Première lecture : « Vous serez pour moi un royaume de prêtres, une nation sainte » (Ex 19, 2-6a)
Deuxième lecture : « Si nous avons été réconciliés par la mort du Fils, à plus forte raison serons-nous sauvés en recevant sa vie » (Rm 5, 6-11)
Evangile : « Jésus appela ses douze disciples et les envoya en mission » (Mt 9, 36 – 10, 8)

« Sommes-nous prêts pour la mission ? »

(le dimanche, uniquement)

Ce week-end, trois jeunes de notre communauté, Joanne, Aymeric et Maël, vont communier pour la première fois. C’est, pour nous tous, une grande joie ! Aussi est-ce à vous trois que je souhaite d’abord m’adresser : désormais, Joanne, Aymeric et Maël, vous allez pouvoir régulièrement vous unir toujours plus à Jésus qui, avant sa mort sur la Croix, avait pris le temps d’inviter ses apôtres à renouveler sans fin leur participation à sa propre mission dans le monde, celle de révéler l’amour infini de Dieu. Oui, comme le dit l’évangéliste Matthieu, « voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient comme des brebis sans berger ».

Bien sûr, vous êtes au début de votre vie. Cette vie, nous vous la souhaitons belle, heureuse, et pleine de multiples et grandes joies. Sans doute, l’avez-vous déjà compris : pour qu’il en soit ainsi, il vous faut, en famille, à l’école, et dans vos diverses activités, y mettre beaucoup du vôtre, de la bonne humeur, de l’amitié. Jésus, votre ami, dit aussi : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. » Votre vie, grâce à vos parents, vous a été donnée gratuitement. Alors, à votre tour, « donnez gratuitement », de la joie, de l’amitié, partout où vous vous trouverez. Notre communauté qui vous entoure ce matin et vos familles vous aideront sur votre chemin avec Jésus. Votre chemin sera unique et vous allez le prendre, jour après jour, avec Jésus. Bonne route !

Maintenant, permettez-moi de m’adresser à toute l’assemblée.

( le samedi et le dimanche)

« Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement », vient de nous dire Jésus. Et si elle était là, notre mission : donner gratuitement… de la paix, de la joie, de l’amitié, de la justice ! Sans doute l’avez-vous remarqué, les textes choisis pour ce dimanche nous parlent tous de… mission. Mais, a noté l’équipe liturgique, il s’agit de mission à différents niveaux, pourrait-on dire. A différents moments de l’Histoire, avec un grand H, l’histoire de notre humanité… Regardons de plus près.

Avec le texte de l’Exode, nous étions dans les premiers temps de cette Histoire. Avec Moïse qui, l’avez-vous remarqué, monte « vers Dieu ». Et, ajoute le récit, « le Seigneur appela alors Moïse du haut de la montagne ». C’est, de ce sommet, que Dieu va confier une mission unique « aux fils d’Israël », celle d’être son « domaine particulier parmi tous les peuples (…) une nation sainte. »

Pas simple d’être « une nation sainte »… Les diverses tribulations de l’Histoire d’Israël au fil des siècles en témoignent. Et la scène de notre Evangile de ce jour en témoigne aussi : dès les débuts de sa vie publique, Jésus se trouve confronté à cette histoire difficile ! « Voyant les foules (…) désemparées et abattues comme des brebis sans berger », il fixe une première mission à douze de ses disciples, celle d’aller « plutôt vers les brebis perdues d’Israël ». Sans doute pouvons-nous voir, dans cette première mission confiée ainsi à ces douze envoyés -traduisons : apôtres-, un discernement d’urgence ! Commençons par la nation que Dieu s’est choisie, l’élargissement du salut à toute l’humanité viendra en son temps : l’Histoire avance par étapes, et il est souvent judicieux de ne pas brûler ces étapes…

Mais, l’un des membres de l’équipe liturgique l’a remarqué : ces foules « désemparées et abattues » ne ressemblent-elles pas à notre monde d’aujourd’hui ? Pouvons-nous, en ce XXIème siècle déjà bien entamé, laisser notre humanité aller on ne sait trop où, et peut-être à sa perte, sans réagir ?

La « Lettre de Paul aux Romains » nous invite, nous semble-t-il, à approfondir alors notre relation à celui qui, au-delà de nos temps incertains, nous a « réconciliés avec Dieu », avec le Maître de l’Histoire. Si le Christ est bien le Sauveur de notre humanité, si nous sommes bien, nous les baptisés, le corps du Christ, ne sommes-nous pas alors invités, avec tous les ‘justes’ de notre planète, à participer, là où nous sommes et avec les aptitudes qui sont les nôtres, au salut de notre humanité ? Avec tout le discernement nécessaire, bien sûr. Humblement, mais résolument…

Oui « sommes-nous prêts pour la mission ? » Oui, sommes-nous toujours prêts à collaborer, à notre place et selon nos moyens, à l’avènement du Royaume de Dieu ?

Paul Bosse-Platière