Première lecture : « Me voici : envoie-moi ! » (Is 6, 1-2a.3-8)
Deuxième lecture : « Voilà ce que nous proclamons, voilà ce que vous croyez » (1 Co 15, 1-11)
Evangile : « Laissant tout, ils le suivirent » (Lc 5, 1-11)
Si Jésus avait déposé des petites annonces de recrutement, elles auraient peut-être été rédigées de la sorte :
Entreprise de pêcheurs-sauveteurs recherche, pour sa division sauvetage des âmes :
Une personne se sentant toute petite et indigne d’être aimée, pour naviguer en eaux troubles et venir en aide à d’autres personnes en train de couler. Découvrez avec nous quels sont vos véritables talents et laissez-vous transformer par la grâce de Dieu.
Et l’annonce finirait par une petite phrase conclusive : Personnes orgueilleuses, s’abstenir.
Si ça se trouve, il y aurait plein de gens qui postuleraient à une telle annonce, intrigués par sa nouveauté. Cela dénoterait tellement par rapport aux fiches de poste actuelles qui décrivent toujours un mouton à cinq pattes, le candidat disciple parfait.
Et bien Jésus, lui, il appelle toujours des moutons à 3 pattes ou alors des moutons à quatre pattes mais avec au moins une patte cassée, comme cette tête de mule de Jacob qui voulait à tout prix gagner contre l’ange de Dieu.
Depuis l’Ancien Testament déjà, Dieu appelait des gens qui n’auraient sans doute même pas eu le droit de se présenter aux “battles” de The Voice ou les sélections de Koh Lanta. Ce sont tous des « losers » au départ, même les grands rois et les grands prophètes :
En fait, pour savoir quel genre de profil Jésus recrute, il suffit de lire les béatitudes. Les “soft skills” attendus comme disent nos RH aujourd’hui, y sont clairement listées : pauvreté du cœur, capacité à la miséricorde, faim et soif de la justice, douceur, pureté du cœur, fâcheuse tendance à se laisser persécuter par les autres.
Voilà le CV idéal de ceux qui sont appelés à marcher à la suite de Jésus.
Ce sont ceux que la bible appelle “les Anawims”, les tout petits, ceux qui pensent qu’ils ne valent rien, les précaires (cad au sens propre, ceux qui ne peuvent plus que prier). Ils sont appelés parce qu’ils sont totalement dépouillés devant Dieu et alors il peut agir en eux et leur faire découvrir de quoi ils sont capables lorsqu’ils se laissent habiter par son Esprit Saint.
Il y a un avant et un après la rencontre avec Jésus, au point que, souvent, les appelés reçoivent un autre nom (dans l’Évangile de ce jour, Simon devient Simon-Pierre).
L’autre jour sur KTO, j’entendais un prêtre exorciste qui avait aussi été aumônier de prison témoigner d’un détenu qui n’osait jamais lever les yeux vers lui. Et il disait que son ministère consistait surtout à guérir la souffrance induite par la mésestime de soi.
Ce genre de personnes, Jésus les appelle, Il peut les guérir si elles lui font confiance et alors Il fait d’elles des personnes nouvelles, Il ouvre un passage dans leur cœur profond. Puis il les envoie en mission annoncer cette bonne nouvelle de l’œuvre de Dieu dans leur vie.
Chaque disciple peut alors témoigner personnellement : j’étais mort et je suis revenu à la vie, j’étais aveugle et maintenant je vois, j’étais paralysé et maintenant je marche.
Alors au départ quand la personne sauvée réalise la distance qui la sépare de ce Dieu très haut, si bon et si miséricordieux, elle est tout à coup prise d’une sorte de crainte.
Simon Pierre, comme Isaïe plusieurs centaines d’années avant lui, est pris d’un seul coup d’un vertige : Dieu est si grand et moi je suis tellement petit et indigne.
Paul, qui pourtant n’était pas un anawim au départ, en a fait l’expérience et il en parle dans sa lettre “moi, je suis le plus petit des Apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre, puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu“
Cette “crainte” de Dieu, souvent mal interprétée aujourd’hui, devrait être traduite comme “l’humilité face à Dieu”. Elle est un des sept dons de l’Esprit. Fort heureusement, pour ne pas être écrasé et paralysé par cette crainte, celui qui est appelé reçoit aussitôt un autre don de l’Esprit qui vient équilibrer cela : c’est le don d’affection filiale. Le jeune croyant prend conscience qu’il est enfant de Dieu et aimé de Lui quoiqu’il arrive, malgré ses défauts, ses trahisons, ses fuites, Dieu lui fait confiance et marchera dorénavant à ses côtés. Et il l’envoie même en mission, car si nous ne pouvons rien faire sans Jésus, Jésus ne veut rien faire sans nous. Il fait de nous ses collaborateurs.
Et finalement, la seule collaboration qui nous est demandée, si on y réfléchit, c’est la confiance et la disponibilité. Même si nous sommes désespérés, Il nous demande juste encore un petit effort : avancer en eaux profondes et jeter nos filets pour l’aider à faire sortir ceux qui nagent dans le chaos, en eaux troubles.
Oui, Dieu n’appelle pas des gens capables mais il rend capable ceux qu’il appelle.
Bien sûr, il y a toujours un petit risque de se gonfler d’orgueil quand on arrive à faire de grandes et belles choses avec l’aide de Dieu. Mais ce qui est admirable, c’est que les serviteurs de Dieu ne peuvent même pas se pavaner puisque tout cela ne vient pas uniquement d’eux. Saint Paul en était bien conscient, c’est pourquoi il redit avec humilité dans sa lettre que nous avons lue aujourd’hui :
“ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu,
et sa grâce, venant en moi, n’a pas été stérile.
Je me suis donné de la peine plus que tous les autres ;
à vrai dire, ce n’est pas moi, c’est la grâce de Dieu avec moi.”
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.