Texte de Marcel Le Hir
Quand j’ai découvert l’ami qui était en moi
Il fut un temps où je ne connaissais de moi-même que des choses douloureuses ; je vivais dans une prison intérieure, j’étouffais.
Il m’a fallu écouter cette voix intérieure, cet autre Marcel, cet ami qui me demandait de découvrir réellement qui j’étais, de renaître, de m’accepter malgré les blessures du passé et d’en tirer des leçons. Je me devais d’écouter cet ami intérieur pour me respecter, m’affirmer, pour avoir le droit d’être heureux.
Pour ce faire, je devais « sortir du bois » et faire fi de toutes les réflexions négatives que les autres me renvoyaient, qui m’empêchaient d’avancer, qui au contraire m’enlisaient parce que je culpabilisais. Il fallait que je retrouve l’estime de moi.
Alors je suis devenu l’ami de moi-même, j’ai accepté mon passé, de mieux le comprendre pour en faire une force pour changer et changer le regard des autres.
C’est en dialoguant avec cet ami que j’ai compris que cette vie d’avant deviendrait une source de bien-être, un élixir d’espérance pour être enfin moi-même. Cet ami qui sommeillait en moi devenait un guide. En fait, c’était Jésus !
L’existence humaine est précieuse, chacun, chacune, devrait chercher sa vérité, se connaitre en profondeur pour devenir libre, vivre en paix avec lui-même, avec ses frères et sœurs. Notre propre souffrance nous empêche de voir celle des autres. Réapprendre à vivre, surtout avec les personnes en souffrance, passe par l’amour, celui que l’on trouve dans l’Évangile, celui qui nourrit, qui permet de s’accepter tels que nous sommes. Jésus trace notre chemin spirituel. Quelle que soit la vie que l’on a eue, le Seigneur construit notre intérieur et y sème son évangile pour bâtir notre personnalité, à condition de l’accepter.
Nous naissons innocents mais plus tard, nous devenons responsables de nos actes, nos actes révèlent qui nous sommes.
Comprendre son passé ne suffit pas à changer le présent, sans estime de soi, nous continuons à être influencés, toujours à subir ce que pensent les autres de nous ; à cause de ça, par le rejet de moi-même, l’isolement, J’ai continué à être fragile. Dans ces conditions, il est difficile de vivre avec les autres.
Il m’a fallu oser la rencontre, aller au-devant, pour créer du lien, me faire confiance, faire confiance aux autres ; j’ai dû m’affirmer sans agressivité, en respectant mes frères et sœurs, tout en exprimant mes pensées, mes émotions, sans avoir honte, retrouver l’estime de moi-même
Je crois qu’il faut accueillir le bonheur lorsqu’il se présente et retrouver le plaisir de cette vie qui nous est donnée. Il ne faut pas avoir honte d’aimer cette vie, quelle qu’elle soit, dès lors que l’on fait l’effort, selon ses moyens, de la rendre belle et joyeuse.
Le Seigneur, cet ami intérieur, avec qui j’ai pu parler, m’a permis de devenir un homme debout. C’est Lui qui m’a fait renaître quand je ne me reconnaissais plus moi-même. Chaque matin est un jour inconnu, un commencement, la prière nous aide à découvrir ce jour. Le soir venu, je fais le bilan en remerciant le Seigneur.
Pour toi Seigneur cette prière :
Seigneur, encore une journée écoulée, merci de me l’avoir accordée ; pourtant, je ne t’ai pas assez aimé aujourd’hui, je me suis laissé prendre par le train-train quotidien, mes affaires, mes obligations, sans avoir une pensée pour Toi.
Il est vrai, en définitive, que cette journée était pour Toi, pour mes frères et sœurs que tu m’as fait rencontrer, je te l’avais offerte le matin.
Je te rends grâce Seigneur de cette journée que tu m’as accordée, de ton soleil, de tous mes amis rencontrés.
Merci Seigneur de m’avoir libéré intérieurement pour que ton Amour embrase mon cœur.
Marcel
21 juin 2025