Première lecture : Contre ceux qui « achètent le faible pour un peu d’argent » (Am 8, 4-7)
Deuxième lecture : « J’encourage à faire des prières pour tous les hommes à Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés » (1 Tm 2, 1-8)
Evangile : « Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent » (Lc 16, 1-13)
L’histoire que Jésus raconte aujourd’hui aurait pu être racontée par Coluche.
“C’est l’histoire d’un mec” qui s’est fait licencier pour faute grave : il a dilapidé les biens d’un homme riche qui lui en avait confié la gestion.
Et comme le gars malhonnête est malin, avant de se faire dégager, il décide de faire un dernier coup : il investit dans un bien véritable et durable : l’amitié.
On pourrait penser que Jésus fait l’éloge de la malhonnêteté ici, car celui qui a trompé son maître achète en quelque sorte l’amitié des gens à qui il vient en aide.
En fait, il me semble que Jésus veut surtout insister sur comment chacun de nous peut utiliser ses talents autrement lorsque nous perdons quelque chose de matériel.
En effet, nous pouvons faire fructifier nos richesses et les utiliser pour faire du bien autour de nous, mais nous pouvons aussi utiliser nos pauvretés, nos pertes, comme une occasion de porter du fruit, de grandir d’un point de vue de l’attention aux autres.
Nous pouvons transformer une perte matérielle en un gain affectif, relationnel, spirituel.
Alors en écoutant cet histoire et aussi parce que depuis le 1er septembre nous sommes entrés dans le temps pour la création, je vous invite à relire ce passage de l’encyclique Laudato Si où François, le bien nommé, nous redit ceci, dans le paragraphe 222 qui introduit la 4ème partie intitulée “Joie et paix” :
222. La spiritualité chrétienne propose une autre manière de comprendre la qualité de vie, et encourage un style de vie prophétique et contemplatif, capable d’aider à apprécier profondément les choses sans être obsédé par la consommation. Il est important d’assimiler un vieil enseignement, présent dans diverses traditions religieuses, et aussi dans la Bible. Il s’agit de la conviction que “moins est plus”. En effet, l’accumulation constante de possibilités de consommer distrait le cœur et empêche d’évaluer chaque chose et chaque moment. En revanche, le fait d’être sereinement présent à chaque réalité, aussi petite soit-elle, nous ouvre beaucoup plus de possibilités de compréhension et d’épanouissement personnel. La spiritualité chrétienne propose une croissance par la sobriété, et une capacité de jouir avec peu. C’est un retour à la simplicité qui nous permet de nous arrêter pour apprécier ce qui est petit, pour remercier des possibilités que la vie offre, sans nous attacher à ce que nous avons ni nous attrister de ce que nous ne possédons pas. Cela suppose d’éviter la dynamique de la domination et de la simple accumulation de plaisirs.
A l’heure où on parle tant de la baisse du pouvoir d’achat, en le présentant comme une catastrophe, soucions-nous surtout du pouvoir d’aimer et de vivre en plénitude. Moins d’avoir, c’est vraiment plus d ‘être, plus de vie, plus de sens, plus de lien.
Il existe une croissance du cœur par la sobriété et cette sobriété n’est pas triste, bien au contraire, c’est une sobriété heureuse.
Il existe une forme de dépouillement choisi qui est richesse dans le royaume. Car Dieu, comme la nature, a horreur du vide et il veut venir faire sa demeure en nous si nous lui laissons de la place.
« Fais toi capacité et je me ferai torrent » dit Jésus à Ste Catherine de Sienne.
C’est le chemin qu’a suivi Jésus avec son Père. Sa richesse, c’est sa foi et son cœur. Sa pauvreté, c’est son abandon entre les mains du père et des hommes. Et il veut que nous marchions à sa suite.
C’est ce que nous rappelle l’introduction de St Paul que nous avons lue pour l’acclamation de l’évangile : « Jésus Christ s’est fait pauvre, lui qui était riche, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté. »
Ne nous y trompons pas. Ici bas, il y a un minimum vital nécessaire.
Lorsque la foule a faim, Jésus ne dit pas à ses disciples qu’ils peuvent les renvoyer sans manger.
Allez donc parler des bienfaits du dépouillement à quelqu’un qui n’a pas de quoi se loger dignement, pas de quoi se nourrir, pas de quoi se chauffer.
Jésus a lutté contre la misère, qui contrairement à la sobriété est une pauvreté, que l’on n’a pas choisie, qui opprime et qui détruit notre dignité.
Il s’est même identifié à ceux à qui il manque ce minimum vital : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mat 25, 40).
C’est la responsabilité de ceux qui exercent une autorité sociale de garantir ce minimum vital. Et St Paul nous invite aujourd’hui à prier pour eux. Tandis que le prophète Amos dénonce ceux qui sont corrompus et qui écrasent le malheureux. Les « enfoirés » dont parlait Coluche lorsqu’il a créé les restos du cœur. Quelque part Coluche était un Amos des temps modernes !
Une fois que le minimum vital est assuré, nous avons besoin d’une autre nourriture, un autre horizon que le pouvoir d’achat, qui est le pouvoir d’aimer.
Alors on peut choisir de se fixer des limites à sa consommation, ses possessions pour entrer davantage en relation avec le très haut et avec nos frères et sœurs. Pour que moins, soit une occasion de vivre plus.
Enfin, le pape François nous rappelle que tout est lié ; le cri de la terre et le cri des pauvres.
Et l’hygiène de vie sobre proposée par l’évangile pour entrer dans le Royaume a aussi pour avantage de préserver notre planète et de protéger les plus vulnérables.
Alors en ce temps de la création nous sommes invités à nous poser cette question individuelle et sociétale : au-delà de quel niveau de possession matérielle je deviens perdant sur le plan de la joie, de la rencontre qui fait naître une amitié sincère, de la paix, de la vie en plénitude ?
Jusqu’où est-ce que j’accepte de laisser pousser les ronces sur la terre dont parle Jésus dans sa parabole du semeur (Mt 13, 22) : le souci du monde et la séduction de la richesse qui viennent étouffer peu à peu la parole du royaume, le cœur profond qui est en nous.
Alors les ronces, c’est sûr que ça fait un peu mal de les enlever, surtout quand on ne prend pas de gants. Le jeune homme riche était reparti tout triste quand il a découvert qu’il fallait arracher tout ça pour avoir la vie en plénitude. (Mat 19, 22).
Jésus nous laisse libre de choisir quel maître nous souhaitons servir : Dieu ou l’argent, les possessions matérielles ou le dépouillement.
Sommes-nous dignes de sa confiance ?
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.