Première lecture : Le Seigneur conclut une alliance avec Abraham, le croyant (Gn 15, 5-12.17-18)
Deuxième lecture : « Le Christ transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux » (Ph 3, 20 – 4, 1)
Evangile : « Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre » (Lc 9, 28b-36)
Ce texte de la transfiguration est un grand texte évangélique, bien connu.
Nous le lisons aujourd’hui dans le chapitre 9 de l’évangile de Luc.
Luc est toujours très descriptif, alors je vous propose de relire à la façon d’un peintre impressionniste, par des touches successives qui reconstituent un tableau.
D’abord un rappel : dans le chapitre 8, il y avait eu la résurrection de la fille de Jaïre,
en présence des mêmes trois disciples qu’on retrouve ici : Pierre Jacques et Jean.
Ils ont donc déjà été témoins que Jésus est maître de la vie, plus fort que la mort.
Ce chapitre- ci, le 9 commence par des questionnements d’Hérode, prince de Galilée :
Qui est Jésus ? Il ne sait que penser. « Qui est cet homme dont j’entends tellement parler ? ».
Cette question, c’est évidemment la nôtre, et Luc répond de plusieurs façons :
– par la multiplication des pains, dans ce chapitre 9 : Par Jésus, Dieu prend soin de son peuple.
– Puis Jésus demande à ses disciples : pour vous qui suis-je ?
Pierre lui fait alors sa profession de foi : « tu es le Messie de Dieu ».
Jésus a besoin alors d’expliquer que le Fils de l’homme doit souffrir,
qu’il sera rejeté, tué et puis il ressuscitera.
Il ajoute que ceux qui veulent le suivre doivent prendre leur croix.
Tout cela est évidemment impossible à comprendre avant la passion.
En 3° proposition de réponse, 8 jours après cette profession de foi de Pierre,
Jésus emmène les trois disciples, ceux qui ont assisté à la résurrection de la fille de Jaïre.
Il les emmène sur une haute montagne, et il est transfiguré.
À vrai dire, dans le texte de Luc, le mot transfiguré n’est même pas écrit. Là où les deux autres évangiles synoptiques (Marc et Mathieu) disent que Jésus fut transfiguré, Luc écrit seulement : « pendant qu’il priait » (visage, vêtement). Pour Luc, c’était une équivalence.
Voilà une remarque qui nous concerne, nous qui souhaitons suivre le Christ.
Nous pouvons nous dire que dans (par ?) sa prière, Jésus est transfiguré, configuré à Dieu. Dans sa prière, Jésus participe totalement à la vie divine, et il resplendit de la gloire de Dieu.
Pour nous qui avons du mal parfois à prier pauvrement, constamment dérangés
par les distractions de nos pensées, voilà un chemin qui nous est présenté pour suivre le Christ
et être éclairés par Dieu dans nos prières : Dieu nous configure à lui dans la prière…
Pendant cette transfiguration, deux hommes s’entretiennent avec lui : Moïse et Élie.
L’un et l’autre représente la loi et les prophètes. Mais Jésus est au centre du récit.
Jésus est au centre de la gloire, pour signifier qu’il accomplit la loi et les prophètes.
Dans la lignée de cette histoire juive, vient cette histoire de tentes proposées par Pierre.
Nous sommes dans la culture juive, et les tentes nous évoquent la fête de Soukkot.
La fête des tentes qui est célébrée en automne, cette année du 13 au 20 octobre 2019.
C’est la commémoration des tentes de l’exode dans le désert avec Moïse.
Pour nous, la tente du Christ aujourd’hui, c’est le tabernacle, et c’est notre cœur.
Mais c’est pour cela que Pierre ne peut pas comprendre. Il a une excuse :
il ne connaît pas le récit de la passion et de la résurrection.
Ce n’est qu’après la passion, le reniement, la résurrection, la Pentecôte, seulement après tout cela, il pourra entrer dans la compréhension du Christ, et suivre le Christ pleinement.
