Première lecture : « Il jugera les petits avec justice » (Is 11, 1-10)
Deuxième lecture : Le Christ sauve tous les hommes (Rm 15, 4-9)
Evangile : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche » (Mt 3, 1-12)
« Engeance de vipères », dit Jean-Baptiste aux pharisiens et aux sadducéens.
Personnellement, je ne suis ni pharisien ni saducéen, donc pas trop concerné par cette injure. Mais Jean-Baptiste a la dent dure, il est vraiment de mauvaise humeur, et il continue :
– « déjà la cognée se trouve à la racine des arbres » (l’arbre, c’est peut-être nous…)
– « tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeter au feu »
– « quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas »
Jean-Baptiste est un mauvais caractère. Il nous colle une ambiance de destruction pénible.
Mais la lecture directe serait contradictoire avec ce que nous connaissons de Dieu dans la Bible :
un Dieu essentiellement de Miséricorde.
Il faut donc travailler sur ce texte pour le comprendre. Je me suis arrêté sur cette vipère.
Le serpent nous renvoie au 1er Testament dans le livre de la Genèse.
Le serpent dit à Adam et Eve de manger le fruit défendu.
Du coup, le serpent subit la malédiction de Dieu :
il rampera, on lui marchera dessus, et il nous mordra au talon.
On retrouve le serpent dans l’apocalypse, où il est identifié au dragon :
le mal lui-même, le péché, tout ce qui nous fait mal, et qui nous fait du mal.
En continuant sur cette histoire de serpent, dans la 1° lecture :
Isaïe décrit un monde merveilleux : le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra,
et sur le trou de la vipère l’enfant étendra la main.
Isaïe explique le sens : il n’y aura plus de mal ni de corruption.
C’est la fin de la malédiction de Dieu sur le serpent, la fin de ce qui nous fait mal .
C’est un beau poème sur l’espérance, nous signifiant la fin du péché.
Malheureusement, on comprend vite que ce n’est pas pour tout de suite :
un coup d’œil sur le monde d’aujourd’hui suffit : on n’y est pas encore !
Il faut attendre ce temps merveilleux. D’ici là, c’est la place maintenant de l’espérance.
C’est le sens de ce temps de l’Avent : Nous sommes dans l’attente.
Nous célébrons cette attente parce que c’est une belle disposition spirituelle : l’Espérance.
Dans la deuxième lecture, à cette espérance, Paul ajoute même la persévérance :
Ce n’est pas tout de suite et ce n’est pas facile.
Question : on attend quoi et comment ?
À quoi sert notre espérance ? Qu’est-ce qu’on fait pendant cette attente ?
Jean-Baptiste parle de « conversion ». Prendre le temps de se tourner vers Dieu.
Se retourner spirituellement, mais avec le risque de tourner en rond.
De dire toujours la même chose, ne pas avancer vraiment, prendre une mauvaise direction.
Pour prendre la bonne direction, on a besoin d’un guide.
Dans la première lecture, Isaïe nous fait la description d’un guide, le messie, un nouveau David,
un guide qui va venir. Aujourd’hui, nous lisons là une annonce de la venue de Jésus Christ.
C’est lui le grand guide.
Dans la seconde lecture, Paul précise comment faire cette conversion à la suite du Christ :
« Accueillez-vous donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueilli ».
Dans l’évangile, Jean-Baptiste nous annonce aussi Jésus-Christ.
Il précise bizarrement : « Je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. »
Retirer les sandales, c’est le geste de l’épouse qui accueille le mari qui rentre le soir.
On n’insiste pas, c’est évidemment un contexte de l’époque.
Monsieur a fait des tas de choses importantes, et madame s’est contentée de :
faire les courses, le ménage, la vaisselle, la cuisine, s’occuper des enfants.
Mais, dans ce contexte d’époque, Jean-Baptiste utilise cette image pour décrire un état d’esprit :
Celui du service. Comme un serviteur qui accueille en toute humilité, servir en s’abaissant.
Accueillir comme nous le propose Paul, ou servir, comme le propose Jean-Baptiste,
voilà des dispositions d’esprit qui permettent de se convertir, de se mettre à la suite du Christ.
Accueillir et servir, on y est très sensible dans l’association « Accueillir et Partager ».
Mais ici, l’accueil et le service nous sont proposé ici comme des chemins de conversion.
Dans ma naïveté, pour préparer cette célébration, j’avais demandé
aux membres d’Accueillir et Partager de me raconter quelques histoires,
pour dire comment ils témoignent de leur foi, auprès des personnes qu’ils aident.
Silence poli. J’ai bien compris que j’avais fait une bourde.
Et on comprend bien cette tension qu’il y a entre servir efficacement et utilement, d’une part,
et faire du prosélytisme à tout-va d’autre part, ce qui serait contraire à la vérité du témoignage.
Parce qu’on peut témoigner de sa foi, sans discours, en disant qu’on est une association paroissiale, parce qu’on reçoit les personnes simplement au presbytère.
Et parfois, il ne faut surtout rien dire à ce sujet, seule façon d’accueillir l’autre qui est différent.
C’est vraiment difficile de témoigner en vérité, dans la justesse, sans créer de malaise,
parfois juste une attitude, dans la bienveillance. Mais parfois, il se passe quelque chose.
Et ça nous éclaire sur toutes les fois qu’on a l’impression qu’il ne s’est rien passé.
Un membre de l’équipe qui s’occupe des meubles à « Accueillir et Partager »
a fait ce témoignage que je vous lis :
« Je garde une forte impression de ma rencontre avec un jeune iranien dont la première question fut : « Mais pourquoi faites-vous cela ? ». Ce fut l’occasion d’un échange intéressant sur nos religions respectives. Il est même venu participer à quelques tournées en attendant de trouver un emploi.
Il y a aussi cette jeune maman comorienne, musulmane qui a fait des études en France dans des conditions difficiles, sans ressources car son statut de résidence ne lui donne pas accès aux allocations familiales. Nous lui avons porté des meubles, elle nous en a donnés. Après avoir décroché sa licence, elle se lance par correspondance dans un master en sciences des religions et des sociétés. Plutôt que de préparer un mémoire sur sa religion musulmane, elle choisit de creuser la religion catholique et est venue demander de l’aide à la paroisse. (Interrogée par téléphone elle accepte de reconnaître que notre contact l’a aidée à choisir la religion catholique comme sujet d’étude). »
Un autre membre a raconté à l’AG le moment où un chèque de prêt est donné à une personne en difficulté financière : « C’est le moment le plus «gratifiant» de cette action, celui où l’activité cesse de se résumer à un dossier que l’on étudie et à un chèque que l’on remet, mais prend soudain le visage d’une personne humaine avec ses réactions diverses, de la tristesse au sourire, de l’inquiétude au soulagement, du découragement à l’espoir, du silence aux remerciements. »
En ce temps de l’Avent, nous nous plaçons dans une disposition spirituelle d’espérance. C’est une attente dans la confiance, dans la foi : Oui, Dieu vaincra le mal, par la seule force de son amour tout-puissant. Alors, nous attendons comme cette personne qui reçoit de l’aide, comme elle, nous aussi nous passerons « de la tristesse au sourire, de l’inquiétude au soulagement, du découragement à l’espoir, du silence aux remerciements ». En nous plaçant dans cette disposition, nous pouvons déjà entendre que c’est bien de nous qu’il s’agit dans le psaume :
Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours
il aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie.
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.