Première lecture : « Dieu l’a fait Seigneur et Christ » (Ac 2, 14a.36-41)
Psaume 22 (1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6)
Deuxième lecture : « Vous êtes retournés vers le berger de vos âmes » (1 P 2, 20b-25)
Évangile : « Je suis la porte des brebis » (Jn 10, 1-10)
Il y a des lectures de la Bible qui vous rappellent systématiquement quelqu’un ou bien une situation de votre vie.
Il y a dans toute rencontre en vérité quelque chose qui ne meurt jamais. Certaines paroles de Dieu sont aussi des rencontres qui ne meurent jamais.
Ce passage du bon pasteur et en particulier le psaume 22 que nous venons d’entendre me font à chaque fois penser à un ami. Et comme cette personne est toujours en vie et que je veux préserver son anonymat, je l’appellerai Théophile.
Vous savez, Théophile, en grec, ça veut dire “ami de Dieu”.
Ce prénom est utilisé par l’apôtre Paul dans ses écrits lorsqu’il veut signifier que ça peut être vous, ça peut être moi, ça peut être chacun de nous.
Théophile a connu la grande précarité, la vie à la rue, les addictions de toutes sortes (alcool, drogues dures). Et il a eu la chance de rencontrer un prêtre qui lui a manifesté le Christ, et l’a aidé à sortir de tout cela. Il a alors témoigné à plusieurs reprises devant des jeunes de sa galère et surtout les a mis en garde contre les addictions : au départ, elles vous font du bien. Et peu à peu, elles vous détruisent et vous rendent esclaves. Le bon pasteur est celui qui entre par la bonne porte. Il ne vient pas vous vendre une échappatoire à la réalité mais il vient habiter cette réalité de son amour. Lui aussi a connu l’abandon, le désert, la solitude, … alors il sait. Jésus à Gethsémani a pleuré et transpiré des gouttes de sang. Mais il a fini par dire « avec toi Papa j’y vais ».
Un jour Théophile, qui est quelqu’un de très sensible, a eu un grand chagrin d’amour. Il a voulu se foutre en l’air, en finir avec la vie. Il a appelé au secours et il s’en est sorti encore une fois, en étant soutenu par cette présence du Christ qui s’incarne à travers des personnes. Et un jour où je parlais avec lui, alors qu’il était encore bien au fond du gouffre, il m’a sidéré parce qu’il connaissait par cœur le psaume 22 que nous venons d’entendre : “Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ;”
Lui qui traversait un désert sans horizon, il avait retenu par cœur ce psaume si beau.
Première leçon pour moi, pour nous tous : apprendre par cœur certains psaumes peut être salvateur à certains moments de notre vie. Quand on est dans la joie, les psaumes nous permettent de trouver des mots pour louer Dieu. Mais, on ne sait jamais ce que la vie peut nous réserver comme difficultés. Peut-être qu’un jour, nous n’aurons plus de Bible avec nous et nous serons dans la détresse, enfermés dans une prison intérieure, hospitalisé ou tout simplement dans un train à l’arrêt. Alors, se mémoriser un ou deux psaumes que nous avons appris par cœur pourra nous réchauffer le cœur, nous apaiser et faire revivre le Christ en nous.
Ces psaumes, le Christ lui aussi les a médités. Ils contiennent tout ce que l’humanité peut connaître : la joie, la peine, le cri de détresse, le combat, la louange.
Lorsque la parole de Dieu habite en nous, c’est le Christ, le bon pasteur, qui habite en nous. Nous, ses brebis, nous reconnaissons sa voix, elle nous « mène vers des eaux tranquilles » (Ps 22, 2) lorsque nous marchons dans le désert ou que nous sommes pris dans des eaux tumultueuses. Sa parole est comme une porte qui s’ouvre pour que nous ayons « la vie en abondance » (Jn 10, 10).
Deuxième leçon de l’Évangile d’aujourd’hui, le bon pasteur est celui qui entre par la bonne porte, celle du don et du pardon. Il n’escalade pas par un autre endroit (Jn 10, 1) en passant par la peur, l’accusation, la division, le mensonge. C’est vraiment un critère de discernement.
Aujourd’hui, Théophile a replongé dans les addictions aux drogues dures, après être resté 7 ans complètement “clean”. La période Covid, les confinements, le climat anxiogène permanent, qui ont peut-être épargné des vies, en ont détruits bien d’autres. Il a malheureusement subi l’influence de personnes dans son voisinage qui lui ont proposé de reprendre de la Coke, puis du Crack. Les drogues n’ont jamais autant circulé qu’aujourd’hui, juste à côté d’ici, dans notre quartier, il y a presque autant de dealers que de petits commerces. Théophile les connaît tous par leur nom.
Les plus jeunes, ne vous laissez pas attraper par ces faux pasteurs qui ont des méthodes commerciales très bien rodées. Les premières doses sont toujours offertes par la maison ! Ne les écoutez pas, à plus forte raison si ce sont des copains qui vous en proposent en vous disant que c’est super et sans risque. Les drogues douces sont toujours un préalable aux drogues dures. Alors le plus prudent est de ne rien essayer.
Et des addictions il y en a plein d’autres sortes : l’alcool, le tabac, les écrans, le sexe, les jeux d’argent, le travail aussi parfois.
L’addiction revient frapper à notre porte quand on éprouve des sentiments douloureux, quand on a envie de fuir la réalité et de ne plus ressentir l’ennui, l’angoisse ou la tristesse. Car nous sommes faits pour la vie et pour la joie. Mais l’addiction est une mauvaise porte de sortie, qui nous fait entrer dans un enclos que nous aurons du mal à quitter. Jésus insiste auprès des pharisiens : « Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir » (Jn 10, 9).
Heureusement, le bon pasteur connaît chacune de ses brebis par son nom.
Il sait à quel point nous sommes tous fragiles et avons tendance à aller chercher, pardonnez-moi le mauvais jeu de mots “de l’herbe dans le mauvais enclos”. Nous pouvons tous nous égarer personnellement, comme Théophile, ou collectivement, lorsque des meneurs politiques ou religieux escaladent par un autre endroit, en jouant sur nos peurs. Le pape François attire notre attention : Ces dirigeants là construisent des murs, ils n’ouvrent pas un chemin de paix et d’abondance. Ils ne viennent que pour « voler, égorger, faire périr » (Jn 10, 10).
Le bon pasteur, Jésus, lui est toujours doux, rassurant, patient et miséricordieux. C’est le signe de son amour pour nous. Il revient nous chercher, toujours, pour nous conduire par le juste chemin (Ps 22, 3). Il est la bonne porte qui reste toujours ouverte.
Alors, écoutons sa voix et méfions-nous des faux anges de lumière …
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.