évangile
pour que ce disciple passe du stade d’appelé, à une foi totale et profonde.
Bien sûr, pour nous, c’est très rassurant pour nous, ça nous laisse un peu de marge…
Enfin, il y a un 4° appel dans cet évangile : celui de Pierre qui est encore bien différent.
1- André, l’un des deux premiers disciples, a raconté son histoire à son frère Simon.
2- Simon s’intéresse à l’affaire. Il vient et il rencontre Jésus.
Mais c’est Jésus et pas Jean Baptiste :
3- Son appel en direct par Jésus fait un effet immédiat, Pierre est immédiatement conquis.
Jésus l’appelle aussitôt vers une grande mission, au point même de lui changer même son nom.
Nous avons entendu 4 histoires d’appel, et 4 histoires différentes.
Il n’y a pas de règle, pas de passage obligé, Dieu se révèle à chacun
en fonction de son histoire, dans sa situation particulière, en s’adaptant à sa psychologie.
Du coup, je vous raconte une histoire personnelle, concernant l’appel au diaconat.
J’ai été interpellé d’abord par le curé de la paroisse de l’époque.
Il m’a convoqué, avec Christine, et nous ne savions pas pourquoi.
Il m’a posé la question : est-ce que ça t’intéresserait de réfléchir au diaconat permanent ?
Du coup, insomnie pendant un mois. Puis nous avons donné notre accord pour « y penser ».
Cet accord nous a emmené vers une réflexion en Eglise
avec des étapes diocésaines, des étapes paroissiales, des enseignements, des cours.
Toute une maturation, tout un chemin, tout un discernement.
Mais ce n’était à ce stade qu’une interpellation,
Jusqu’à un jour, l’appel officiel de l’évêque qui appelle au diaconat permanent.
Cette histoire personnelle ne concerne que moi. Chaque diacre raconterait l’histoire autrement.
Mais aussi chaque prêtre, et surtout chaque chrétien. Nous sommes chacun appelé.
Mais comment sommes-nous appelés chacun ?
Dans la Bible, chacun est appelé « par son nom », donc personnellement, chacun différemment.
Par chance, tous les chrétiens ne sont pas tous appelés à être diacre, prêtre, évêque ou pape.
Par chance, tout le monde n’est pas appelé à faire de la catéchèse en paroisse, ou de l’accompagnement des personnes en deuil, ou de l’enseignement au séminaire.
Mais surement, chacun est appelé dans son histoire, dans sa particularité, dans ses capacités, selon ce qu’il est, pour le bien du monde.
Alors on peut se poser quelques vraies questions :
Comment et où Jésus nous appelle-t-il chacun aujourd’hui ?
Pour Samuel, on pouvait se questionner sur les intentions du vieux prêtre Eli, mais celui-ci a été, plus ou moins volontairement, le relai d’un vrai appel profond de Dieu pour Samuel.
Donc les chemins du Seigneur sont parfois très courbes…
Mais dans le discernement et la prière, l’appel peut être entendu dans toute sa profondeur.
Mais il y a aussi l’autre question : comment j’interpelle autour de moi au nom de la foi ?
Nous ne sommes que des relais bien faibles, sûrement pas mieux que le vieux prêtre Eli.
Mais les chemin de Dieu passent aussi par notre fragile humanité.
Pour Samuel, il est appelé dans la nuit.
Il y a aussi la nuit des interrogations, la nuit des inquiétudes, la nuit des insomnies.
C’est dans cette nuit-là que Dieu nous parle. À chacun différemment, à chacun de façon adaptée.
Alors, secoué comme Samuel dans la nuit, nous sommes appelés à dire :
« Parle seigneur, ton serviteur écoute. »
Alors, comme nous a dit l’Évangile la semaine dernière : nous serons dans la joie.
Parce que c’est d’abord à cela que nous sommes tous appelés : nous sommes appelés à la joie !
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.