Première lecture : « Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais ! » (Is 63, 16b-17.19b ; 64, 2b-7)
Deuxième lecture : Nous attendons de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ (1 Co 1, 3-9)
Evangile : « Veillez, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison » (Mc 13, 33-37)
Patrick Le Lay, le PDG de la chaîne TF1 de 1988 à 2008 avait eu l’honnêteté d’avouer : « Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible »
Tout était dit sur la vision réductrice de l’être humain qui se cache derrière le business model de certaines organisations : un consommateur avec une attention limitée pour laquelle il faut se battre contre les autres objets d’attention potentielle : les autres chaînes de télé, Internet, les jeux vidéo, le cinéma.
Le trop plein d’informations a même un nom, on appelle cela « l’infobésité ».
Jésus n’a pas vécu à la même époque que nous, mais déjà en son temps il appelait ses disciples à prendre garde et à veiller.
Vous savez, la veille sur vos appareils électroniques c’est ce qui vous permet de les rallumer plus rapidement quand on en a besoin. Mais ça consomme un peu d’énergie de rester en mode veille.
La veille de nos équipements domestiques constitueraient près de 11 % de la facture énergétique d’un ménage. Soit 86 euros par an, qui en outre, auraient pu être donnés au denier de l’église 🙂
Le mot “veiller” ne signifie pas la même chose pour un pompier, un boulanger, un ingénieur, une dame pipi. Il aura aussi un sens différent suivant le lieu où je vis, où j’habite. Un suédois proche du cercle polaire en hiver ne dépense sans doute pas la même énergie pour veiller qu’un tahitien.
Mais pour nous chrétiens, il a un sens particulier, universel. Il évoque une vigilance, une attente active du retour de notre Seigneur dans nos vies, pas seulement à la fin des temps, mais également ici et maintenant.
Il y a d’abord ce qu’il se passe au dehors de nous : le Christ vient se manifester à nous et Il nous appelle aujourd’hui à avoir cette vigilance, de le reconnaître dans les autres, dans la création, à travers les événements de la vie, “les signes des temps” nous dit l’Eglise. Le Covid n’est il pas un révélateur de la fragilité de nos sociétés modernes, un appel à ralentir ?
Le Christ aussi a perçu dans ce que les gens faisaient autour de Lui, en particulier les plus petits, les humbles de cœur, un signe de ce que son Père lui demandait de faire ou de dire. J’aime à penser que c’est en voyant cette femme lui essuyer les pieds qu’elle avait mouillé de ses larmes (Luc 7, 37), qu’il a pris conscience que peut-être lui aussi devait laver les pieds de ses disciples pour leur manifester à quel point ils devaient rester humble.
Il y a ensuite ce qu’il se passe au dedans de nous. Lorsque le maître revient, on nous parle d’une « maison ». Cette maison, cela peut être notre « maison commune » dont parle le pape François dans Laudato Si. Mais cela peut aussi signifier notre âme, notre vie intérieure, notre cœur profond. Vous avez constaté comme moi en lisant les écrits des hommes et des femmes qui ont rencontré Dieu qu’il est souvent fait allusion par eux à une mystérieuse faculté qui s’est éveillée en eux et qui les a mis en rapport avec Dieu. Ils nous disent, ce ne sont pas mes sens corporels, ce n’est pas mon intelligence, mais un sens en moi dont j’ignorais l’existence s’est éveillé. Saint Augustin parlait de la cime de l’âme. Saint Jean de la Croix parlait du centre de l’âme. Sainte Thérèse d’Avila de l’Esprit de l’âme. Sainte Jeanne de Chantal, de la fine pointe de l’âme.
Lorsque Jésus évoque le soir, à minuit ou au chant du coq, il veut insister sur le besoin de veiller surtout pendant les heures sombres de nos vies. Il anticipe déjà sa passion à venir et appelle ses disciples à veiller encore plus dans ces moments là.
Les 2 modes de vigilance correspondent bien à l’image de l’argile utilisée dans Isaïe (Is 64, 7). Le tourneur en poterie utilise ses 2 mains pour façonner son œuvre du dedans et du dehors.
Il est intéressant de voir que le médecin psychiatre Carl Gustav Jung avait découvert, en travaillant sur les profils psychologiques, qu’il y a certaines personnes qui tirent leur énergie de leur intériorité, et d’autres qui la tirent davantage de ce qu’il se passe à l’extérieur. Nous nous nourrissons tous un peu de ces 2 modes d’attention, mais nous avons quand même un mode dans lequel nous dépensons moins d’énergie pour veiller.
Alors, il reste à mieux nous connaître, pour savoir quelle est notre zone de confort : plutôt ce qu’il se passe au dedans ou ce qu’il se passe au dehors. C’est un peu comme Marthe et Marie finalement.
Restons donc vigilants et soyons bien lucides, dans nos sociétés modernes, tout est fait pour capter notre attention et nous garder captifs. Il existe une nouvelle forme de servitude volontaire.
Alors il y a un combat à mener pour nous libérer au moins un peu du “temps de cerveau disponible« , mais aussi et surtout, du temps de cœur profond disponible.
Et alors, ce temps, si cher aux médias et aux annonceurs, n’aura plus aucune importance, car nous aurons rejoint, « par Lui, avec Lui et en Lui« , le temps du royaume : celui de l’éternité.
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.