Voilà deux personnes dans des situations bien différentes :
Un pauvre malade, et un riche en pleine forme (du moins au début de l’histoire !)
En son temps, Coluche avait clairement choisi son bord :
« Je préfère être riche et en bonne santé que pauvre et malade ! »
Si vous cette parabole voulait nous convaincre de l’inverse, il y a pas mal de travail !
Heureusement, une parabole est surtout une fable qui vise à une morale.
Le pauvre ne nous est pas donné comme modèle.
La fable s’attarde surtout sur le cas du riche : C’est lui qui agit, c’est lui qui parle.
Il n’a pas de nom. Dans la Bible, les gens sans nom sont nos semblables, nos miroirs…
Regardons un peu comment le riche nous est décrit : bien vêtu, il a une vie facile et joyeuse. On ne nous dit pas qu’il joue au milliardaire.
Je ne sais même pas s’il s’est aperçu qu’il était riche !
Nous connaissons tous beaucoup de gens vêtus très correctement,
qui mangent tous les jours à leur faim, sans jouer aux riches. Sont-ils riches ?
Ils peuvent être considérés comme des riches par les gens qui sont à la rue.
Ils peuvent se dire qu’on est toujours plus riche ou plus pauvre que quelqu’un d’autre.
Donc, ce qui caractérise ce riche là, ce n’est peut-être pas sa richesse.
Ce qui importe dans la parabole c’est l’indifférence de ce riche, son aveuglement.
Il ne voit pas le pauvre. Ni pendant sa vie terrestre, ni après la mort.
Même en enfer, il ne s’intéresse qu’à Abraham qui est loin,
et il ne dit pas un mot au pauvre dont l’histoire dit qu’il est tout près de lui.
C’est cet aveuglement qui fait qu’il est coupable.
Ce qui lui manque, c’est bien un regard, et même plutôt un cœur qui sait voir.
Un cœur juste qui va au-delà de lui-même, de ses amis, de ses propres préoccupations. Un cœur ouvert pour des personnes qui lui sont proches et qu’il ne voit pas.
Arrêtons-nous à cette leçon sur l’indifférence et l’aveuglement coupable.
La richesse serait-elle si coupable, si elle était pondérée par une responsabilité.
Le pouvoir de l’argent n’est pas une liberté gratuite : c’est une responsabilité.
Toute la difficulté vient de ce que le pouvoir et la richesse endorment la responsabilité. Il faudrait être riche, et garder un esprit de pauvre.
Difficile pour le riche de passer par la porte étroite ! Ce n’est pas un chemin facile.
Voilà une piste de réflexion que nous propose cette parabole.
Ces notions de richesse, d’aveuglement et de responsabilité font le lien entre
la parabole du riche et de Lazare et le thème de notre célébration :
l’attention à porter à la planète, à la sauvegarde de la maison commune.
C’est bien la même histoire : sommes-nous conscients d’être riche de notre planète ?
Sommes-nous bien conscients d’être parfois les acteurs d’une injustice
par rapport à d’autres auxquels nous laissons, nous laisserons,
une planète souillée, appauvrie, abîmée par notre conduite aveugle.
Quelques exemples à propose de cette richesse :
Une requête sur un moteur de recherche électronique produit 10 g de gaz carbonique.
Petit calcul :
Un courrier électronique de 1 Mo adressé à une personne produit 19 g de CO²
Le même courrier électronique pour 10 personnes en produit 75 g,
et pour 100 personnes : 615 g.
Sans compter l’éventuelle impression que chacun peut faire du courrier électronique.
Une entreprise de 100 personnes qui produit 330 mails par jour de chacun 1 Mo
pendant 220 jours de travail par an produirait environ 13,6 t de CO² par an
uniquement pour les courriers électroniques.
Sans tenir compte de l’impression éventuelle des courriers reçus.
Cette même entreprise, si elle réduit le taux d’impression des courriers électroniques de 10 %, économise de 5 t de gaz carbonique par an,
l’équivalent de cinq aller-retour Paris New York.
Nous sommes riches et aveugles. L’indifférence n’est pas loin.
Nous sommes capable de produire des déchets sans nous en inquiéter.
Comme si la responsabilité était seulement ailleurs.
En réalité, nous sommes riches d’une nature fragile.
Pourtant, il n’y a pas de richesse sans responsabilité. C’est une leçon de cette parabole.
Souvenons-nous de Diaconia 2013: « Personne n’est si pauvre qu’il n’a rien à partager »
On pourrait paraphraser: « Personne n’est si pauvre qu’il peut être irresponsable ».
Notre richesse, quelle qu’en soit le niveau, nous impose des responsabilités :
à titre personnel, et à titre collectif.
Nous pouvons en profiter, égoïstement, et nous pouvons partager,
Nous pouvons préserver ou mieux encore, enrichir cette richesse commune
pour passer le relais à d’autres qui suivent.
Cette responsabilité se vit dans les petits gestes de la vie courante. :
comment je chauffe ma maison, comment que je me déplace, comment je gère mes déchets, comment je profite de mes vacances.
La responsabilité se situe dans les détails et dans les grandes actions collectives.
Finalement, nous sommes comme le riche de la parabole, et aussi comme le pauvre.
A la fois aveugles et indifférents, mais aussi fragile et dépendant.
Didier Brionne, notre ami franciscain était venu prêcher ici l’année dernière
autour de l’encyclique « Laudato si » et de Saint-François d’Assise.
La spiritualité de St François fait le lien entre ces deux thèmes :
Le respect de la nature et la pauvreté du cœur.
On ne peut pas s’intéresser à la nature et aux papillons sans être attentif à nos frères.
Les deux responsabilités sont étroitement liées. Même dans les détails.
Nous voilà invités à être moins aveugle, à changer de regard,
à voir avec un cœur juste. À ajuster nos actes et nos paroles.
Écoutons encore le psaume :
« Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles,
Le Seigneur redresse les accablés,
Le Seigneur aime les justes. »
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.