Première lecture : « Si le méchant se détourne de sa méchanceté, il sauvera sa vie » (Ez 18, 25-28)
Deuxième lecture : « Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus » (Ph 2, 1-5)
Evangile : « S’étant repenti, il y alla » (Mt 21, 28-32)
Vous l’avez entendu à la télévision cette semaine, ce n’est donc plus un mystère.
Le premier ministre, Jean Castex l’a dit devant les journalistes, et devant la France :
Il n’a pas téléchargé l’application stop Covid. « Faites ce que je dis, pas ce que je fais. »
Le chef du gouvernement ne fait pas ce qu’il dit.
Peut-on reprocher aux Français l’absence d’obéissance.
Et en même temps, peut-on reprocher aux Français d’être Français.
L’obéissance n’est pas l’apanage du peuple français.
Je me souviens d’une discussion avec un militaire au sujet de l’obéissance.
Je me demandais comment on peut obéir à un ordre qui risque de nous amener à mourir.
Mon ami militaire répondait que l’obéissance est fondée sur une confiance qui se construit.
Si les ordres sont habituellement associés à une relation, à des explications,
si peu à peu dans cette relation d’obéissance, s’introduit la notion de confiance,
alors viendra un moment où le militaire pourra être amener à obéir à un ordre difficile,
en prenant des risques pour lui-même, mais dans la confiance.
L’obéissance est le thème des lectures d’aujourd’hui, et en particulier l’Évangile :
l’un des deux fils dit qu’il va obéir, et il n’en fait qu’à sa tête, l’autre refuse puis se soumet.
L’obéissance est un thème compliqué pour notre psychologie moderne.
Peut-on obéir librement ? Est-on libre une fois qu’on a choisi d’obéir ? Jusqu’où obéir ? L’obéissance est un thème central de la Bible.
La Bible commence par la désobéissance d’Adam et Eve.
Le premier couple humain désobéit à Dieu pour essayer de devenir égal à Dieu.
On connaît la suite : au lieu libres et égaux à Dieu, ils deviennent esclaves du péché.
C’est l’histoire du peuple des hébreux puis des juifs, à l’image de toute notre humanité.
Nous sommes enfermés dans la désobéissance, esclave du péché sans pouvoir nous en sortir,
Nous sommes incapables d’obéir à Dieu, sans son aide.
La loi de Dieu est donnée aux hommes pour qu’ils grandissent dans la joie et la liberté.
La fidélité à cette loi divine n’est possible que dans une libre adhésion à la Parole de Dieu :
non pas une soumission aveugle, mais une démarche d’amour et de confiance.
Il s’agit d’obéir par amour. Faire de notre vie un service de Dieu pour entrer dans sa joie.
Par Jésus, nous sommes invités à une nouvelle relation à Dieu, à la suite du Christ.
Le modèle de l’obéissance à Dieu, c’est Jésus lui-même.
Cette obéissance est décrite dans l’hymne aux Philippiens de la2° lecture.
C’est un hymne magnifique, sans doute plus ancien que la lettre aux philippiens elle-même,
Peut-être utilisé par les premiers chrétiens dans la liturgie
et reprise par Paul dans cette lettre
C’est un texte puissant, poétique. C’est l’un des plus anciens credo de l’église chrétienne
Qui affirme le fondement de notre foi chrétienne : « Jésus-Christ est le Seigneur. »
Mais cette seigneurie n’est acquise qu’au prix d’un dépouillement total jusqu’à la Croix.
L’élévation du Christ en Seigneur est fondée sur son abaissement.
D’abord le Christ prend la condition de serviteur.
On se souvient du texte étonnant dans le livre d’Isaïe évoquant le serviteur souffrant.
L’hymne affirme que c’est lui, le Christ, qui est le serviteur évoqué par le prophète.
Jésus prend la condition d’homme semblable aux hommes, reconnu comme un homme
Il est présenté comme l’homme fondamental, comme Adam, créé à l’image de Dieu.
Par cet abaissement, le Christ est assimilé à l’humanité entière.
Le texte dit que Jésus s’est anéanti prenant la condition de serviteur.
Le mot traduit par anéanti vient du grec et dit plutôt que Jésus « se vide de lui-même. »
C’est le verbe grec Ekenosen, qui a donné le mot français kénose, utilisé en théologie.
La kénose des théologiens correspond à ce que l’apôtre Paul appelle le mystère de la croix,
c’est à dire à la fois cet abaissement de Jésus qui accepte la mort sur la croix,
mais aussi son exaltation en Seigneur.
Il faut préciser cet abaissement : L’humilité est un abaissement accepté.
Mais il n’y a pas de vraie humilité sans risque d’humiliation.
Comme si l’humiliation subie valide que l’humilité n’est pas feinte.
Parce qu’il arrive qu’on fasse semblant d’humilité, mais sans prendre de risques.
Or il n’y a pas d’amour sans risque, et pas d’humilité sans risque d’humiliation.
L’abaissement de Jésus va jusqu’au scandale de la croix : il a pris ce risque, sans illusion.
C’est une humiliation inacceptable que Jésus a envisagée et qu’il accepte par amour.
Cette humiliation inacceptable démontre
que l’amour de Dieu en Jésus, pour l’humanité, est total.
Ce scandale de l’humiliation de la croix est fondamental dans la prédication de Paul.
Oui, Jésus devenu semblable à Adam, semblable à nous, est capable d’un amour pareil.
En Jésus, par Jésus, nous apprenons que nous sommes capables, par lui,
d’un amour incroyable.
Alors Dieu élève Jésus au-dessus de tout : Jésus est « exalté » (bible de la Liturgie).
Dans la bible de Chouraqui, Dieu l’a « surexalté ».
Dans la TOB, Dieu l’a « souverainement exalté ».
C’est une renaissance de Jésus- homme à la vie divine.
Comme à un nouveau-né, un nom lui est donné : Jésus-Christ.
Un nom dans la Bible, c’est une existence, un titre, une dignité,
une présence auprès de Dieu.
Le nom de Dieu dans la Bible du premier testament est imprononçable par les juifs.
Voilà qu’avec Jésus, lui qui s’est fait homme, son nom devient prononçable.
Il se fait proche de nous même par son nom : Jésus-Christ.
Comme la possibilité de renaître à la vie divine est ouverte à un homme, Jésus lui-même,
alors cette possibilité nous est ouverte à tous par Jésus.
C’est une naissance qui nous est proposée à chacun.
Les mot foi et confiance sont des synonymes étymologiquement.
Notre foi nous met dans une relation de confiance avec le Dieu le Père, à la suite de Jésus.
Cette confiance en Dieu nous permet de comprendre
que l’obéissance à la Loi d’Amour
est une loi de liberté qui fait grandir.
Cette liberté nous invite à l’humilité comme le Christ, pour le bien des hommes.
Nous ne sommes pas capables de sauver toute l’humanité.
D’ailleurs c’est inutile, le Christ s’en est chargé.
Nous sommes capables de fraternité, d’amitié, d’assistance envers ceux qui nous entoure.
Et il faudrait que la qualité de notre présence auprès des autres, notre charité
témoigne de la lumière de l’amour de Dieu en nous,
cette lumière que nous voyons si mal.
Comme dit l’apôtre Paul : « que chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même, mais aussi des autres. Ayez en vous les dispositions que l’on doit avoir dans le Christ Jésus. »
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.