Pour nous, dans nos chemins de carême, cette incompréhension de Pierre nous incite à la fidélité : dans son incompréhension, Pierre a continué d’être fidèle à son ami, jusqu’à la limite de ses propres forces, c’est-à-dire presque jusqu’au bout.
Après cette rapide présentation rapide de ce texte, arrêtons-nous sur 2 points de ce texte :
La lumière, l’incompréhension de Pierre, et la montagne.
1) La lumière :
C’est le thème choisi pour la feuille de messe, par l’équipe liturgique.
Cette équipe était un peu déçu, trouvant qu’il n’y a pas assez d’évocation de la lumière dans le texte de Luc, alors qu’elle est beaucoup plus marquée dans le texte de Mathieu ou de Marc. Luc évoque une blancheur éclatante, et la traduction littérale serait plutôt une blancheur fulgurante : blanc comme la lumière de l’éclair.
Rappelons-nous que ce vêtement lumineux blanc fait appel à des références bibliques.
Connues des juifs. En quelque sorte, Jésus est revêtu de la gloire divine.
Il participe à l’éclat du Dieu vivant, il est élevé à sa « dignité suréminente ».
Pour nous chrétiens, c’est déjà la gloire pascale, par anticipation.
Ce vêtement blanc de Jésus à la transfiguration nous sera évoqué par saint Paul
Puisque nous voulons suivre le Christ il nous dit, par exemple dans sa lettre aux Galates :
« Vous tous qui avait été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ. » (Gal 3.27).
J’ai mis sur moi ce vêtement blanc.
Mais ce blanc, ce n’est pas l’habit ni du prêtre ni du diacre,
c’est bien l’habit du baptisé, qui est blanc comme le Christ à la transfiguration.
(L’habit du diacre, c’est seulement l’étole…)
2) La montagne :
Je voudrais terminer cette réflexion par la première phrase que nous avons entendue :
« Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier. »
J’ai besoin d’entendre ce commencement. Parce que tout commence par Jésus.
C’est Jésus qui prend avec lui les disciples : D’abord, Jésus appelle.
Et j’ai aussi besoin de ressentir cette confiance des disciples envers Jésus,
une confiance telle que Jésus les emmène sur une montagne, simplement pour prier.
Ils ne savent pas où ils vont, mais puisqu’ils vont avec Jésus, ils le suivent. Je suis sûr qu’ils suivent par confiance. Ils vont dans une montagne, un chemin qui monte. C’est une vraie démarche du corps et de la pensée. Mais aussi une démarche du cœur, avec Jésus.
Le Mont-Thabor en Galilée est vraiment haut perché, difficile, peu de gens vont à pied, beaucoup vont en car. Les disciples marchent sur ce chemin difficile, par amitié pour ce Jésus qu’ils aiment. J’ai entendu plusieurs fois notre évêque dire ceci : « ce n’est pas parce que le chemin monte et qu’il est difficile, que c’est le mauvais chemin ».
La montagne c’est le lieu de la rencontre avec Dieu.
Le mon Sinaï où Moïse parle à Dieu, la montagne de Sion avec le temple de Jérusalem,
Le Mont Horeb, le mont Carmel, ou encore la petite proéminence du calvaire.
Ce sont autant de chemins qui montent, comme des pèlerinages vers la lumière de Dieu.
Nous en sommes convaincus, Jésus nous appelle chacun à rejoindre nos sommets.
Alors, dans ce temps de carême, dans nos démarches personnelles de conversion,
demandons à Dieu la force de le suivre sur nos chemins qui montent.
Pour que nous soyons configurés au Christ, lui-même configuré à Dieu, dans la lumière.
alors comme dit Saint-Paul dans la 2° lecture :
« Il transformera nos pauvres corps en l’image de son corps glorieux. »
Voilà pourquoi nous chantons : « le Seigneur est ma Lumière et mon salut »
(1° phrase du psaume et titre de la feuille)
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.