Première lecture : « Après la faute tu accordes la conversion » (Sg 12, 13.16-19)
Deuxième lecture : « L’Esprit lui-même intercède par des gémissements inexprimables » (Rm 8, 26-27)
Evangile : « Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson » (Mt 13, 24-43)
Vous le savez bien, en informatique, on parle de plus en plus d’Intelligence Artificielle. Et contrairement à ce qu’on pourrait nous faire croire, pour l’instant, la machine reste tout de même très spécialisée pour effectuer une tâche bien déterminée à l’avance et dans un objectif précis. On est encore très loin d’avoir des machines capables de mener une véritable réflexion philosophique ou d’avoir une réelle conscience d’elle mêmes. Je peux vous l’assurer, nos machines sont encore vraiment “crétines” et elles n’ont aucune intelligence du cœur. N’en déplaisent aux illuminés transhumanistes qui fantasment sur les créations technologiques de l’homme et rêvent de satisfaire leur désir de toute puissance.
Il y a un domaine de l’Intelligence Artificielle qui consiste à faire ce qu’on appelle de la catégorisation. Cela consiste à faire apprendre à la machine à ranger dans des catégories des informations textuelles ou des images. Par exemple, on lui montre plein de photos et on lui dit que sur telle photo il y a un chat et sur telle autre photo il n’y en a pas. Et à force d’apprentissage sur un nombre important de photos, la machine est capable de dire s’il y a un chat ou pas dans la photo et elle peut même vous donner ce qu’on appelle “un scoring”, c’est à dire un taux de confiance sur le jugement qu’elle a porté.
Là où ça se gâte, c’est quand ce genre de système s’applique à une décision qui peut impacter fortement notre vie. Imaginez par exemple, si demain on applique ce genre d’algorithmes d’apprentissage dans le domaine de la santé : cette personne mérite de continuer à recevoir des soins car elle a une forte chance de guérir, cette autre personne en revanche, ne mérite pas qu’on s’acharne.
Ou bien encore, le cas bien connu de la voiture autonome qui doit choisir entre sauver son passager ou bien sauver des personnes situées sur la route.
La raison pour laquelle les comités d’éthiques s’intéressent de plus en plus à ces questions d’intelligences artificielles, c’est qu’il est fort probable que l’on mette de plus en plus à contribution les machines dans des jugements et des prises de décision, qui peuvent avoir des conséquences graves sur notre vie et nos droits fondamentaux.
Et les informaticiens qui auront à mettre en place ce genre d’algorithme, auront forcément un parti pris sur les critères à prendre en compte dans la prise de décision, mais aussi sur les données qui seront sélectionnées pour former la machine à prendre la décision jugée adéquate, car tout comme un jeune enfant en apprentissage, il est possible d’endoctriner une machine.
En Chine, certains algorithmes sont déjà mis en place, pour calculer une note globale (basée sur des critères forts contestables) permettant d’évaluer si tel ou tel citoyen a un comportement jugé globalement bon ou mauvais et mérite par conséquent de conserver ses droits fondamentaux ou pas.
C’est assez surprenant de la part d’un pays asiatique qui a pourtant vu naître dans sa philosophie le Ying et le Yang, qui nous dit quelque chose sur l’ambivalence de toute chose et de tout être : il y a toujours un peu de lumière dans ce qui peut sembler sombre et inversement, il y a toujours un peu d’obscurité dans ce qui peut sembler lumineux. Plus proches de nous, en France, on connait tous ce vieux dicton : “L’enfer est peuplé de bonnes intentions”.
Comme dans les films américains, on aimerait bien que les choses soient plus simples : il y a les bons d’un côté, qui sauvent le monde et méritent de vivre. Et il y a les méchants de l’autre, qui font toujours des sales coups et qui méritent juste de mourir.
Notez que les bons sont souvent beaux alors que les méchants ont souvent une sale gueule. Et pourtant, dans la vraie vie, ce n’est pas si simple !
Il y a toujours le risque, quand on lit certains textes d’Evangile, de rentrer dans ce genre de classification simplistes, à la manière d’une machine sans cœur.
Prenez par exemple, le texte d’Evangile de dimanche dernier : est-ce que je suis une bonne terre, ou bien une terre sur laquelle rien ne pousse ? Il me semble que je peux être l’un et l’autre, à différents moments de ma vie.
Prenez la parabole du fils prodigue : ne suis-je pas un peu les 2 fils : celui qui se laisse accueillir malgré toutes ses fautes et celui qui est jaloux du pardon donné à son frère ?
Quand Saint Paul nous parle de l’ancien Adam et du nouvel Adam. Ne suis-je pas un peu des deux ? Nous sommes tous sans exception partagés entre ce premier homme marqué de faiblesse et celui qui vient du Ciel et dont nous devons refléter l’image.
Le Seigneur lui-même nous a prévenus dans la parabole d’aujourd’hui : dans le champ où il a semé le bon grain, il existe aussi l’ivraie que le diable a semée dans la nuit, c’est-à-dire dans les ténèbres de l’âme humaine.
Les textes que nous venons de lire nous invitent à ne pas avoir un jugement trop hâtif et binaire sur qui est bon et qui est mauvais. En enfermant une personne dans un jugement parce que je ne connais qu’une partie d’elle, je risque d’oublier non seulement le bon grain qui se trouve déjà en elle mais aussi le grain à venir qui pourra pousser peut-être plus tard.
Dieu au contraire sait attendre. Il regarde, dans le “champ” de la vie de chacun avec patience et miséricorde : il voit beaucoup mieux que nous la saleté et le mal, mais il voit aussi les germes du bien et il attend avec confiance qu’ils mûrissent.
Dieu est infiniment patient, il sait attendre. Notre Dieu est un père patient qui nous attend toujours et il nous attend le cœur sur la main pour nous accueillir, pour nous pardonner. Il nous pardonne toujours si nous allons vers lui. Il ne nous range pas dans des boîtes. Celui qui a écrit le livre de la Sagesse est admiratif de cette humilité du jugement de Dieu : « toi qui disposes de la force, tu juges avec indulgence« .
Attention à ne pas nous méprendre non plus. Il ne s’agit pas de devenir indifférent au mal : nous avons tout de même l’espérance d’un jugement dernier, où la justice sera rendue et où le mal n’existera plus. Mais j’ai l’intime conviction que nous serons tous jugés au feu de l’amour : il ne restera alors de chacun de nous que l’amour que nous aurons su donner, le bon grain. Certains conserveront au ciel une part importante de leur vie, car ils auront su aimer dans chacun de leurs actes. Pour d’autres, il ne restera peut-être qu’une infime partie de ce qu’ils auront vécu. Je ne pense pas qu’il existe une seule personne sur terre qui n’ait jamais aimé au moins une fois dans sa vie.
Alors imprégnons nous de cette parole de sœur Elisabeth de la Trinité qui à la fin de sa vie redisait :
“il faut tout faire par Amour…. au seuil de la vie, l’Amour seul demeure“.
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.