Première lecture : « À cause du Christ, j’ai tout perdu, en devenant semblable à lui dans sa mort » (Ph 3, 8-14)
Deuxième lecture : « Dieu nous a réconciliés avec lui par le Christ » (2 Co 5, 17-21)
Evangile : « Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie » (Lc 15, 1-3.11-32)
Je dois tout d’abord vous avouer mon embarras… En effet, il peut paraître quelque peu prématuré, voire malséant, de vous proposer une homélie sur le thème choisi en équipe liturgique pour cette célébration : oui, comment oser parler de réconciliation alors que l’Europe vit une si effroyable tragédie… Mais souvenons-nous : il a fallu trois guerres, dont deux mondiales, et des millions de morts, pour que l’Allemagne et la France fassent la paix et se mettent ensemble à construire l’Europe d’aujourd’hui !!!
Pourtant, la Parole de Dieu qui nous est donnée aujourd’hui est bien là, incontournable. Alors essayons de l’entendre… « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé. » Puis-je oser donner une suite à cette parabole quelque peu bouleversante, comme l’a souligné un membre de l’équipe liturgique ? Pourrait-on dire, par exemple, ceci : « A entendre ces mots de son père, le fils aîné fut bouleversé et, se tournant vers son jeune frère, il lui tendit la main. Après la fête, tous trois prirent le temps de voir comment, désormais, ils allaient vivre ensemble. »
Nous sommes tous des fils prodigues et nous sommes tous également des fils aînés, ai-je entendu aussi lors de la préparation de cette célébration. Alors comment être vraiment des fils de ce Dieu qui est notre Père à tous ? Comment être des justes au cœur de nos vies si fragilisées ? Comment aimer vraiment tout être humain, y compris ceux qui s’érigent en adversaires irréductibles, impitoyables ? Et, là, avec de telles questions, j’entends aussi cet extrait de saint Paul : « Tout vient de Dieu : il nous a réconciliés avec lui par le Christ, et il nous a donné… le ministère de la réconciliation. »
Oui, vous avez bien entendu : « Il nous a donné le ministère de la réconciliation ». Cette affirmation de l’Apôtre ne mérite-t-elle pas qu’on s’y arrête un instant, surtout en ces temps si tragiques ? Certes, Paul s’adressait à une communauté traversée par des dissensions internes importantes. Mais son propos n’a-t-il pas une portée universelle ? Ne nous concerne-t-il pas, nous aussi ? En effet, comment vivre la fraternité quand tout un peuple vit une tragédie sanglante qui dépasse l’entendement ? Quand des Eglises sœurs, orthodoxes, se déchirent de manière aussi dramatique ?
L’appel de l’Apôtre est clair : Dieu, dit-il, « a déposé en nous -nous, les chrétiens de tous temps et de tous bords- la parole de la réconciliation. Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ –c’est-à-dire des serviteurs officiels de son appel- et, par nous, c’est Dieu lui-même » qui demande : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu. »
A l’image de la parabole de ce père… infiniment prodigue, prodigue d’amour et de pardon, qui ne renie aucun de ses enfants, mais qui, en toute justice, rappelle qu’il partage son bien avec chacun d’eux, ne nous faut-il pas chercher et trouver, jour après jour, des chemins de fraternité concrète pour que se réalise cette invitation de notre Père à tous ?
Oui, devenir des serviteurs de la réconciliation, au jour le jour, dans le quotidien de nos existences. Certes, même si nous disposons d’un bulletin de vote, et cela est déjà important, nous n’avons guère individuellement le pouvoir de changer certaines réalités dramatiques, insupportables de notre monde… Mais, dans chacune de nos existences, n’y a-t-il pas des moments, des situations où il nous faut essayer de concilier concrètement l’amour et la justice ? Une justice éclairée par l’amour. Oui, pour être des serviteurs de la réconciliation, osons déjà nous laisser, les uns les autres, « réconcilier avec Dieu »…
Paul Bosse-Platière, diacre
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.