Première lecture : « Voici que je dirige vers elle la paix comme un fleuve » (Is 66, 10-14c)
Deuxième lecture : « Je porte dans mon corps les marques des souffrances de Jésus » (Ga 6, 14-18)
Evangile : « Votre paix ira reposer sur lui » (Lc 10, 1-12.17-20)
L’Évangile de Luc a été écrit 50 ans après le témoignage des disciples, sans doute après l’incendie du temple de Jérusalem par les légions de Titus, en 70 après Jésus-Christ.
Cet envoi des 72 disciples ne se trouve pas dans les autres Évangiles synoptiques.
Luc, qui a aussi rédigé les Actes des apôtres, et dont l’ensemble des écrits forme un tout, a voulu faire passer un message clair dans ses écrits :
Rien ni personne ne peut empêcher l’œuvre de Dieu. Et il insiste sur le fait que, l’œuvre de Dieu, c’est la miséricorde. Dieu n’est pas un Dieu qui condamne mais un Dieu qui appelle l’homme à l’urgence de la conversion. Dieu n’a qu’un seul désir, c’est de sauver l’homme.
Jésus est venu pour accomplir cette œuvre de miséricorde et de salut.
Et bien qu’enlevé au ciel, Jésus reste présent à son Église. L’œuvre de Dieu continue de s’accomplir, par le témoignage de ses disciples et par l’action de l’Esprit Saint qui les habite. Ils sont envoyés dans le monde pour témoigner de leur rencontre avec ce Jésus qui les a transformés.
Comme le dit le psaume 65 : “Venez, écoutez, … je vous dirai ce qu’il a fait pour mon âme”.
On ne peut comprendre la lecture de l’Évangile d’aujourd’hui qu’en se mettant dans cette perspective. Le chiffre 72 est symbolique et évoque l’universalité de l’appel. Autrement dit, nous sommes tous envoyés pour être au service de cette œuvre de Dieu, bâtir ce royaume, qui continue de croître peu à peu.
Mais il y a une sorte de code de la route, pour les envoyés que nous sommes, dont voici quelques articles :
Article 1 : C’est dans un esprit de pauvreté mais de pauvre sauvé et aimé de Dieu que Jésus nous envoie. Il ne nous demande pas d’arriver auprès des gens avec des grands discours et avec un esprit conquérant. Il nous demande juste de témoigner de son œuvre en nous. St Paul aussi le dit : “Ce qui compte, c’est d’être une création nouvelle” (Ga 6, 15), que dans nos cœurs règne la paix du Christ. Pour que le Seigneur passe, nous sommes invités à laisser cette paix qui nous habite venir reposer dans les maisons où nous sommes envoyés. Comme Jésus l’a manifesté, Dieu ne peut jamais entrer dans une âme par effraction. Il attend son “Je veux”. St Augustin disait “Dieu qui t’a créé sans toi ne te fera pas saint sans toi”. Et vous connaissez l’expression : “on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif”. Sauf peut-être, en le mettant à côté d’un âne, qui lui a très soif.
Article 2 : l’objectif n’est pas de faire du chiffre ni d’occuper l’espace. Prenons le temps de rencontrer l’âme qui nous accueille, prenons le temps de l’écouter, de créer un lien d’amitié. Seule l’amitié patiente et douce, le témoignage personnel joyeux, apaisant évangélisent vraiment. Vous savez, c’est la fameuse histoire du Renard dans le petit prince. Il faut d’abord prendre le temps de s’apprivoiser avant de devenir amis. Jésus, lui aussi, avait pris le temps avec ses 12 disciples et c’est seulement après quelques années passées ensemble qu’il a fini par les appeler “amis”. Dans son exhortation apostolique « Evangelii Gaudium » (2013), le pape François osa un propos inédit : « Le temps est supérieur à l’espace« . Il expliqua : « Donner la priorité au temps, c’est s’occuper d’initier des processus plutôt que de posséder des espaces » (n°223).
Article 3 : attendons-nous à essuyer des refus. Il arrive que nous soyons rejetés voire maltraités. “Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.” Jésus avait prévenu ses apôtres avant de les quitter : “un serviteur n’est pas plus grand que son maître. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi. Si l’on a gardé ma parole, on gardera aussi la vôtre.” (Jean 15, 20). Quand cela arrive, souvenons-nous de Jésus-Christ qui est allé jusqu’à la croix, en restant doux et humbles de cœur.
Article 4 (sans doute le plus important de tous) : le disciple n’agit pas seul, en comptant uniquement sur ses propres forces. Le texte précise que nous sommes envoyés deux par deux car dans le judaïsme, pour qu’un témoignage soit valide, il fallait au moins 2 témoins. Jésus, lui aussi, nous invite à prier le Père pour qu’il envoie des ouvriers pour sa moisson, c’est-à-dire des disciples qui sèment sa parole. Le chiffre des 72 envoyés fait peut-être référence à ce passage du livre des Nombres (11, 4-34) où Moïse reçoit l’aide de 70 anciens d’Israël après avoir crié vers Dieu :
“Je ne puis, à moi seul, porter tout ce peuple : c’est trop lourd pour moi.”
J’aime bien aussi dans ce passage l’intervention des 2 outsiders, Eldad et Medad, que personne n’attendait.
Par ailleurs, l’évangile de ce jour précise bien que nous sommes envoyés “en avant de Jésus, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre”
Autrement dit, c’est bien Jésus qui viendra œuvrer ensuite dans le cœur de l’homme, pas nous. Le psaume 123 l‘annonçait déjà : “Notre secours est dans le nom du Seigneur”. Aujourd’hui nous savons que ce nom salvateur, c’est celui de Jésus (qui signifie “Dieu sauve”).
Il y a bien un combat à mener pour faire grandir le royaume de Dieu, toute la bible en parle, mais elle montre aussi clairement que ce combat est d’abord celui de Dieu. Et finalement, cela est très apaisant pour nous.
En fin de compte, seul Dieu peut donner Dieu et réaliser des miracles. Alors n’attrapons pas la grosse tête lorsque nous assistons à des guérisons ou des résurrections.
Saint Paul l’avait bien compris, lui qui souhaite dans sa lettre aux Galates que la croix de Jésus reste sa seule fierté.
Oui nous sommes juste des passeurs d’éternité comme l’humble Bernadette de Lourdes qui dira à ceux qui ne la croyaient pas : « elle ne m’a pas chargé de vous convaincre, elle m’a juste chargé de vous le dire ».
Par notre baptême nous avons tous reçu la charge d’être des “prophètes” qui annoncent humblement la venue du royaume et qui sont dans la joie, parce qu’ils savent que leurs noms se trouvent inscrits dans les cieux.
C’est sans doute pour cela que l’Église a jugé bon de nous faire redire chaque matin aux Laudes, ce magnifique Cantique de Zacharie, le père de Jean-Baptiste :
“Toi aussi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ;
tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins
pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés,
grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu, quand nous visite l’astre d’en haut,
pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort,
pour conduire nos pas au chemin de la paix.”
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.