Le récit des tentations de Jésus au désert, dans l’évangile selon saint Luc, se termine par cette phrase : Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé. (Luc 4, 13). On peut donc comprendre que les 3 tentations développées en amont expriment la forme synthétique des diverses tentations que l’homme peut rencontrer. Elles concernent 3 capacités de l’homme, 3 lieux en lesquels l’homme est amené à faire des choix pour exprimer ce qu’il est en réalité et en vérité. Ces 3 composantes touchent l’avoir, le pouvoir et l’être et forment ainsi une structure anthropologique qui est concerné tant par la relation à Dieu que par la séduction du Tentateur. Jésus sort victorieux de cette épreuve … jusqu’au moment fixé : entendons par là le moment de l’agonie qui précède sa passion et sa mort.
En ce qui concerne l’avoir, ce qui est sollicité ici ce sont les besoins fondamentaux de la vie humaine, comme l’est la nourriture surtout après un jeûne de 40 jours. Jésus est sollicité pour que se manifeste, en sa faveur, sa condition divine : mettre à son profit ses dons divins pour se rassasier de nourriture préalablement changée de pierre en pain. La tentation est grande d’utiliser cette capacité divine pour changer les éléments. Derrière son propre rassasiement, il y a aussi la possibilité de rassasier tous les hommes, en particulier ceux qui souffrent de malnutrition. Mais à quel prix ? Peut-on jouer avec les lois de la nature et de la Création ? Il y a aussi cette tentation à posséder, à avoir, à thésauriser, à accumuler … en évitant de partager avec les autres. Jésus, qui est en situation de manque, ne cède pas à la tentation de l’avoir. Il y a une autre nourriture … la Parole de Dieu !
Le pouvoir, tentation fort courante s’il en est ! Qui n’a pas envie d’exercer le pouvoir, de sentir ce plaisir de commander, de gouverner ? Ce plaisir d’être reconnu, d’être admiré, courtisé … parce qu’il détient un peu de pouvoir. Ici, la tentation est maximale : Tous les royaumes de la Terre ! Mais, il y a une condition inacceptable pour Jésus : se prosterner et adorer celui qui veut usurper la place de Dieu … qui est le seul digne de l’adoration et de la louange. Le pouvoir est fascinant, à tous les sens du terme, mais il impose souvent des compromissions dont on se demande si elles en valent la peine !
L’être : jouer avec sa vie, la mettre en péril par des paris fous et insensés ! La tentation est terriblement actuelle car l’homme se sent tellement libéré des contraintes qui l’empêchaient d’être lui-même, d’être par lui-même. Avoir la possibilité de sentir libre, indépendant, hors de toute référence à quelque Dieu créateur et sauveur … c’est la grande tentation d’aujourd’hui qui en passe par une compréhension erronée de la subjectivité : on deviendrait sujet de son existence par sa seule autonomie, sa seule indépendance. D’où la question : qui me fait tenir dans l’être ?
Ces tentations de Jésus nous rejoignent et nous interrogent sur notre manière d’être disciples, à la suite de Jésus-Christ. Ecoutons les témoignages de « Foi et lumière » pour comprendre l’aide qu’ils peuvent nous apporter dans notre combat contre les tentations.
Foi et lumière est un beau mouvement d’église fondé en 1971 par jean VANIER et Marie Hélène MATHIEU.
La vocation de FOI et LUMIERE est de révéler le visage du Christ ; visage d’amour, de tendresse et de miséricorde à travers les visages, les corps, les cœurs et l’intelligence de nos frères et sœurs souffrant de handicaps mentaux.
C’est aussi l’occasion de leur donner une place dans l’Eglise, dans nos églises.
Il y a plus de 1500 communautés FOI et LUMIERE dans le monde, 3 à RENNES dont une à SAINT AUGUSTIN nommée Simon de Cyrène.
Cette communauté de rencontre se réunit un après-midi par mois, non pas pour faire des choses, mais pour l’ESSENTIEL « ETRE ENSEMBLE » autour du rythme du plus petit d’entre nous qui tient une place centrale dans nos rencontres.
FOI et LUMIERE rassemble des personnes souffrant d’un handicap mental, leurs parents et leurs amis.
L’image de FOI et LUMIERE que nous aimons présenter est celle de Jésus crucifié, dans sa plus grande vulnérabilité, avec au pied de la croix Marie sa mère et Jean son ami.
Nous vous proposons un témoignage de chacun des représentants de ces 3 piliers :
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.