La semaine dernière, à la veillée pascale, pour la 1° lecture, au récit de la création,
7 fois les lecteurs nous ont répété : « il y eu un soir, il y eu un matin. »
Nous avons réécouté ce récit mythique de la création en 7 jours,
dont le dernier est le sabbat juif en mémoire du repos de Dieu le 7° jour.
Notre semaine de 7 jours inscrit dans notre vie d’aujourd’hui
la mémoire de cette création qui se continue aujourd’hui.
Dimanche dernier, dans l’évangile de Pâques,
les femmes vont au tombeau le lendemain de Sabbat : elle trouve un tombeau vide.
Devant ce tombeau vide, les 1° apôtres « ont vu et ont cru ».
C’est le lendemain de sabbat, le 1° jour de la semaine. C’est-à-dire le dimanche.
Depuis ce 1° dimanche, les disciples de Jésus ont pris l’habitude
de se réunir le 8° jour d’une semaine de 7 jours.
8° jour symbolique d’une création qui se poursuit par Jésus qui rejoint notre humanité.
Symbole d’une création qui n’est pas fini et à laquelle nous sommes invités.
Cette résurrection au 8° jour est le point commun des textes d’aujourd’hui :
-1° lecture : Jésus est mort mais il présent par son Eglise, avec Pierre et les apôtres
qui refont les gestes, les signes et les miracles de Jésus, parce qu’il est avec eux.
-Dans le psaume, nous avons chanté :
« Voici le jour que fit le Seigneur, jour de fête et de joie. »
-Dans le texte de l’apocalypse, l’auteur, Jean de Patmos nous raconte sa vision.
Il commence en disant : « c’était le jour du Seigneur, je fus inspiré par l’Esprit »
-Dans l’évangile, la communauté des disciples est rassemblée le 1° jour de la semaine.
Le jour du Seigneur n’est donc pas un jour au hasard dans la semaine.
C’est le jour auquel nous sommes invités à faire comme les disciples de Jésus
Invité par l’Eglise et toute l’Eglise à nous rassembler
pour faire mémoire de la résurection.
Regardons là un peu cette 1° communauté des disciples.
Les 1° apôtres, les grands fondateurs de notre Eglise :
communauté apeurée enfermés dans une pièce verouillée.
Le texte fait un focus sur un des leurs : Thomas.
Dans l’évangile de Jean, il est plusieurs fois question de Thomas.
C’est un peu le gaffeur de la bande, celui qui pose les questions qu’il ne faut pas.
A plusieurs reprises, il fait des remarques trop « normales » que j’aurais bien posées
mais qui témoignent souvent d’un manque de confiance.
On l’aime bien Thomas. Il est comme nous. Il a du mal à croire.
Jean précise Thomas dont le nom signifie jumeau. « Dydime » disent nos amis irakiens.
On ne parle jamais du jumeau de Thomas. Il n’est pas nommé.
Cette façon de ne pas le nommer permet à chacun d’être un peu ce jumeau de Thomas.
Il est vraiment comme nous, c’est notre frère, mieux : notre jumeau.
Mais alors ! Quand même ! Que faisait-il le 1° jour de la semaine, ce jumeau ?
Tous les disciples sont rassemblés pour faire mémoire de Jésus. Ce n’est pas rien !
Qu’est-ce qu’il avait de plus important à faire que de prier avec sa communauté ?
Notre jumeau fait partie de la communauté. Quand il n’est pas là, il manque.
Comme il a manqué, les disciples lui racontent leur découverte de Jésus ressuscité.
Ils ne peuvent pas garder ça pour eux, ils ont besoin de le lui annoncer.
Du coup, il vient. Ils savent tous que ce jour-là Jésus viendra.
Il vient tous les jours, mais souvent on ne le sait pas et on ne le voit pas.
Ce jour-là, on le sait, on se prépare, et on se dit qu’on peut le rencontrer.
Alors Thomas, notre jumeau, rencontre Jésus personnellement,
au cours de ce rassemblement de la communauté du dimanche.
Vous avez compris que notre communauté ressemble un peu à cette 1° Eglise.
Nous essayons d’être le moins fermé possible,
mais nous sommes quand même bien verrouillé dans nos cœurs.
Nous sommes un peu comme Thomas :
Nous parlons souvent un peu vite.
Nous posons souvent des questions un peu simplettes.
Nous manquons de confiance.
Le Christ ressucisté a tellement de choses à faire surgir en nous-même.
Bien souvent nous manquons à notre communauté.
Une communauté qui a besoin de chacun de nous pour exister.
Je vous fais maintenant ce témoignage :
quand nous étions rassemblés, dans cette pièce, la semaine dernière.
C’était le 8° jour de la semaine, et Christ était présent.
Présent par la communauté des chrétiens rassemblés par son pasteur.
Présent par sa Parole de Dieu et les mots de la liturgie.
Présent réellement dans son corps et son sang.
Corps et sang qui nous ont été donné et que nous avons partagé.
Nous étions ensemble et Christ était présent à chacun de nous,
et nous étions en communion, rassemblé en un seul corps par Lui, avec Lui et en Lui.
Comme chaque dimanche.
Notre rassemblement du 8° jour est une occasion unique
de rencontrer chacun le Christ vivant aujourd’hui.
A cette occasion, nous pouvons le voir, et croire…
Cette présence de Dieu découverte devant le tombeau vide n’est pas un grand vide.
Au contraire, cette présence se manifeste aujourd’hui.
L’évangile d’aujourd’hui est rythmé par trois Paroles de Jésus :
« La paix soit avec vous ».
La paix est le grand signe de la présence de Dieu.
C’est le cadeau fondamental de Dieu.
C’est le fruit de la Miséricorde.
La vrai grande paix de Dieu, c’est la paix des armes, bien-sûr,
mais aussi la paix dans les cœurs,
dans les familles, à l’école, à la maison, au travail, dans les engagements, les loisirs.
La paix en chacun de nous.
Pas une paix plate et vide. Une paix sur laquelle plane l’Esprit de Dieu :
une paix inquiète des autres, inquiète de rencontrer Dieu.
Une paix inquiète de vivre en communion.
La paix, mais dans une sainte inquiètude !
La Miséricorde de Dieu se révèle par cette paix qu’il nous donne.
En ce 8° jour, ecoutons encore cette belle Parole de Jésus : « La paix soit avec vous ! »
Vincent Massart