Il y a une dizaine d’années, de là où je suis, Lionel Sonnet avait lancé ce cri :
« Il y a en a assez de toute cette solidarité ! Commençons par la justice. »
C’est vrai que les textes d’aujourd’hui évoquent beaucoup la justice.
Je reprends les mots du psaume d’aujourd’hui :
« Dieu, donne au roi tes pouvoirs, à ce Fils de roi ta justice,
Qu’il gouverne ton peuple avec justice, qu’il fasse droit au malheureux !
En ce jour-là, fleurira la justice. »
Le texte évoque la justice selon le dessein de Dieu.
Mais nous pensons surtout à la justice sociale qui reconnaîtrait à chacun le droit à sa place.
Cette justice sociale rendrait beaucoup moins nécessaire une bonne part de la solidarité.
Mais la seule justice sociale par elle-même n’a pas un sens suffisant. C’est un pis-aller.
Peut-être même que cette justice sociale pourrait n’avoir pour objectif
que de maintenir la paix sociale pour garder l’ordre social comme il est.
Donc la justice sociale est nécessaire, certes, mais elle est loin en dessous de la Miséricorde.
Parce que la Miséricorde n’est pas l’œuvre des hommes, elle est l’œuvre de Dieu.
C’est une œuvre de Dieu qui passe par la main des hommes,
mais qui révèle une présence de Dieu attentive à tous les hommes.
Accomplir des œuvres de Miséricorde, c’est mieux que de faire acte de solidarité.
Et mieux que la simple justice sociale, car une œuvre de Miséricorde exprime à chacun
qu’il est unique aux yeux de Dieu et qu’il est aimé de Dieu.
Il ne s’agit donc pas d’aider seulement pour soulager quelqu’un de sa peine.
Encore moins de faire plaisir pour se faire plaisir (regardez comme je suis bon…)
Mais bien être présent à un autre pour lui dire la présence de Dieu à ses côtés.
Par elle-même, l’œuvre de Miséricorde veut être un témoignage qui évangélise.
Même sans les mots.
A propos de mots, en cette période de l’avant,
vous entendez chaque semaine des témoignages sur les œuvres de Miséricorde.
Pour cette célébration, j’avais demandé à l’association Accueillir et Partager de témoigner.
C’est même la commande qui a été faite par l’équipe pastorale.
Mais ils m’ont répondu, très unanime : « On n’a pas envie de raconter, on ne sait pas le dire. »
Ils sont bien plus à l’aise dans l’action que dans la parole.
Ce sont des taiseux. Le proverbe dit : « grand diseux, petit faiseux ».
Ils ont ajouté : « Après tout, toi, tu fais partie de l’association depuis des années.
Tu n’as qu’à témoigner toi-même ». C’est le moins « faiseux » qui va être le « diseux »…
Celui qui en fait le moins va parler pour eux.
Parmi les œuvres de miséricorde: « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ».
Il y a, à Rennes et alentour, beaucoup de moyens pour trouver à manger quand on n’a rien.
Les restos du coeur, la banque alimentaire, les épiceries sociales, etc.
Malgré tout, je vous confirme qu’on peut encore avoir faim aujourd’hui à Rennes.
Alors, de temps à autre, nous distribuerons ce que nous appelons des bons alimentaires.
30 € pour un bon alimentaire qui permet d’obtenir uniquement de l’alimentation, dans un magasin précis à Rennes. J’ai parfois un peu honte d’une valeur aussi faible.
Mais ces bons sont parfois indispensables à la survie de quelques-uns.
-Par exemple, des assistantes sociales nous font de plus en plus de demandes de bons alimentaires pour des femmes seules avec des enfants, alors qu’elles ont une profession. Mais elles sont malades, en arrêt de travail et en fin de droit. Elles ne reçoivent plus qu’un demi-salaire. La moitié de pas grand-chose, il ne reste plus rien. Avec quelques bons alimentaires, elles ont le temps de voir un peu plus loin. Celui d’entre nous qui a la responsabilité des bons alimentaires, nous dit son étonnement de la réaction des personnes aidées. La majorité remercie, bien-sûr mais surtout, certains nous proposent leurs services pour participer à la vie de l’association. C’est comme si la misère du ventre ouvrait la charité du cœur.
« J’étais nu et vous m’avez habillé. » Nous ne distribuerons pas les vêtements. Mais le logement est un besoin vital. Au même titre que s’habiller ou manger. Nous sommes régulièrement appelées par différentes équipes pour loger en urgence des personnes à la rue. L’équipe migrants du secours catholique, le centre d’accueil des demandeurs d’asile, le réseau ville hôpital, l’association droite au logement, et tant d’autres. C’est un vrai travail de réseau. Nous recevons des demandes les plus diverses. Quelques exemples :
Ce n’est donc pas tant de l’argent, même si nous en avons beaucoup besoin, c’est plutôt le besoin d’un soutien pour relever la tête. Pour que ces personnes aidées puissent dire que quelque part, quelqu’un a été attentif à leur situation. Elles ont été écouté et reconnues.
Elles ne sont plus tout à fait seules. Quelqu’un a pu donner visage humain à un Dieu d’amour.
Par ces personnes, celles qui aident et celles qui sont aidées :
Dieu prend visage. Dieu s’envisage.
Je reprends deux petites phrases de l’Evangile que nous venons d’entendre :
« Le royaume des cieux est tout proche. » « Déjà la cognée se trouve à la racine de l’arbre. »
On ressent l’urgence ! Le texte nous invite à l’action. Tout de suite : Convertissez-vous !
Nous sommes envoyés travailler aux services des urgences.
Mais avant de se lancer et de travailler aux urgences, il faut quelques outils.
La première lecture cite les dons de l’Esprit Saint, comme des outils à celui qui doit agir.
La sagesse, le discernement, le conseil, la force, la connaissance, et la crainte du Seigneur.
Surtout, on ne travaille pas seul aux urgences. Il faut une équipe.
Et l’équipe a besoin d’un responsable, un chef, un exemple. Le modèle c’est le Christ.
Reprenons la seconde lecture :
« Accueillez-vous comme le Christ vous a accueilli. » « Le Christ s’est fait serviteur. »
Nous voilà chacun invités aujourd’hui à l’urgence pour l’accueil et le service.
L’urgence d’accueillir, et l’urgence de servir en suivant le Christ.
Alors nous pourrons dire, comme le prêtre va dire en notre nom
tout à l’heure après la consécration :
« Nous te rendons grâce Seigneur car tu nous a choisi pour servir en ta présence.«
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.