Texte de Marcel Le Hir – Un regard, un geste, une Espérance
Et si, à travers ces trois mots notre rapport à la sœur ou au frère changeait notre manière de faire ? Un regard bienveillant, une main tendue, c’est un espoir pour les personnes dans l’exclusion.
Quand le Père Joseph Wresinski est arrivé au camp de Noisy le Grand, le seul outil qu’il avait pour améliorer les conditions de vie dans ce camp était l’amour de l’autre, cette foi dans l’autre. Il lui fallait faire renaitre l’Espérance.
Aujourd’hui, autour de nous, c’est encore d’actualité. Des camps se sont installés dans nos rues, une partie de la société subit le mépris, l’insulte, le rejet.
Au temps de Jésus aussi, les Écritures nous le disent, ceux qui avaient le pouvoir méprisaient les pauvres. Il y avait des gens amoureux de leurs possessions, les riches, ceux qui se faisaient gloire de leur renommée, de leur vertu ; ils prétendaient presque avoir un droit sur Dieu ! Ils étaient fermés à la Bonne Nouvelle du Seigneur, à sa parole d’amour. De l’autre côté, il y avait des personnes prêtes à s’ouvrir à son message d’amour. C’était souvent des gens vivant dans des conditions difficiles, des pauvres, des malades, qui, aux yeux de Jésus, avaient toute leur importance.
Dans ce monde où nous vivons aujourd’hui une certaine partie de la société ignore les pauvres, en ne les acceptant pas, en ne reconnaissant pas leur misère pour tout un tas de raisons. La misère est dure à détruire mais ceux qui la vivent réussissent à l’apprivoiser au prix d’efforts considérables. Ils vivent l’Évangile dans leur souffrance, à l’image du Christ.
Seigneur, tu sais d’où je viens, je n’oublie pas ce que tu as fait ; en venant me visiter tu m’as permis de cheminer vers l’autre et de changer profondément mon regard au fil de mes rencontres. Des femmes et des hommes me montrent ce qu’est une vraie relation, qui laisse une trace indélébile dans mon esprit et dans mon cœur.
Oui Jésus nous montre l’importance des pauvres dans sa vie, dans l’annonce de son Évangile. Il est lui-même le pauvre se laissant dépouiller de tout, abandonné de presque tous et supplicié sur la Croix.
Nous, croyants, sachons nous faire des amis avec l’amour qui est au fond de notre cœur car la valeur de la vie passe par l’amour et cet amour doit être sans limites. Il ne faut pas s’interdire de dire aux amis « je t’aime », « je vous aime » ; ce mot « aimer » prend tout son sens, il donne une autre saveur à la vie quand il est connecté à I’Amour du Christ.
Dans notre esprit, la pauvreté est négative, elle nous renvoie au manque, au rejet, à I ‘isolement. Mon expérience de vie me fait dire que la pauvreté est aussi un moyen de se rapprocher du Seigneur, donc du frère. Ce n’est pas devenir pauvre mais être proches et en lien avec ceux qui souffrent, c’est aussi mettre nos pas dans ceux du Christ, c’est Lui qui détient la richesse du cœur, l’amour de l’autre.
Par-dessus tout, il faut garder l’Espérance, il existe des chemins qui mènent vers la réconciliation, la pacification, des endroits pour s’épanouir dans l’amitié et le partage (l’Église, La Pierre d’Angle). Mais pour être fort, il faut se laisser pétrir par la prière comme fait le potier qui pétrit la terre pour en faire de beaux vases, pour y mettre des fleurs. Se laisser pétrir par la prière c’est ouvrir son cœur pour laisser entrer l’amour du Christ.
Participons pleinement à redonner goût et Espérance à nos frères et sœurs. Soyons une étincelle lumineuse, un centre d’amour pour aider l’autre, celui qui est accablé, pour qu’il puisse retrouver la paix intérieure. Par ses paroles et les exemples donnés par Jésus dans l’Évangile, comme « le bon Samaritain », Il nous demande d’aimer nos frères comme Il nous a aimés, et en particulier ceux qui sont dans la misère, la souffrance.
L’Évangile est une Bonne Nouvelle, il appelle au bonheur, au vrai bonheur, mais il est exigeant et demande de le vivre en profondeur. C’est la source de la confiance en Dieu, de l’attention aux autres.
Ces quelques mots comme une prière :
Je pensais que tout était fini, et pourtant un espoir a refleuri, même s’il était tout petit, c’est grâce à lui que je m’en suis sorti. Si parfois tu ne te sens pas bien, cherche un appui à travers un regard, un geste qui te feront du bien, tu retrouveras confiance dans le lendemain.
La prière à Dieu est aussi une force. Crois-moi, Jésus est Amour, alors accroche-toi à la vie car elle a besoin de toi, même si tu es dans le doute.
L’amour, le véritable amour, naîtra en nous si nous commençons par aimer nos frères et nos sœurs.
Merci Seigneur !
Marcel, 1er février 2024