C’est comme un beau conte des milles et unes nuits.
Ca évoque l’orient, les voyages lointains, des mages pour ne pas dire des magiciens,
un roi violent, un autre roi doux et faible mais si bon, et des trésors, une «happy end »…
Bref, une belle histoire qui parle d’étoile et de mages… Parlons d’abord des étoiles…
1° histoire : Un de mes grands oncles, pilote d’avion de ligne dans les années 60,
me racontait ses traversées transatlantiques, en caravelle. Pas de GPS évidement.
Pas d’ordinateur. Mais 150 personnes dans l’avion.
La nuit, il faisait le point sur les étoiles. Méthode de calcul assez complexe.
A l’arrivée, l’erreur de position sur les côtes est de l’ordre de quelques dizaines de Km…
2° histoire : Les marins plaisanciers qui naviguent de nuit préfèrent souvent
prendre le cap sur une étoile plutôt que sur le compas, c’est plus facile.
Mais le marin sur la mer veut aller tout droit, alors que les étoiles tournent dans le ciel.
Alors, toutes les 10 mn environ, il faut changer d’étoile, pour garder le même cap.
Alors cette histoire d’étoile qui précède les mages me laisse perplexe.
Ou alors il faut la lire autrement. Parlons un peu des mages.
Les mages sont par définition des païens et des étrangers. Ceux-là ont fait un lien
entre une étoile parmi tant d’autres, dans leur métier d’observateur du ciel,
et leur lecture de la Bible. La Bible n’aime pas les mages. Elle n’en parle pas en bien.
Parmi les exceptions à cette régle : Balaam. Un mage, donc bien un païen.
Dieu lui demande d’aller parler aux hébreux dans le désert.
Balaam, le mage, ne veut pas. Il n’a rien à voir avec les hébreux.
Alors Dieu le force : Dieu conduit son âne et Balaam est obligé de suivre sa monture.
Balaam découvre le camp des hébreux et il s’émerveille.
Alors, le mage païen parle et prophétise au nom du Dieu des hébreux.
Et dans ses prophéties, entre autres, il y a ceci ( traduction de la Septante) :
« De Jacob se lèvera un astre, et d’Israël surgira un homme ».
C’est le lien entre l’étoile juive de Jacob, et l’avènement du Messie.
Ce Messie que les juifs attendaient déjà au temps de Jésus.
Voilà donc ce qu’évoquent nos mages païens.
Ils disent avoir vu l’étoile de Jacob, ils demandent à voir le Messie.
Ils font cette demande devant les autorités juives, Hérode et les « biblistes » convoqués.
Hérode c’est le Daech de l’époque. Même cruauté. La puissance en moins.
Il convoque le sanhédrin, le même tribunal qui condamnera Jésus, plus tard.
Ces spécialistes de la Bible ne sont pas du tout impressionnés par les mages.
Eux aussi connaissent la Bible et bien mieux. Ils donnent même la suite de l’explication :
Allez donc voir à Bethléem si j’y suis, et on en reparle…
Ces spécialistes de la Bible savent mais ne bougent pas. Ils n’ont pas vu la petite étoile !
Les mages-néophytes ont vu le signe, ils y ont cru.
Ils prennent tous les risques, même face à Hérode.
La question n’est pas seulement de lire la Bible,
mais de la lire autrement.
Faire le lien avec la vie, celle qu’on vit à ce moment où on lit.
Dans cette histoire, Matthieu lit la Bible à sa façon. Comme un juif.
Il « empile » les citations bibliques, dans ce petit texte.
J’ai déjà évoqué le livre des Nombres avec Balaam et l’étoile de Jacob.
Matthieu tricote ensemble les citations puisqu’il unit une phrase du livre de Michée
et il la prolonge avec une citation du 2° livre de Samuel.
Il nous fait démonstration théologique ( à la façon d’un Midrash). Sauf que… !
Sauf qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Le fameux « happy end » ne convient pas.
Nos grands mages savants ne trouvent pas un grand roi ni un noble Messie.
Ils se retrouvent bêtement devant une mère et son enfant : très mignon, mais pas prévu.
La maman qui doit leur sembler bien banale, et le bébé « tout bébé »…
Et là il faut s’arrêter devant une grande qualité des mages : Leur incroyable liberté !
On dit quelquefois que les mages sont peut-être venus d’Irak.
La distance de la plaine de Ninive à Jérusalem est d’environ 900 km en ligne directe,
mais il faut faire le tour du désert ce qui double la distance, au moins.
Après tout ce voyage, ils ont vu Hérode, un roi violent et un Sanhédrin désabusé.
Comble du comble, alors qu’ils espèrent arriver enfin, Dieu leur indique un bébé.
Admirons leur folle liberté : c’est un bébé, mais on prend quand même…
Il n’y a rien de merveilleux dans la façon de Dieu de se révéler.
Qu’importe : les mages se prosternent, ils adorent, et donnent leurs cadeaux.
C’est l’histoire d’une incroyable conversion. Un improbable chemin spirituel.
Leur lecture de la bible avait semblé simpliste aux spécialistes. Mais c’est leur lecture.
Ils sont les seuls à voir des signes dans le ciel. Mais quand ils ont vu l’étoile, ils ont cru.
Quand ils voient le bébé, ils reconnaissent que Dieu a pris, là, visage dans le plus faible.
L’épiphanie n’est pas seulement une manifestation de Dieu, par Dieu.
C’est surtout la reconnaissance de cette présence de Dieu, par les croyants.
Le problème, c’est que Dieu se manifeste là où nous ne l’attendons pas.
Et en particulier dans le visage du plus faible.
Parce que ça n’aurait aucun sens que Dieu se révèle dans la force et la violence.
Ou alors nous ne serions pas libres de croire.
Au contraire, Dieu a choisi de rester pour toujours en quête de notre amour.
La toute-puissance de Dieu ne peut être qu’une puissance d’amour,
donc vécue dans la dépendance et la fragilité, dans le respect de notre liberté.
Dans le même évangile de Matthieu, au chapitre 25,
Jésus dit à ses disciples comment la présence de Dieu s’envisage dans le plus faible :
« J’avais faim et vous m’avez donné à manger. J’avais soif et vous m’avez donné à boire.
J’étais étranger et vous m’avez recueilli. J’étais nu et vous m’avez vêtu.
J’étais malade et vous m’avez visité. J’étais en prison et vous êtes venus à moi…
Chaque fois que vous l’avez fait à un de ces plus petits de mes frères,
c’est à moi que vous l’avez fait »
En cette année de la Miséricorde, signe de la tendresse de Dieu pour chacun de nous,
je vous souhaite de vivre votre épiphanie comme les mages :
Découvrir cette tendresse infinie d’un Dieu qui choisit de nous attendre,
dans des lieux inattendus, sous la forme de celui qu’on attend pas.
Un Dieu si vulnérable, si fragile, que nous craignons pour lui
et qu’il nous emporte là où nous ne pensons pas aller.
Alors comme les mages,
Nous pourrons revenir spirituellement par un autre chemin.
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.